CLADOSPORIOSE DANS LE CONCOMBRE
La gale est une maladie fréquente, mais mineure chez les cucurbitacées. Certaines cultures sont plus sensibles (p. ex. melons et courges d’été) tandis que le concombre compte de nombreuses variétés résistantes. On ne devrait donc pas retrouver de cas de gale dans le concombre cultivé en serre lorsqu’on utilise des cultivars réputés résistants.
Le champignon se conserve sur les débris végétaux et les semences et peut survivre plus de 3 ans sur de la matière organique dans les parcelles sans cucurbitacées. En plus de l’utilisation de cultivars résistants, iI faut également débuter l’année avec une serre, des équipements et du matériel bien nettoyés et désinfectés. Pour réussir cela, jetez un coup d’œil au bulletin d'information sur le nettoyage et la désinfection des serres. On peut également désinfecter les semences à l'eau de javel (2 % NaOCl) durant deux minutes.
- Éviter la formation de flaques d’eau favorables au développement de Cladosporium;
- Mettre un paillis de sol hermétique pour contrer l’évaporation du sol sur toute la surface de la serre;
- Fermer ou restreindre l’ouverture des toits et côtés ouvrants lors d’une pluie;
- Préférer l'irrigation localisée au goutte-à-goutte à l'aspersion;
- Éviter au maximum la présence d'eau libre sur les plantes. Pour cela, il faut :
- Aérer les serres et abris et déshumidifier efficacement, particulièrement lors de périodes de brouillards, de rosées abondantes et de légères pluies;
- Éviter les épisodes de condensation;
- Proscrire ou limiter l’utilisation de la brumisation.
À la suite d’épisode d'humidité saturante, les symptômes apparaissent en 3 à 5 jours sur les feuilles et les fruits, et la sporulation intervient une journée plus tard. Les spores sont disséminées par le vent et les courants d'air dans les serres, ainsi que par les vêtements et les outils des travailleurs. Ajoutons que les éclaboussures d’eau et même les insectes contribuent à leur dispersion. Il est donc important d’élaguer les tissus symptomatiques, ce qui se traduit souvent par des effeuillages très sévères.
Enfin, il serait important de réaliser des traitements préventifs à l’aide de fongicides homologués, surtout en début de culture et durant les périodes froides et humides. Toutefois, dans la tomate, il n’y a aucun fongicide homologué contre Cladosporium, sauf OXIDATE 2.0 (peroxyde d’hydrogène et acide peracétique). Apparemment, les fongicides efficaces contre le chancre gommeux (Didymella) et contre l’anthracnose le seraient également contre Cladosporium.
PRÉVENTION DU MILDIOU DANS LES SERRES DE TOMATES
Le mildiou est une maladie extrêmement destructrice et plusieurs efforts sont déployés chaque année pour détecter son apparition et surveiller sa progression. En 2023, c'est le génotype US-23 qui a été trouvé dans presque tous les échantillons analysés par le Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP). Le génotype US-23 a de meilleures chances de survie aux températures froides que d'autres (US-22 ou US-24). Cela veut dire que des tissus infectés en 2023 par cet oomycète, et qui ont été enfouis ou laissés dans la serre, pourraient être encore viables en 2024.
Il faut donc être particulièrement prudent si la culture menée en 2023 a été touchée par le mildiou; il est très important de dépister attentivement ces serres. Si Phytophthora infestans a infecté vos cultures en serres l’an passé, il est recommandé d’adopter une régie de déshumidification agressive, afin d’éviter l’irrigation par aspersion et la brumisation. En effet, le mildiou évolue rapidement si les conditions sont humides et que la maladie n’est pas contrôlée. Les cultures peuvent être détruites en quelques jours. Les conditions de développement de la maladie sont un taux élevé d’humidité relative (> 90 %) ou une longue humidité en surface et des températures modérées entre 10 et 15 °C la nuit et 15 et 21 °C le jour. Phytophthora infestans est détruit par du temps sec prolongé et des températures près de 30 °C. Une fois la maladie établie, la lutte à Phytophthora est ardue, voire impossible.
Des traitements préventifs peuvent également être réalisés si le risque d’apparition de la maladie est jugé sévère. Ceci est particulièrement vrai pour les produits biologiques et pour certains produits conventionnels. Le tableau 1 recense les traitements fongiques homologués dans la tomate de serre contre Phytophthora infestans. Enfin, n’hésitez pas à envoyer des échantillons au LEDP si des symptômes s’apparentant au mildiou sont trouvés dans votre serre.
Pour plus d'information :
- L'avertissement N° 2 du 5 mars 2024;
- Webinaires contre le mildiou de la pomme de terre.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |