Vigne, Avertissement No 4, 13 juin 2019

La mise à jour 2019 du bulletin d'information Spécial phytoprotection bio est maintenant disponible. Malgré le fait que les produits soient mentionnés dans ce guide, il demeure de votre responsabilité de vérifier avec votre certificateur bio si les produits que vous souhaitez utiliser sont acceptés par ce dernier.

 
Malgré le réchauffement des derniers jours, le début de la saison 2019 est très en retard par rapport aux autres années en ce qui concerne l’accumulation de degrés-jours, donc le développement de la vigne. Consultez ce tableau pour visualiser les différences annuelles.

Sur les sites les plus chauds de la Montérégie, le stade « Allongement de l’inflorescence » (EL15) est atteint pour quelques cépages (Frontenac rouge et Marquette).

Pour un aperçu de l’évolution régionale des degrés-jours, vous pouvez consulter le document disponible sur le site Web Vigne et vin d'Agri-Réseau.

Consultez Agrométéo Québec pour un visuel provincial de l'état d'avancement du développement des cépages à débourrement hâtif et semi-tardif ainsi que d'autres modèles bioclimatiques sur la vigne.

 
Quelques symptômes de maladies rapportés par les collaborateurs :

• Anthracnose : Montérégie-Est et Montérégie-Ouest
• Excoriose  : Estrie, Montérégie-Est et Montérégie-Ouest
• Mildiou : Montérégie-Est
• Pourriture noire  : Montérégie-Est

Pour plus de détails sur le mildiou et la pourriture noire, consultez l'avertissement N° 3 du 7 juin dernier.

Afin de déterminer s’il est nécessaire d’intervenir avec un fongicide, le dépistage est une étape importante de la gestion intégrée des ennemis des cultures.

 
Pour les vignobles avec des antécédents d’anthracnose, de blanc et d'excoriose, il est recommandé, si ce n’est pas déjà fait, de sortir les bois de taille de la parcelle où ces maladies étaient présentes l’an dernier.

Pensez à renouveler vos protections fongiques avant les pluies. À cette période-ci de l'année, la croissance peut être rapide et les nouvelles feuilles doivent être protégées.

 
Plusieurs fongicides utilisés dans les programmes pour la protection de la vigne présentent des risques élevés pour le développement de la résistance. Il faut donc travailler le plus possible en PRÉVENTION avec des produits de contact (protectants).

Si vous devez intervenir avec des produits systémiques, faites-le dans la bonne fenêtre d’application, c’est-à-dire rapidement après une période à risque ou avant l’apparition des symptômes pour protéger les vignes durant une période à risque. Assurez-vous également de faire une rotation des matières actives (groupes chimiques) utilisées afin d'éviter le développement de la résistance. Pour vous aider à choisir les bons produits, consultez votre conseiller et SAgE pesticides.

 
Les produits protectants sont habituellement délavés après 20 à 25 mm de pluie, sauf pour le soufre qui se délave plus facilement avec moins de précipitations. De plus, lors d’une période de développement foliaire intense, les traitements sont à renouveler fréquemment afin de protéger les nouvelles feuilles et pousses.

 
Si vous devez intervenir avec un insecticide, faites-le de préférence avec des produits dont les IRE sont faibles et lors de périodes pendant lesquelles les pollinisateurs, dont les abeilles, sont peu actifs comme en soirée, par temps nuageux, etc.

Les collaborateurs mentionnent la présence de quelques insectes :

• Acariose : Montérégie-Est, Montérégie-Ouest et Chaudière-Appalaches
• Érinose : Capitale-Nationale, Centre-du-Québec, Montérégie-Est et Montérégie-Ouest
• Altise de la vigne : Montréal-Laval-Lanaudière, Montérégie-Est et Montérégie-Ouest
• Phylloxéra : partout! 

Pour plus d’information sur ces ravageurs, consultez l'avertissement N° 3 du 7 juin dernier.

 
Phylloxéra
Pour les sites les plus chauds de la Montérégie, l'ouverture des premières galles de phylloxéra devrait avoir lieu vers la fin du mois de juin.
 
Scarabée du rosier (Macrodactylus subspinosus)
La présence du scarabée du rosier sera à surveiller prochainement. Cet insecte se nourrit de boutons floraux et de feuilles de plusieurs plantes, dont la vigne. Lorsqu’il est présent en grand nombre sur les bouquets floraux, il peut affecter le rendement. Il n’y a présentement aucun produit homologué contre cet insecte. L’utilisation de filets anti-insectes est une méthode efficace pour lutter contre ce ravageur. En cas de forte infestation, consultez votre conseiller technique.
 

