Mot de bienvenue. Conditions météorologiques : un printemps aux températures inégales, avec des épisodes de gel et de précipitations variables. Gestion des ravageurs, dont le doryphore. Gestion des maladies lors du semis et mildiou de la pomme de terre. Gestion des mauvaises herbes : bien lire les étiquettes, cas du linuron.
MOT DE BIENVENUE
La saison 2024 est démarrée pour certains producteurs des régions du sud et du centre de la province, alors que des semis ont débuté vers la mi-avril par endroits. Les avertissements réguliers du sous-réseau Pomme de terre vont débuter la semaine prochaine pour se poursuivre tout au long de la saison; ils seront publiés chaque vendredi. Les informations retrouvées dans les communiqués proviendront d’observations et de données d’une équipe de collaborateurs-terrain répartis à travers la province. Pour rendre encore plus utiles les avertissements, tous les intervenants du secteur de la pomme de terre, en particulier les producteurs, sont invités à apporter leur collaboration en transmettant leurs observations à leur conseiller ou directement à l'avertisseur du sous-réseau. Bonne saison de production 2024!
CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES
Un printemps hâtif en mars a été suivi par du temps bien variable par la suite en avril et au début mai, avec entre autres plusieurs nuits froides. Malgré cela, le cumul des degrés-jours (base 5) pour 2024 dépasse partout la moyenne de référence. Quant aux précipitations depuis le 1er avril, le total reçu surpasse la moyenne pour les secteurs sud et ouest, mais demeure sous la moyenne pour les secteurs centre et est. Cela a comme conséquence des conditions de sol qui varient passablement selon la région, ce qui influence l’avancement des semis.
Voici des hyperliens pour accéder à d'autres paramètres météo d'intérêt :
- Un suivi en temps réel de la température du sol à 10 cm;
- Un sommaire agrométéorologique des sept derniers jours pour certaines localités;
- Une carte provinciale des précipitations cumulées pour les sept derniers jours (3 au 9 mai 2024).
GESTION DES RAVAGEURS
Les méthodes de contrôle des insectes et acariens nuisibles dans la pomme de terre doivent être déterminées selon la pression de chacun d'eux sur l’entreprise. Par exemple, pour le doryphore, le principal ravageur, à partir des données du dépistage et de l’historique des populations, un contrôle peut être réalisé de manière foliaire, dans le sillon et/ou sur le planton.
Cette année, dans certaines régions, il y a une tendance à la hausse des producteurs (et/ou des superficies) qui vont opter pour un contrôle foliaire. Cette approche est bonne si une analyse rigoureuse des risques d'infestation par les ravageurs a été faite sur l’entreprise, et ce, parcelle par parcelle. Il est recommandé aux producteurs qui voudraient revenir à cette méthode de débuter sur une certaine superficie, là où les risques d’infestation sont moins élevés. Évidemment, un bon suivi des champs en saison permettra de bien cibler les interventions nécessaires (doryphore, pucerons et cicadelles, entre autres).
L'utilisation de produits à base de certaines matières actives (ex.: clothianidine, thiaméthoxame) est toujours réglementée, selon la technique d'application. Une justification et une prescription agronomiques sont nécessaires selon le cas. À ce sujet, les documents suivants peuvent être consultés, car la liste des produits visés peut changer d’une année à l’autre (p. ex. : INSECTICIDE TITAN) :
1. Noms commerciaux des pesticides visés par une justification agronomique (MELCCFP, avril 2024)
2. Guide de bonnes pratiques visant à réduire l’utilisation et les risques des insecticides de la famille des néonicotinoïdes dans la culture de la pomme de terre (OAQ, février 2019)
GESTION DES MALADIES
Du côté de la semence, un bon conditionnement est important pour favoriser une levée rapide et ainsi réduire les risques de développement de maladies. De plus, il est bon de rappeler que les semences tranchées qui n’auraient pas été bien subérisées après un traitement liquide sur le planton sont plus à risques de développer des pourritures, surtout bactériennes, qui ne peuvent vraiment être contrôlées par aucun produit.
Il est important de prendre le temps de bien lire l’étiquette du produit utilisé et de suivre les directives indiquées pour éviter des problèmes. Plusieurs produits sont proposés aux producteurs, en application sur le planton et/ou dans le sillon. Certains pourraient même causer de la phytotoxicité sur des germes des plantons. Il importe de bien cibler les problématiques possibles selon le cultivar, la qualité de la semence, la date de plantation, l’historique des maladies dans un champ, etc. L’aide d’un conseiller en pomme de terre peut être utile ici.
Mildiou
Est-ce que la semence peut être porteuse du mildiou de la pomme de terre, à la suite de sa présence élevée par endroits en 2023? Ce n’est pas évident à répondre. C’est possible, selon sa provenance (si elle provient d’un secteur considéré à risque en 2023, hors des zones protégées, ou non). Il y a seulement quelques produits homologués pour des traitements de plantons contre le mildiou (à voir avec un conseiller). Selon le site USA Blight (en lien maintenant avec celui de PlantAid), un cas de mildiou en production de tomate sous abris a été rapporté dans la semaine du 8 avril 2024, dans l’État de New York. Cela n’est pas exceptionnel, mais pas commun non plus. Les producteurs doivent donc continuer à se préparer en vue de la saison qui débute dans la prévention et la gestion du mildiou.
Pour ceux qui auraient manqué les Webinaires sur le mildiou de la pomme de terre présentés en mars dernier et organisés par le CRAAQ, les enregistrements et les présentations devraient être disponibles bientôt. Vous en serez informés dans un prochain communiqué.
GESTION DES MAUVAISES HERBES
C’est la période pour déterminer la ou les méthodes de contrôle des mauvaises herbes pour la saison 2024. En plus du contrôle mécanique possible avant la levée et jusqu’en postlevée tardive, des applications de désherbants en prélevée de la culture sont habituellement nécessaires. Avant leur utilisation, il est important de bien lire l’étiquette du ou des produits choisis pour vérifier si des changements ont été apportés pour leur usage respectif. Si une mise à jour de l'étiquette a été faite, l’information apparait en haut dans le coin gauche de la première page (ex. : 2024-04-23 pour le LOROX L, soit le 23 avril 2024, donc récemment dans ce cas).
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Concernant plus spécifiquement la matière active LINURON, des modifications ont été apportées en 2023 et les producteurs devraient en tenir compte dans leur décision d’en utiliser ou non. Pour la pomme de terre, l’étiquette mentionne, entre autres mais pas exclusivement, les points suivants :
- Un délai de sécurité de 4 jours (c’était 1 jour auparavant) avant l’entrée dans une parcelle traitée;
- Des systèmes fermés sont requis pour le mélange et le chargement. Un système fermé permet de retirer un pesticide de son contenant original et de rincer, mélanger, diluer et transférer le produit avec des boyaux, des tuyaux et des raccords suffisamment étanches pour prévenir toute exposition au pesticide ou à la solution de rinçage. Aucun rinçage n’est requis si le pesticide est utilisé sans être dilué. Des exemples de systèmes fermés sont présentés ici : Banjo Dry-Mates (en anglais) et Agriculteurs et pesticides : le champ du sacrifice (avancer à 7 minutes 20 secondes);
- Une application en cabine fermée;
- Une limite de quantité de matière active manipulée par jour par personne lors du mélange.
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Patrice Thibault, agronome (RLIO). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseur du sous-réseau Pomme de terre ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc., Cindy Ouellet et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
