DÉVELOPPEMENT PHÉNOLOGIQUE
Selon les observations du 25 mai, pour les sites les plus chauds de la Montérégie-Est et des Laurentides, les cépages ‘Frontenac rouge’ et ‘Marquette’ ont atteint le stade « allongement de l'inflorescence » (EL15). Pour les autres régions, ces mêmes cépages varient entre « 2 à 3 feuilles déployées » (EL 09) et « 4 à 5 feuilles déployées, inflorescence visible » (EL12). Pour les cépages ‘Vidal’et ‘Vandal-Cliche’, les stades varient entre « pousse verte » (EL06) et « 2 à 3 feuilles déployées » (EL09).
Pour un aperçu de l'accumulation des degrés-jour dans votre région, consulter le document Degrés-jour vigne saison 2021.
Consultez Agrométéo pour un visuel provincial de l'état d'avancement du développement des cépages à débourrements hâtifs et semi-tardifs ainsi que d'autres modèles bioclimatiques sur la vigne. Attention à la date de début des calculs. Certains modèles débutent le 1er avril, alors que pour la vigne, les degrés-jours sont accumulés à partir du 1er mars.
Des températures près ou sous le point de congélation sont prévues pour plusieurs régions dans la nuit de jeudi à vendredi.
Voici un tableau de rappel des températures critiques en fonction du stade de développement des vignes. Les informations sont tirées de la publication Best Management Practices for Reducing Winter Injury in Grapevines de l'Université Brock en Ontario :
Stades phénologiques | Températures critiques |
1re feuille déployée | -1,5 °C |
Plus de 2 feuilles déployées | -1 °C à 0 °C |
Consultez l'avertissement No 1 du 29 avril 2021 pour plus d'information sur les types de gel ainsi que sur les méthodes de protection et leur efficacité. De plus, le document Gel et températures critiques pourra vous guider pour démarrer les machines à vent.
Pour un aperçu de ce qui est à surveiller, revoyez l'avertissement No 4 du 20 mai 2021. Aucune observation de maladies présentes sur le feuillage, pour le moment. Seulement des symptômes sur bois ont été mentionnés.
INSECTES ET ACARIENS
Plusieurs insectes sont présents dans les vignobles. Toutefois, leur présence ne justifie pas nécessairement une intervention. À cette période-ci de l’année, plusieurs plantes sont en floraison. Si vous devez absolument intervenir avec un insecticide, faites-le de préférence avec des produits dont les indices de risque pour l'environnement (IRE) sont faibles et lors de périodes pendant lesquelles les pollinisateurs, dont les abeilles, sont peu actifs : en soirée, par temps nuageux, etc.
Calepitrimerus vitis (acarien causant l'acariose de la vigne)
Estrie
Acarien causant une malformation des feuilles, généralement présent lorsque le départ de la végétation est très lent au printemps. À ce moment, les attaques d'acariens, au niveau des bourgeons, provoquent l'arrêt de croissance de certains d'entre eux. Les pousses de printemps sont alors rabougries et les entre-nœuds peuvent demeurer courts. Sur les feuilles, les piqûres d'acariens provoquent de nombreuses taches composées de nécroses brunes entourées de petites taches claires souvent allongées. Le développement des tissus est inhibé, provoquant de légères déformations de la feuille. Les feuilles apparaissent alors petites et frisées. Les pertes de récolte peuvent être importantes les années où le départ de la vigne est difficile et où les populations d’acariens se développent rapidement.
Ériophyide de la vigne (acarien causant l'érinose)
Centre-du-Québec, Estrie, Montérégie-Est et Montérégie-Ouest
Les ériophyides se retrouvent dans le feutrage, sur la face inférieure des feuilles. Sur les vignes établies, les dommages sont plutôt esthétiques. Toutefois, s’ils surviennent sur de jeunes vignes, ils peuvent réduire la croissance. Des traitements au soufre ou à l’huile, réalisés avant la floraison, peuvent aider à contrôler ces acariens. Les traitements réalisés plus tard en saison risquent d’affecter aussi les acariens prédateurs. Ces produits sont également homologués pour lutter contre le blanc, à une dose plus élevée dans le cas du soufre. Consultez votre conseiller. Dans certains cas, des traitements localisés peuvent être faits. En Ontario, le seuil de 25 % de plants infestés est suggéré.
