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Cucurbitacées, Avertissement No 10, 1er août 2019

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Cucurbitacées
 
Plusieurs champs non irrigués montrent des signes de stress hydrique. Les taches foliaires ont peu progressé. Le blanc est davantage présent dans plusieurs cucurbitacées, mais se développe lentement. La chaleur occasionne des brûlures foliaires. La chrysomèle rayée est parfois très présente dans les fleurs.
 
 
ÉTAT DES CULTURES
 
Décidément, le mois de juillet aura été chaud ! La période du 24 au 30 juillet n'y fait pas exception. Les cinq derniers jours ont été chauds et collants, avec des températures quotidiennes autour de 30 oC, pour toutes les régions. Les précipitations, quant à elles, ont été plutôt faibles durant cette période, à l'exception de quelques secteurs.

Le sommaire agrométéorologique cucurbitacées vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions.

 
STRESS HYDRIQUE DANS LES CULTURES NON IRRIGUÉES
 
Dans les cultures non irriguées, sur sol léger, avec la chaleur des dernières semaines et le peu de précipitation, il n’est pas impossible que vos plants de cucurbitacées flétrissent par champs entiers. Tout comme nous, les plantes se protègent d’une trop forte exposition au soleil et à la chaleur. Elles le font en diminuant leur surface foliaire exposée et en fermant leurs stomates, ce qui leur donne une apparence flétrie. En soirée, une fois le coup de chaleur passé, les plants reprennent leur turgescence normale. 

Une période prolongée de sécheresse pourrait cependant avoir des conséquences sur le calibre des fruits ou leur nombre.
 
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Flétrissement physiologique causé par le soleil et la chaleur.

Photo: Isabelle Couture (MAPAQ)


 

MALADIES FOLIAIRES

 

Depuis une semaine, les taches foliaires ont peu progressé dans l'ensemble. La tache angulaire est présente dans le concombre, la courgette, la citrouille, la courge d'hiver et le melon d'eau, mais son développement est faible. On ne rapporte pas de nouveaux cas de taches bactériennes sur les fruits de courge spaghetti. La tache alternarienne est stable dans le concombre frais et dans le cantaloup, en Montérégie et dans la région de la Capitale-Nationale.

La tache septorienne est en légère hausse dans la citrouille et la courge d'hiver, en Chaudière-Appalaches, en Estrie et en Montérégie. Elle est causée par le champignon Septoria cucurbitacearum. Il peut infecter les feuilles des cantaloups, des citrouilles, des courges d’été et d’hiver (butternut et poivrée). Les symptômes de la tache septorienne sont semblables chez toutes les cucurbitacées. Les taches foliaires sont circulaires, de couleur brune à blanche, mesurant entre 1 et 6 mm de diamètre. À l’intérieur des vieilles taches, on peut voir des petits points noirs, qui sont en fait des fructifications fongiques, qu’on appelle pycnides. Les lésions peuvent être encerclées d’une fine bordure brune et, avec le temps, elles finissent par se fendre. Dans le cas des fruits, seules les citrouilles et les courges butternut et poivrée peuvent être attaquées. La tache septorienne ne cause pas la pourriture du fruit, mais peut le rendre invendable étant donnée la présence des petites verrues blanches qui apparaissent à la surface de l’épiderme.
 

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Vue d'ensemble de lésions causées par Septoria cucurbitacearum.

Photo: Isabelle Couture (MAPAQ)

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Vue rapprochée de la tache septorienne.

Photo: Isabelle Couture (MAPAQ)
 



LE BLANC EST PRÉSENT, MAIS SE DÉVELOPPE LENTEMENT
 
Le blanc (Podosphaera xanthii et Erysiphe cichoracearum) est davantage présent dans la courge d'hiver et la citrouille cette semaine. Les taches sont cependant petites et peu nombreuses. Le champignon est plus présent dans les vieux plants de courgette. Pour connaître la stratégie de traitement contre le blanc, consultez l'avertissement No 8, du 17 juillet dernier.

Des essais d'efficacité de fongicides contre le blanc ont été menés, en 2018, par un réseau d'universités et de centres de recherche des États de New York, du New Jersey, du  Delaware,  Maryland et de la Virginie. En plus du VIVANDO SC (métrafénone) et du QUINTEC (quinoxyfène) qui ont montré une excellente efficacité, le PROLINE 480 SC (Prothioconazole) donne également d'excellents résultats.

 
GUTTATION ET BRÛLURES FOLIAIRES

Des observateurs nous rapportent des brûlures marginales de feuilles dans les cucurbitacées. D’après la répartition homogène des dommages observés dans les champs et selon le type de symptôme, il s’agit de brûlures dues au phénomène de guttation.

La guttation est un processus biologique caractérisé par l'apparition, au petit matin, de gouttelettes aux extrémités et au pourtour des feuilles. Ces gouttelettes sont constituées d’eau, de sels minéraux et d’acides organiques puisés dans le sol, par les racines. La guttation s’observe principalement sur les jeunes plantes. Un sol humide et une humidité atmosphérique importante (HR > 80 %) sont deux conditions essentielles pour déclencher le phénomène de la guttation; on retrouve ces conditions le plus souvent en début de journée. L’eau des gouttelettes, chargée en nutriments, peut brûler le pourtour des feuilles en séchant. Le soleil, bien présent depuis plusieurs semaines, peut aussi avoir accentué la gravité des brûlures en créant un effet de « loupe » sur les gouttes d’eau, jusqu’à ce que celles-ci se soient évaporées.
 
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Guttation dans la courge : les grosses gouttelettes sortent des hydathodes, des cellules situées à la marge de la feuille.
Photo : Isabelle Couture (MAPAQ)

 

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Les gouttelettes chargées de sels brûlent le contour de la feuille.
Photo : Isabelle Couture (MAPAQ)


 

CHRYSOMÈLE RAYÉE DU CONCOMBRE PRÉSENTE DANS LES FLEURS 


La chrysomèle rayée du concombre se retrouve parfois en grand nombre dans les fleurs de cucurbitacées. Normalement, elles ne causent pas de dommage, car elles se nourrissent du pollen ou du nectar. Par contre, les champs dont les plants sont au tout début de leur fructification sont à surveiller étroitement, car ces insectes, s'ils sont très nombreux, pourraient aussi s'attaquer aux jeunes fruits en formation, dont l'épiderme est très tendre.
 

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Chrysomèles rayées du concombre sur un jeune fruit de courge poivrée

Photo : Isabelle Couture (MAPAQ)


 

ON NE RAPPORTE PAS DE MILDIOU DU CONCOMBRE AU QUÉBEC
 
Pour l'instant, on ne signale pas de mildiou du concombre (Pseudoperonospora cubensis) en Ontario, ni au Québec.


 
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
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Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Réseau Cucurbitacées
Date de publication : 01 août 2019
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