Les taches foliaires sont plus présentes cette semaine. Le blanc fait son apparition dans la courge d’hiver et la courgette. Nouveaux cas de flétrissement bactérien. À quelques endroits, on rapporte de la mauvaise pollinisation dans la courgette. Le perceur de la courge : un nouvel insecte qu’on surveille!
La période du 10 au 17 juillet a, comme la précédente, été marquée par la chaleur et des précipitations variables d'un secteur à l'autre. À Lanoraie, dans la région de Lanaudière, on rapporte 73 mm de pluie accompagnée de forts vents alors qu'à Granby, en Montérégie, pour la même période, il est tombé seulement 10 mm d'eau.
Le sommaire agrométéorologique cucurbitacées vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions.
La pression exercée par les maladies est faible là où, généralement, les précipitations ont été peu abondantes. On rapporte toutefois, dans toutes les régions, une augmentation de la tache angulaire dans le concombre, la courgette, la citrouille et la courge d'hiver. Dans la courge spaghetti, on rapporte même des taches bactériennes sur les fruits reliées à la présence du Pseudomonas syringae dans les champs les plus avancés. On signale aussi la présence de la tache septorienne dans la citrouille, en Chaudière-Appalaches. La tache alternarienne est également en hausse dans le concombre frais, en Montérégie et dans la région de la Capitale-Nationale, ainsi que dans le cantaloup.
Les premières taches de blanc (Podosphaera xanthii et Erysiphe cichoracearum) ont été dépistées en Montérégie et dans Lanaudière dans des champs de courgette et de courge d’hiver.
Stratégie de traitement contre le blanc
Pour les zucchinis, les courgettes et les concombres
Dès que la récolte est terminée, détruisez les vieux plants pour qu’ils ne deviennent pas une source de contamination pour les champs plus jeunes ou pour les autres cucurbitacées. Dans les autres semis, commencez les traitements dès l’apparition des premiers symptômes.
Pour les autres cucurbitacées
Nous suggérons de commencer les pulvérisations contre le blanc dès l’apparition des premiers symptômes. Commencez les traitements avec des fongicides à sites d’actions spécifiques comme le QUINTEC (quinoxyfène), le VIVANDO (métrafénone) ou le QUADRIS TOP (azoxystrobine + difénoconazole). Ces produits sont généralement efficaces contre le blanc. Cependant, le pathogène peut rapidement développer des résistances si l’on ne fait pas de rotation parmi les différents groupes de résistance des fongicides.
En conformité avec plusieurs études ontariennes et américaines, le CABRIO (difénoconazole) a perdu de son efficacité contre le blanc. Par contre, il peut toutefois supprimer les autres maladies telles que la tache alternarienne, la pourriture noire et l’anthracnose. Plusieurs fongicides ont été homologués contre le blanc ces dernières années. Vous pouvez consulter le bulletin d’information N° 1 du 30 avril 2019 (mis à jour le 16 mai 2019) pour voir tous les fongicides homologués contre le blanc.
Si toutefois vous observez des fruits mal fécondés alors que les fleurs mâles sont abondantes, il peut s’agir de la conséquence d’un manque de pollinisateurs ou d’une mauvaise germination des grains de pollen. En période de forte chaleur, les abeilles sortent moins et sont davantage occupées à ventiler la ruche. La pollinisation s’en trouve ainsi réduite. De plus, un excès d'humidité rend le pollen collant, moins viable, et il se déplace difficilement dans la fleur femelle, affectant ainsi la capacité germinative des grains de pollen.
Depuis quelques jours, dans 5 pièges sur 6, nous capturons les premiers adultes du perceur de la courge. Pour le site du sud de la Montérégie-Ouest, se sont 6 captures qui ont été enregistrées cette semaine, et 5 pour le site situé à Saint-Paul-d'Abbotsford. Une capture a été enregistrée au site de Montréal et 1 papillon/piège a été relevé pour les 2 autres sites de la Montérégie-Est.
À titre indicatif, les seuils d'intervention utilisés dans les États de la côte Est américaine avec 1 piège Héliothis/champ sont :
- 5 captures/semaine/piège : pour les cucurbitacées buissonnantes (ex. : courge poivrée et courgette)
- 12 captures/semaine/piège : pour les cucurbitacées rampantes (ex. : citrouille et courge buttercup).
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.