Ajouté à Mes favoris.

Logo Agri-Réseau
S'informerLe savoir et l'expertise du réseau agricole et agroalimentaire
Logo Agri-Réseau
S'informerLe savoir et l'expertise du réseau agricole et agroalimentaire

S'informer

Le savoir et l'expertise du réseau agricole et agroalimentaire

Chargement en cours

Filtrer la recherche 
  • Sujet(s) :
  • Production(s) :
Format
Type de contenu
Date de début
Date de fin
Régions

Vigne, Avertissement No 7, 6 juin 2024

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Vigne
Le stade « début floraison » (EL19-21) des cépages hâtifs et « 25 % floraison » (EL 23) pour le raisin de table est atteint sur les sites les plus chauds. Insectes : le scarabée du rosier et les tordeuses de la vigne sont arrivés! Cicadelles : le retrait des feuilles sous les grappes peut réduire jusqu'à 70 % des larves. Cécidomyie : plus de peur que de mal. Mildiou : plusieurs cas rapportés. Moisissure grise : le moment entourant la floraison est la période cruciale pour intervenir. C'est le temps des analyses foliaires.
 
 
DÉVELOPPEMENT PHÉNOLOGIQUE
 
Les températures chaudes et humides de la dernière semaine ont accéléré la croissance des vignes. Les cépages hâtifs sur les sites les plus chauds de la Montérégie ont atteint le stade « début floraison » (EL19-21), tandis que les raisins de table ont atteint le stade « 25 % floraison » (EL23). 

En terme d'accumulation de degrés-jours base 6, le début de la saison 2024 est comparable à celui de 2015...  Mais plus récemment, c'est le début de saison le plus chaud des 5 dernières années pour la majorité des stations météo consultées.
 
Consultez Agrométéo Québec pour un visuel provincial de l'état d'avancement du développement des cépages à débourrement hâtif et semi-tardif ainsi que d'autres modèles bioclimatiques sur la vigne.
 
Image Agri-Réseau

Phénologie des cépages à débourrement hâtif au 4 juin 2024

Source : Agrométéo Québec

Image Agri-Réseau

Phénologie des cépages à débourrement semi-tardif au 4 juin 2024

Source : Agrométéo Québec


 
INSECTES ET ACARIENS
 
Stratégie GIEC 
À la fin de la floraison, le retrait des feuilles sous les grappes peut permettre de réduire jusqu'à 70 % les larves de cicadelles.
 
Cicadelles
Les collaborateurs du sous-réseau Vigne du RAP ont observé la présence de cicadelles sur quelques sites, encore cette semaine, dans plusieurs régions, dont la Montérégie et les Laurentides.

Dans des essais réalisés en Colombie-Britannique dans deux vignobles et sur deux cépages, le retrait des feuilles en dessous des grappes a permis de réduire jusqu'à 70 % les larves de cicadelles. Pour plus d'information sur ce ravageur, consultez la fiche Management of grape leafhoppers disponible en anglais sur Agri-Réseau ou le résumé, en français :
 
Plusieurs espèces de cicadelles passent l’hiver à l’état adulte. Au printemps, les adultes commencent à s'alimenter, et ce, sur une vaste gamme de végétaux. Vers la fin du mois de mai ou au début du mois de juin, ils vont entamer une migration vers les plants de vigne qui sont à proximité. Les femelles déposent leurs œufs sur la face inférieure des feuilles. Les larves sont présentes de la mi-juin à la fin août, et même jusqu’au mois d’octobre pour les générations suivantes. Il est préférable d’intervenir sur la première génération (juin).

Pièges collants au débourrement des vignes
Certains vignerons installent des pièges collants jaunes dès le débourrement des vignes pour capturer des adultes. Cette pratique est surtout utilisée par les vignerons en régie biologique, sur de petites superficies ou dans le pourtour des parcelles. L'impact de cette technique demeure limité et l’installation des pièges, leur retrait et leur recyclage sont exigeants en temps.

Effeuillage des vignes à partir de la fin de la floraison
Dans des essais réalisés en Colombie-Britannique dans deux vignobles et sur deux cépages, le retrait des feuilles en dessous des grappes a permis de réduire jusqu'à 70 % les larves de cicadelles. Dans les vignobles aux prises avec des infestations, ces feuilles sont décolorées et présentent des symptômes caractéristiques le long des nervures. La période optimale pour réaliser l’effeuillage est à la fin de la floraison des vignes, lorsqu’au moins 10 à 15 % des œufs de cicadelles sont éclos et que les nymphes ne peuvent pas voler. On peut voir les œufs et les nymphes sur la face inférieure des feuilles. L’article ne précise pas quoi faire avec les feuilles, mais on peut supposer qu’il est préférable d’en disposer à l’extérieur du vignoble afin de se débarrasser des larves de cicadelles et des œufs de la première génération.
 
Certains fongicides ont un effet sur les cicadelles
Les recherches ont également démontré que certains fongicides à base de strobilurine, appliqués pour le contrôle des maladies dans les vignobles conventionnels, tel PRISTINE, pouvaient réduire jusqu'à 95 % le nombre de nymphes de cicadelles. Pas étonnant que les cicadelles soient moins présentes dans les vignobles en régie conventionnelle que biologique. L'HUILE DE PULVÉRISATION 13E, homologuée en production biologique pour lutter contre le blanc et les ériophyides, a également démontré une efficacité pour réduire les populations de cicadelles. Dans les vignobles où les cicadelles et le blanc sont problématiques, les traitements à l'huile, appliqués à partir de la nouaison (lorsqu’au moins 5 à 10 % des œufs de cicadelles sont éclos), pourraient être une bonne stratégie pour prévenir le blanc et réduire les populations de cicadelles. Pour optimiser le traitement, il faut s'assurer d'une bonne couverture du feuillage incluant le dessous des feuilles. Il est cependant important de rappeler qu’il ne faut pas utiliser du cuivre et de l’huile ensemble lorsque des fruits sont présents. Ne pas utiliser l’huile dans les 14 jours avant ou après un traitement avec un fongicide à base de captane ou de soufre.

Traitements insecticides qui visent les nymphes (qui ne peuvent pas voler)
Qu’ils soient biologiques ou conventionnels, les insecticides homologués pour lutter contre les cicadelles ont des effets négatifs sur la faune auxiliaire. C’est pourquoi ils doivent être utilisés en dernier recours, afin d’éviter de causer un déséquilibre qui pourrait favoriser les pucerons et les cochenilles. Les applications doivent viser les stades sensibles, soit les nymphes, puisque celles-ci ne peuvent pas voler.

Pour un rappel sur les  insectes, consultez l'avertissement N° 5 du 24 mai 2024 et l'avertissement N° 6 du 30 mai 2024. Voici le résumé des observations de la dernière semaine des collaborateurs du RAP-Vigne.

Altise de la vigne

Capitale-Nationale, Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Mauricie, Montérégie-Est, Montérégie-Ouest, Montréal-Laval-Lanaudière et Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Calepitrimerus vitis (acarien causant l'acariose de la vigne)
Capitale-Nationale, Estrie, Montérégie-Est et Montérégie-Ouest.

Ériophyide de la vigne (acarien causant l'érinose)
Capitale-Nationale, Centre-du-Québec, Estrie, Montérégie-Est et Montérégie-Ouest.

Ptérophore de la vigne
Capitale-Nationale, Estrie, Laurentides, Montérégie-Est et Montérégie-Ouest.

Phylloxéra
Capitale-Nationale, Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Estrie, Laurentides, Mauricie, Montérégie-Est, Montérégie-Ouest, Outaouais et Saguenay–Lac-Saint-Jean.


Cécidomyie
Laurentides, Montérégie-Est et Montérégie-Ouest.

Plus de peur que de mal.

Bien que cet insecte cause des dommages impressionnants, sa présence est généralement limitée dans les vignobles et les traitements insecticides ne sont pas requis. 

Image Agri-Réseau

Début de dommages de cécidomyie

Evelyne Barriault, MAPAQ

Image Agri-Réseau

Début de dommages de cécidomyie sur grappe

Alexander Campbell


Punaise terne
Mauricie, Montérégie-Est, Montérégie-Ouest et Outaouais.


Scarabée du rosier (Macrodactylus subspinosus)

Première mention d'observation pour les régions de la Montérégie-Est et de Lanaudière. À cette période-ci de l'année, il faut surveiller la présence du scarabée du rosier. Présent en grand nombre, il peut faire des dommages importants lorsqu'il se nourrit des inflorescences. Une technique de dépistage est très bien décrite dans le bulletin d'information N° 6 du 30 mai 2013.

