Plusieurs espèces de cicadelles passent l’hiver à l’état adulte. Au printemps, les adultes commencent à s'alimenter, et ce, sur une vaste gamme de végétaux.
Vers la fin du mois de mai ou au début du mois de juin, ils vont entamer une migration vers les plants de vigne qui sont à proximité. Les femelles déposent leurs œufs sur la face inférieure des feuilles. Les larves sont présentes de la mi-juin à la fin août, et même jusqu’au mois d’octobre pour les générations suivantes. Il est préférable d’intervenir sur la première génération (juin).
Pièges collants au débourrement des vignes
Certains vignerons installent des pièges collants jaunes dès le débourrement des vignes pour capturer des adultes. Cette pratique est surtout utilisée par les vignerons en régie biologique, sur de petites superficies ou dans le pourtour des parcelles. L'impact de cette technique demeure limité et l’installation des pièges, leur retrait et leur recyclage sont exigeants en temps.
Effeuillage des vignes à partir de la fin de la floraison
Dans des essais réalisés en Colombie-Britannique dans deux vignobles et sur deux cépages, le retrait des feuilles en dessous des grappes a permis de réduire jusqu'à 70 % les larves de cicadelles. Dans les vignobles aux prises avec des infestations, ces feuilles sont décolorées et présentent des symptômes caractéristiques le long des nervures. La période optimale pour réaliser l’effeuillage est à la fin de la floraison des vignes, lorsqu’au moins 10 à 15 % des œufs de cicadelles sont éclos et que les nymphes ne peuvent pas voler. On peut voir les œufs et les nymphes sur la face inférieure des feuilles. L’article ne précise pas quoi faire avec les feuilles, mais on peut supposer qu’il est préférable d’en disposer à l’extérieur du vignoble afin de se débarrasser des larves de cicadelles et des œufs de la première génération.
Certains fongicides ont un effet sur les cicadelles
Les recherches ont également démontré que certains fongicides à base de strobilurine, appliqués pour le contrôle des maladies dans les vignobles conventionnels, tel
PRISTINE, pouvaient réduire jusqu'à 95 % le nombre de nymphes de cicadelles. Pas étonnant que les cicadelles soient moins présentes dans les vignobles en régie conventionnelle que biologique. L'
HUILE DE PULVÉRISATION 13E, homologuée en production biologique pour lutter contre le blanc et les ériophyides, a également démontré une efficacité pour réduire les populations de cicadelles. Dans les vignobles où les cicadelles et le blanc sont problématiques, les traitements à l'huile, appliqués à partir de la nouaison (lorsqu’au moins 5 à 10 % des œufs de cicadelles sont éclos), pourraient être une bonne stratégie pour prévenir le blanc et réduire les populations de cicadelles. Pour optimiser le traitement, il faut s'assurer d'une bonne couverture du feuillage incluant le dessous des feuilles. Il est cependant important de rappeler qu’il ne faut pas utiliser du cuivre et de l’huile ensemble lorsque des fruits sont présents. Ne pas utiliser l’huile dans les 14 jours avant ou après un traitement avec un fongicide à base de captane ou de soufre.
Traitements insecticides qui visent les nymphes (qui ne peuvent pas voler)
Qu’ils soient biologiques ou conventionnels, les insecticides homologués pour lutter contre les cicadelles ont des effets négatifs sur la faune auxiliaire. C’est pourquoi ils doivent être utilisés en dernier recours, afin d’éviter de causer un déséquilibre qui pourrait favoriser les pucerons et les cochenilles. Les applications doivent viser les stades sensibles, soit les nymphes, puisque celles-ci ne peuvent pas voler.