CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES
Pour la période du 16 au 22 juillet 2021, des températures plutôt saisonnières ont été enregistrées, peut-être un peu sous les moyennes par endroits, avec des nuits parfois douces et surtout humides. De nouveau cette semaine, le mercure est demeuré sous les 30 oC le jour (sommaire agrométéorologique). Les précipitations ont été hétérogènes sur le territoire, avec des accumulations plutôt légères en général et plus importantes par endroits, à la suite d’averses et d'orages localisés (carte des précipitations des 7 derniers jours). Pour les 7 prochains jours (soit du 23 au 29 juillet), les prévisions émises par Environnement Canada indiquent des températures généralement sous les moyennes de saison. Du côté des précipitations, elles s’annoncent fréquentes dans certains secteurs, notamment plus au nord, mais avec des quantités de pluie plutôt légères. Une perturbation un peu plus importante est également prévue le 25 et/ou 26 juillet, selon la région.
Selon les données du Réseau de piégeage provincial du MAPAQ (Tableau 1) et de celles en provenance de certains collaborateurs, l’activité des adultes de la cicadelle de la pomme de terre (CPT) s’est stabilisée ou a augmenté en cours de période (avec encore localement plus de 250 adultes/piège/semaine). Cependant, plus de nymphes qu'à la période précédente sont rapportées, par des collaborateurs, dans des parcelles sans intervention insecticide récente. Un peu plus de symptômes foliaires associés à leur présence sont aussi notés, mais encore faiblement. On rappelle que la forte biomasse foliaire de cette année permet aux plants de mieux supporter des populations de CPT. Avant de déclencher une intervention, il faut justifier la présence des CPT dans le champ. Concernant le suivi des adultes, on rappelle qu’il est important d’ajuster la hauteur des pièges collants en fonction de celle de la canopée pour une efficacité optimale (en plus de les changer régulièrement). Il faut que les pièges soient également visibles pour un humain, à une certaine distance.
Moyenne / piège | Date de prélèvement | |||||||||||||
2021-06-06 - 2021-06-12 | 2021-06-13 -2021-06-19 | 2021-06-20 - 2021-06-26 | 2021-06-27 - 2021-07-03 | 2021-07-04 - 2021-07-10 | 2021-07-11 - 2021-07-17 | 2021-07-18 - 2021-07-24* | ||||||||
Région | CPT | CA | CPT | CA | CPT | CA | CPT | CA | CPT | CA | CPT | CA | CPT | CA |
Bas-Saint-Laurent | 0,5 | 10,3 | 7,8 | 10,5 | 6,5 | 57,3 | 2,0 | 36,5 | 10,5 | 7,8 | 3,5 | 8,5 | ||
Capitale-Nationale | 29,3 | 15,1 | 11,7 | 14,1 | 16,3 | 15,7 | 81,7 | 9,1 | 50,5 | 8,9 | 66,9 | 5,8 | 81,1 | 8,1 |
Chaudière-Appalaches | 23,3 | 5,3 | 12,0 | 25,8 | 10,3 | 7,5 | 17,0 | 12,3 | 17,3 | 9,7 | 1,8 | 4,8 | 19,8 | 11,3 |
Lanaudière | 6,5 | 4,0 | 21,4 | 5,0 | 21,5 | 3,4 | 21,5 | 2,4 | 23,8 | 0,5 | 19,7 | 1,6 | ||
Laurentides | 31,0 | 71,5 | 45,0 | 65,5 | 102,0 | 35,0 | 33,5 | 2,5 | 5,5 | 2,0 | ||||
Mauricie | 12,0 | 19,5 | 9,0 | 36,0 | 19,0 | 51,5 | 6,0 | 6,5 | 9,0 | 6,0 | 34,5 | 43,0 | ||
Montérégie-Est | 7,0 | 3,0 | 16,0 | 23,0 | 22,0 | 3,5 | 47,5 | 6,5 | 37,5 | 4,5 | 0,0 | 9,0 | 52,0 | 59,0 |
Montérégie-Ouest | 15,5 | 5,5 | 9,5 | 1,0 | 18,0 | 0,5 | 9,5 | 0,5 | 4,5 | 0,0 | ND | ND | ||
Outaouais | 87,0 | 2,0 | 16,5 | 1,0 | 3,0 | 1,0 | 18,0 | 2,5 | 4,5 | 0,5 | 6,0 | 1,5 | ||
Saguenay–Lac-Saint-Jean | 0,0 | 3,0 | 4,0 | 1,8 | 2,5 | 4,0 | 0,8 | 1,5 | 0,0 | 0,8 | ||||
Total général | 24,4 | 10,6 | 15,8 | 14,0 | 15,3 | 13,1 | 34,5 | 16,4 | 29,4 | 10,5 | 24,8 | 3,9 | 33,1 | 10,5 |
ND : données non disponibles.