Image Agri-Réseau

Scarabée du rosier sur grappe

Evelyne Barriault, MAPAQ
 

Tordeuse de la vigne (Paralobesia viteana)
Des larves de tordeuse de la vigne ont été observées  dans quelques vignobles de la Montérégie. Selon le modèle prévisionnel intégré dans CIPRA, plus de 50 % des œufs de la 1re génération ont été pondus depuis la fin mai dans le sud et le centre du Québec. Ce sont les larves de la 2e génération qui font le plus de dommages lorsqu’elles percent les fruits et créent une porte d’entrée pour la pourriture grise. Les cépages aux grappes compactes (ex. : ‘Seyval’ et ‘Chardonnay’) sont plus à risque. Ouvrez l'œil lors de votre dépistage et recherchez la présence de soies (glomérules) dans les grappes. 

Image Agri-Réseau

Tordeuse de la vigne - adulte

Source : LEDP (MAPAQ)


Les traitements contre cet insecte sont rarement requis au Québec. Lorsqu’ils s’avèrent nécessaires, ils doivent être faits à partir de la ponte des œufs jusqu'à l’émergence des larves, mais avant que celles-ci ne pénètrent dans les fruits, où elles sont protégées des insecticides. Consultez votre agronome afin de vous aider dans votre stratégie.

Il est important de justifier chaque intervention pour préserver l’équilibre entre les ravageurs et les insectes utiles. Des traitements de bordures ou localisés sont possibles dans certains cas. Discutez-en avec votre conseiller afin de déterminer quelle sera la meilleure stratégie à adopter.


MALADIES
 
Stratégie GIEC
Toutes les techniques qui permettent une bonne exposition des grappes au soleil, tel que l'ébourgeonnage, l'épamprage et l'effeuillage hâtif permettent de réduire les risques associés aux maladies.  

 
La floraison : une période critique pour la lutte contre plusieurs maladies
Les collaborateurs du réseau rapportent plusieurs observations de mildiou encore cette semaine en Montérégie et dans les Laurentides. Surveillez vos parcelles avec un historique et les cépages sensibles!


Stratégie de lutte contre la moisissure grise (Botrytis) 
Si vous avez des cépages sensibles à la moisissure grise, principalement ceux dont les grappes sont compactes, tels que 'Seyval', 'Chardonnay', 'Pinot', 'Riesling', 'Marquette', et un historique important de présence de la maladie, la période de la floraison est un moment clé durant lequel la protection est requise. Un traitement au début de la floraison (10 % des capuchons floraux tombés) et un second en fin floraison (80 à 100 % des capuchons floraux tombés) sont recommandés lorsque la température est supérieure à 15 °C et que de la pluie est prévue.  

Parmi les biofongicides homologués, seul le BOTECTOR a permis de réduire significativement la pourriture de la grappe et de maintenir les dommages sous le seuil économique de 5 % des baies infectées. Ce produit est toutefois temporairement non disponible commercialement. Les produits à base de bicarbonate de potassium, tel que MILSTOP, ont également une bonne efficacité. Les produits SERENADE et ACTINOVATE ont aussi permis de réduire de plus de 50 % l’infection des grappes par le Botrytis.

La lutte est beaucoup plus efficace lorsque les traitements phytosanitaires sont accompagnés de mesures prophylactiques. Par exemple, la maîtrise de la vigueur (réduction de la fertilisation azotée, taille et conduite adaptée, l’enherbement), l’aération de la zone de grappes (ébourgeonnage, épamprage, effeuillage précoce) et la prévention des blessures d’insectes ou mécaniques sont des pratiques qui font partie de la lutte intégrée contre cette maladie. 

Pour en savoir davantage, vous pouvez écouter la conférence d'Odile Carisse d'Agriculture et Agroalimentaire Canada :
https://www.youtube.com/watch?v=HLMRde4DfmU

Vous pouvez également consulter la fiche technique sur la lutte intégrée contre la moisissure grise :
https://www.cram-mirabel.com/wp-content/uploads/2022/11/Fiche-technique-Botrytis-1.pdf

 
Blanc
Plusieurs station atteindront le stade critique de 400 degrés-jours (base 6) prochainement :
 
Région
Accumulation de DJ
au 4 juin
400 DJ prévus vers le
Laurentides 281 14 juin
Montérégie-Est, secteur de Missisquoi 283 14 juin
Montérégie-Est, secteur de Rougemont 308 11 juin
Montérégie-Ouest, secteur de Mont-Saint-Grégoire 311 11 juin
Montérégie-Ouest, secteur de  L'Acadie 290 12 juin
Montérégie-Ouest secteur de Franklin 303 12 juin
 
À 400 DJ6, le risque de développement de la maladie est encore considéré comme faible, mais ajustez la protection de vos vignes selon votre historique de maladie et la sensibilité des cépages présents dans votre vignoble. À ce niveau de risque, le dépistage est de mise si aucun traitement préventif n'a été fait. S'il y a apparition des premiers symptômes de blanc (décolorations jaunes sur les feuilles, suivies de taches blanc grisâtre poudreuses très fines) sur les cépages moyennement sensibles ('Seyval', 'Vandal-Cliche' et 'De Chaunac') et très sensibles ('Chancelor', 'Chardonnay', 'Riesling' et 'Geisenhein 318'), les traitements fongicides doivent commencer. Les stades à risque vont de « 4 à 5 feuilles déployées » (EL12) jusqu’à « véraison » (EL35).