Pour en savoir plus, consultez le bulletin d'information N° 6 du 30 mai 2013 ou les rapports des projets suivants :

• Lutte contre les scarabées : des leçons tirées des vignobles québécois  
• Répression du scarabée du rosier en viticulture biologique

Tordeuse à bandes obliques (Choristoneura rosaceana)
Ce papillon a une préférence pour les arbres fruitiers comme le pommier, le poirier et le prunier, mais fait peu à peu son apparition dans les vignobles. Une torsion des feuilles est provoquée par le déplacement des larves de première génération le long des pousses terminales. Ensuite, les larves de la génération estivale peuvent, quant à elles, s’attaquer aux fruits et aux feuilles. Ces larves devenues adultes se reproduiront pour assurer le retour de l’espèce après l’hiver. Les dommages causés par cet insecte dans la vigne sont généralement secondaires. Aucun seuil n’a été déterminé pour l’application d’un traitement.  Des produits conventionnels et biologiques sont homologués pour lutter conte ce ravageur lorsqu'une intervention est nécessaire.
   
Les premières observations de carence en magnésium sur le cépage Frontenac rouge ont été faites en Montérégie-Est. Cette carence se manifeste par un rougissement sur les cépages rouges et par un jaunissement entre les nervures des feuilles sur les cépages blancs. Les surfaces atteintes se nécrosent par la suite. Les symptômes apparaissent d'abord sur les feuilles les plus âgées et s'étendent vers le sommet des rameaux. Lorsque les symptômes se manifestent avant la floraison, on peut soupçonner une carence sévère. Des applications foliaires de magnésium devraient être faites avant la nouaison (EL27).
 

Comme il est tôt en saison pour voir ces symptômes, des applications au sol et des applications foliaires devraient rapidement être faites afin de corriger ce problème pour la saison en cours et les suivantes. ATTENTION! Si les carences reviennent année après année, il serait bon d’apporter des correctifs par des applications de magnésium au sol.

La carence en magnésium n'affecte pas toujours le rendement, mais peut réduire la qualité des fruits. En effet, le magnésium est l’élément central de la molécule de chlorophylle qui joue un rôle important dans la photosynthèse. Une carence sévère et persistante réduit la formation de la chlorophylle et nuit à la synthèse des sucres et des protéines.

Pour la vigne, si une carence est suspectée, il est recommandé de faire une analyse foliaire (feuilles et pétioles). Celle-ci est généralement faite de la fin de la floraison au début de la nouaison. 

L’analyse foliaire effectuée durant la floraison est un excellent moyen pour détecter les carences en éléments nutritifs et ajuster la fertilisation au besoin. Consultez le bulletin d’information l’ABC des analyses pour savoir comment prélever vos échantillons et consultez votre conseiller viticole pour vous aider à interpréter les résultats.

On attend d’avoir de bonnes conditions pour faire les prélèvements afin que les résultats soient représentatifs, soit :

• Ne pas prélever en période de stress hydrique.
• Ne pas prélever de plantes nécrosées, desséchées ou souillées.
• Ne pas prélever après un apport d’engrais foliaire ou une application de fongicide.

L’échantillon foliaire est constitué de 30 à 50 feuilles prises à l’opposé de la grappe inférieure, sur des ceps représentatifs de la parcelle (sains vs carencés, etc.) et dont les pétioles ont été enlevés. L’échantillon est envoyé au laboratoire dans un sac en papier (forte probabilité de pourriture si du plastique est utilisé) bien identifié : parcelle, cépage et date de prélèvement.

 
Le retrait des rameaux non fructifères et de certains bourgeons permet d’optimiser l’aération et l’activité photosynthétique des vignes.

Pour obtenir les meilleurs résultats tout en optimisant les opérations, l’épamprage et l’ébourgeonnage devraient être pratiqués au stade « 1 à 2 feuilles déployées ».

Réaliser ces opérations trop tôt ou tard en saison n’est ni optimal pour la culture ni pour les finances. Des méthodes mécaniques et chimiques sont disponibles pour réaliser l’épamprage.

L’adoption de bonnes pratiques culturales dès les premières années suivant la plantation de la vigne rendra les travaux d’autant plus faciles lors des saisons subséquentes.

Consultez le chapitre 2 du Guide de bonnes pratiques en viticulture pour en savoir plus sur ces opérations culturales.

 

• Affiche de production fruitière intégrée pour la vigne
• Agrométéo Québec
• Bien préparer votre pulvérisateur
• Formulaire pour une demande d’analyse au laboratoire
• Gestion raisonnée des principales maladies de la vigne au Québec
• Guide d’identification des principales maladies de la vigne
• Justification et prescription agronomiques
• Programme Prime-Vert
• SAgE pesticides
• Webinaire Protégez vos cultures, protégez votre santé

Cet avertissement a été rédigé par Karine Bergeron, agronome, et Evelyne Barriault, agronome (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du réseau Vigne ou le secrétariat du RAP.  La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.