Collaboration : Jean-Philippe Légaré, biologiste-entomologiste, MAPAQ.
Remarque : Chaque champ est différent et les données présentées dans le tableau ci-dessus le sont à titre indicatif seulement. Elles ne doivent pas servir de justification pour intervenir contre les cicadelles dans votre région.
Les adultes de l’altise à tête rouge sont présents en bordure des champs, mais cela ne cause pas de problèmes grâce à la bonne biomasse foliaire. C’est à peu de chose près la même situation pour les adultes de la punaise terne.
Concernant la pyrale du maïs, seulement quelques dommages sur tiges sont mentionnés dans le secteur du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Cependant, la ponte des papillons se poursuit, ce qui nécessite un suivi encore serré des champs.
Aucune activité ou dommages associés aux tétranyques n’a été signalé.
Aucun cas de mildiou de la pomme de terre sur des plants n’est à signaler au Québec, depuis le début de la présente saison, ainsi qu’ailleurs au Canada. La même situation prévaut en Amérique du Nord également, selon le site du USA Blight. Concernant des réseaux de capteurs de spores en place au Canada, aucune nouvelle capture n’a eu lieu en Ontario et au Manitoba (il y en avait eu localement, la semaine dernière). Aucune capture n’a été faite dans les provinces maritimes (Île-du-Prince-Édouard, Nouveau-Brunswick). Pour plusieurs secteurs de notre province, les conditions climatiques ont été favorables à une sporulation du champignon au cours de la présente semaine. On rappelle que même sans précipitations significatives, le champignon peut se développer lors de conditions humides (ex. : longue période de mouillure du feuillage, hygrométrie élevée au-dessus de 85 % la nuit, sur une certaine période), surtout sur des plants en santé comme présentement. Il faut porter une attention en particulier aux jeunes pousses végétatives sur les plants, pour y détecter toute trace de la maladie, car ces dernières sont parfois moins bien « protégées ». Il faut maintenir une protection fongicide jusqu’au défanage complet de la culture.
La brûlure hâtive demeure contrôlée dans les champs dont les collaborateurs effectuent un suivi. Cependant, on note une hausse d’activité constante et graduelle dans des parcelles à maturation hâtive, mais encore principalement dans l’étage inférieur des plants. Cela représente donc, pour l’instant, une pression moins élevée que la normale. Une intervention peut être plus justifiable si des premiers signes de la maladie sont dépistés dans l’étage du milieu des plants.
L’activité de la jambe noire (causée par Pectobacterium spp. ou Dickeya spp.) est de nouveau rapportée à la hausse par des collaborateurs, et ce pour des cultivars plus sensibles. Les orages localisés et le temps humide représentent des conditions propices à cette maladie bactérienne. Une identification en laboratoire est souvent nécessaire pour confirmer l’organisme responsable, car d’autres maladies peuvent causer des symptômes plutôt similaires (ex. : flétrissement fusarien).
L’activité de la moisissure grise (Botrytis cinerea) et de la moisissure blanche (ou pourriture sclérotique) est à la hausse dans plusieurs régions, à la suite de la forte humidité qui se prolonge dans les entre-rangs bien fermés. Les chutes de fleurs, qui pourrissent par la suite, conduisent souvent au développement de ces champignons.
Un tout début d’activité associée au flétrissement verticillien est signalé dans quelques parcelles des régions de la Capitale-Nationale et de la Montérégie, le tout étant en lien avec les précédents culturaux.
Finalement, des premiers cas de dartrose ont été rapportés en Montérégie et dans Lanaudière, mais encore à une faible incidence pour le moment.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures (GIEC) et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |