Émergence du scarabée japonais et de l’altise à tête rouge adultes. Tétranyques à deux points en augmentation.
SCARABÉE JAPONAIS
Scarabée japonais
Photo : IQDHO
Les premiers scarabées japonais (Popillia japonica) adultes ont été aperçus en Montérégie ces derniers jours, en milieu urbain. Pour le moment, aucun dommage n’a été rapporté en pépinière, mais une attention particulière peut maintenant être portée à cet insecte lors du dépistage.
Le scarabée japonais est un coléoptère cuivré, au thorax vert métallique, mesurant entre 10 et 13 mm. Au stade adulte, il se nourrit du feuillage et des fleurs de nombreux végétaux ligneux tels que le tilleul, les rosiers et la vigne, ou encore de plantes herbacées.
Les scarabées japonais peuvent complètement défolier les plants en ne laissant qu'un feuillage squelettisé. Ils sont notamment attirés par les tilleuls (Tilia spp.), les ormes (Ulmus spp.) et les vignes (Vitis spp.).
Si le dépistage le justifie, des traitements phytosanitaires peuvent être requis pour limiter les dommages esthétiques pouvant nuire aux ventes des végétaux. Les végétaux qui ne sont pas commercialisés lors des prochaines semaines (ex : arbres en champs) tolèrent la défoliation causée par cet insecte et produiront du nouveau feuillage sans intervention phytosanitaire. En juillet, seuls les adultes seront susceptibles d’être contrôlés par les insecticides foliaires biologiques ou conventionnels. Plus tard, en août, il sera possible d’intervenir contre les jeunes larves (au sol) en utilisant, par exemple, le nématode entomopathogène
Heterorhabditis bacteriophora, qui n’est pas considéré comme un pesticide.
ALTISE À TÊTE ROUGE
Altise à tête rouge et ses dommages sur un plant de Weigela sp.
Photo : IQDHO
Les premières altises à tête rouge (Systena frontalis) adultes ont été aperçues en Montérégie et dans Lanaudière cette semaine, dans des arbustes cultivés en contenants. La surveillance est recommandée.
Ces coléoptères mesurent entre 4 et 6 mm de long et sont foncés avec la tête rouge foncé. Plusieurs végétaux peuvent être affectés, dont Weigela spp., Hydrangea spp., Cornus spp. et Physocarpus spp. Ces végétaux peuvent également servir de plantes indicatrices pour le dépistage.
Les altises à tête rouge font des trous arrondis caractéristiques dans le feuillage, ce qui rend les plants inesthétiques.
Des traitements phytosanitaires peuvent être requis peu de temps après la découverte des premiers dommages sur le site de production. En effet, les trous au feuillage sont irréversibles et peuvent nuire aux ventes. Comme l'altise à tête rouge a tendance à demeurer sur les plantes dont elle se nourrit, on peut se limiter à traiter les espèces sur lesquelles il y a des dommages. Certains insecticides à base de spinosad (SUCCESS, ENTRUST) sont homologués en pépinière contre les chrysomélidés, dont l’altise.
La période de traitement contre les larves à l’aide des nématodes
Heterorhabditis bacteriophora tire à sa fin. Toutefois, les traitements peuvent encore être effectués avec un certain succès, puisqu’il reste des larves au sol durant les premières semaines suivant l’apparition des premiers adultes.
TÉTRANYQUE À DEUX POINTS
Dommages de tétranyques à deux points sur le feuillage d'Aruncus
Photo : IQDHO
Nos collaborateurs rapportent que la population de tétranyques à deux points (Tetranychus urticae) est généralement en augmentation dans les plantes vivaces et les arbustes.
Ces acariens jaunâtres d’environ 0,4 mm ont deux taches foncées sur le dessus du corps. On les retrouve en plus grand nombre sur la face inférieure des feuilles. Les plantes affectées présentent d’abord de petites mouchetures jaunes sur les feuilles, puis jaunissent ou prennent une coloration bronze. Une infestation sévère peut entraîner la chute des feuilles.
Il est possible de
contrôler les tétranyques à deux points en pépinière à l’aide de prédateurs (
Phytoseiulus persimilis et autres), en commençant les introductions en début d’infestation. Il est aussi possible de vérifier la présence de prédateurs indigènes dans les foyers de tétranyques; ils peuvent faire un contrôle suffisant et adéquat.
Si le dépistage le justifie, employer des acaricides en priorisant ceux à faible risque sur la santé et l’environnement, par exemple, les
huiles en application d’été. Ces dernières vont toutefois affecter les acariens prédateurs présents, mais permettent des introductions peu de temps après leur application.
POUR PLUS D’INFORMATION
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Marie-Édith Tousignant et Nicolas Authier, agronomes (IQDHO). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du sous-réseau Pépinières ornementales ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agronome, M. Sc. et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.