Capitale-Nationale, Centre-du-Québec, Estrie, Montérégie-Est, Montérégie-Ouest et Outaouais
Ce puceron cause des dégâts qui sont souvent plus esthétiques qu’économiques (galles sur les feuilles). Toutefois, dans certaines situations, l’abondance des galles peut réduire le potentiel de photosynthèse des vignes. Pour les vignobles aux prises avec le phylloxéra, le dépistage et l’observation sont importants afin de juger de la nécessité d’intervenir et du moment pour le faire. Une fois que le puceron est dans la galle, les traitements ont peu d’effets sur l’insecte. Il faut viser la sortie des larves de la 2e génération qui est prévue entre les 10 et 12 juin en Montérégie.
Plusieurs produits sont homologués pour cet usage, dont l'huile. Pour plus d'information, consultez le document Synthèse des informations techniques sur l’utilisation de l’huile dans la lutte contre le phylloxéra gallicole. Par la suite, les interventions deviennent plus difficiles, car les différentes générations se chevauchent, et on retrouve plusieurs stades présents en même temps. Pour plus d'information concernant l'utilisation d'huile.
Cochenilles (lécanies)
Laurentides, Montérégie-Est et Montérégie-Ouest
On se prépare à son arrivée...
Il n'y a pas que vos cultures qui doivent être protégées... Voyez ou revoyez le webinaire « Protégez vos cultures, protégez votre santé ».
NUTRITION DES VIGNES
La période qui entoure la floraison est critique pour la nutrition des vignes. Le bore et le magnésium sont des éléments particulièrement importants qui peuvent nécessiter des applications d’engrais foliaire dans plusieurs situations. Toutefois, il y a des risques de phytotoxicité si le sel d’Epsom (sulfate de magnésium) est mélangé avec du solubore. Il est préférable de les appliquer séparément.
Le bore favorise la fécondation des fleurs et la nouaison. Une bonne alimentation en bore réduit les risques de coulure et de millerandage. Étant donné que le bore est peu mobile dans les plantes, on recommande généralement 2 à 3 applications foliaires avant la nouaison.
OPÉRATIONS CULTURALES
Certaines opérations culturales, telles que l'épamprage et l'ébourgeonnage, pratiquées au stade « 1 à 2 feuilles déployées » optimiseront l’aération des plants et diminueront ainsi l'incidence des maladies. L'épamprage est également une bonne façon de prévenir le mildiou. Consultez l'avertissement No 4 du 20 mai pour en savoir plus à ce sujet.
MAUVAISES HERBES
Il est très important de bien contrôler les mauvaises herbes dans les vignobles pour améliorer la circulation de l’air et diminuer les conditions humides propices au développement de plusieurs maladies. À cette période-ci, les options
« été » du document traitant des stratégies de lutte contre les mauvaises herbes dans la vigne sont à privilégier.
Attention, si vous intervenez chimiquement, plusieurs antigerminatifs nécessitent que le sol soit humecté après l'application pour « activer » le produit et s'assurer de son efficacité. Présentement, tout est assez sec...
Le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) offre un nouveau service pour l’identification de mauvaises herbes.
- Affiche de production fruitière intégrée pour la vigne
- Agri-Réseau - Vigne et vin
- Agrométéo
- Bien préparer votre pulvérisateur
- Bulletin d’information Spécial phytoprotection bio
- Formulaire pour une demande d’analyse au laboratoire
- Gestion raisonnée des principales maladies de la vigne au Québec
- Guide d’identification des principales maladies de la vigne
- Justification et prescription agronomiques
- Programme Prime-Vert
- SAgE pesticides
- Webinaire « Protégez vos cultures, protégez votre santé »
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Karine Bergeron, agronome (MAPAQ), et Evelyne Barriault, agronome (MAPAQ), révisé par Elisabeth Fortier, agr., M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du réseau Vigne ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.