Les traitements contre le blanc peuvent être faits en prévention dès les premiers signes de la maladie, en pré et postfloraison. La maladie peut toucher toutes les parties des plants : feuilles, tiges, vrilles et fruits. Les premiers symptômes pourraient être visibles dès la floraison, principalement dans les secteurs ombragés du vignoble et sur les cépages très sensibles à la maladie
 
Il est à noter que plusieurs produits appliqués en protection et homologués contre d’autres maladies ont aussi des effets sur le blanc. Cet élément est à considérer dans le choix de produit. De plus, si des symptômes de la maladie sont visibles, il est préférable d’intervenir en protection plutôt qu’en éradication, afin de diminuer les risques de développement de résistance du champignon.

 
BIOPESTICIDES
 
Stratégie GIEC 
Les biofongicides font partie du coffre à outils pour les interventions en GIEC. Consultez SAgE pesticides pour la définition des biopesticides et connaître les biopesticides homologués dans la vigne.
 

Des essais ont été réalisés, de 2018 à 2021, pour déterminer l’efficacité de plus de 10 biofongicides pour lutter contre les 3 principales maladies de la vigne (Carisse et al., 2021). Les résultats sont présentés dans une fiche synthèse et un rapport final détaillé, disponibles sur Agri-Réseau.

Voici un résumé des quelques biopesticides qui se sont démarqués au point de vue de leur efficacité :

Pourriture grise
Le BOTECTOR a permis de réduire significativement la pourriture de la grappe et de maintenir les dommages sous le seuil économique de 5 % des baies infectées.


Blanc (oïdium)
Pour lutter contre le blanc, les produits qui se sont démarqués sont le SOUFRE et le REGALIA MAXX, qui ont permis de réduire la sévérité du blanc sur grappe de 0,9 % et 4,9 %, respectivement.


Mildiou 
Le cuivre est le seul biopesticide qui a permis de réduire la pression du mildiou à un seuil économiquement acceptable.

Pour en savoir davantage sur les stratégies de lutte intégrée, cliquez sur les liens associés aux différentes maladies. Ils vous mèneront à des fiches techniques pour la gestion du blanc, du mildiou et de la pourriture grise. Pour plus d'information sur l'utilisation du cuivre en viticulture, vous pouvez revoir le bulletin d'information N° 2 du 2 mars 2021.



ANALYSES FOLIAIRES

La période qui entoure la floraison est une période critique pour la nutrition des vignes. Le bore et le magnésium sont des éléments particulièrement importants qui peuvent nécessiter des applications d’engrais foliaires dans plusieurs situations. 

L'analyse foliaire effectuée durant la floraison est un excellent moyen pour détecter les carences en éléments nutritifs. Vous pouvez ensuite consulter votre conseiller viticole pour savoir comment les interpréter et corriger la situation au besoin. Pour savoir comment prélever vos échantillons et les envoyer au laboratoire d'analyse, vous pouvez consulter le bulletin d'information L'ABC des analyses de pétioles et l’avertissement N° 4 du 13 juin 2019. Pensez à prendre des analyses foliaires si vous avez des soupçons ou, tout simplement, pour confirmer que votre programme de fertilisation est bien adapté.

 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.
 

 
Cet avertissement a été rédigé par Karine Bergeron et Evelyne Barriault, agronomes (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du sous-réseau Vigne ou le secrétariat du RAP. Édition : Line Bilodeau, agr., M.Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

Organisation : Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentatiton (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Vigne
Date de publication : 06 juin 2024
Infolettre Vigne et vin

M'abonner à l'infolettre

En cliquant sur « Accepter tous les cookies », vous acceptez le stockage de ces témoins de connexion sur votre appareil. Ceux-ci permettent au CRAAQ de générer des statistiques et d'améliorer votre expérience utilisateur. Vous pourrez les désactiver en tout temps dans votre fureteur Web.

Ceci est la version du site en développement. Pour la version en production, visitez ce lien.