La croissance des plants est bonne pratiquement partout, avec une végétation bien verte, et ce, malgré des buttons plutôt secs par endroits. Elle présente plus de vigueur dans les parcelles qui ont reçu plus de précipitations en cours de période. Les entre-rangs se ferment en plusieurs endroits. Cependant, des collaborateurs mentionnent que le stress subi plus tôt en saison pourrait empêcher les plants d’avoir une canopée complète dans des champs semés plus tardivement. L’irrigation se poursuivait dans des régions ayant reçu moins de précipitations. Les forts vents du 14 juillet dans la région de Québec ont causé des bris aux tiges (photo 1) ainsi qu’à des folioles (photo 2) de plants. Également, de l’insolation sous du feuillage est rapportée par endroits (photo 3). Des anomalies de coloration du nouveau feuillage sont signalées dans quelques régions, probablement en lien avec les dernières chaleurs ou une poussée de croissance (photo 4). La ou les causes précises sont à l’étude (carences minérales, stress, viroses, etc.). Le désordre physiologique connu sous le nom de TSPS (Toxic Seed Piece Syndrome) est signalé dans quelques parcelles de quelques régions. Les champs de primeurs présentent une sénescence normale et progressive un peu partout en province. Les récoltes ont débuté ou se poursuivent dans les régions du sud de la province; les premiers rendements vendables varient de 180 à 240 quintaux/acre, avec une belle qualité.
selon les collaborateurs du RAP (en date du 16 juillet 2020)
Régions | Stade de développement moyen pour la primeur | Stade de développement moyen pour la majorité des champs |
Montérégie-Ouest et Montérégie-Est | Tout début récolte | Floraison |
Outaouais | Fin floraison Tubercules 4-6 cm |
Floraison |
Lanaudière | Tout début récolte | Floraison |
Centre-du-Québec, Mauricie, Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches | Postfloraison Tubercules 6-8 cm |
Floraison |
Gaspésie, Bas-Saint-Laurent, Saguenay–Lac-Saint-Jean et Abitibi-Témiscamingue | Floraison Tubercules 3-4 cm |
Bouton floral à début floraison |
La pression de la cicadelle de la pomme de terre (CPT) se maintient et demeure élevée dans plusieurs régions, selon les données du Réseau provincial de piégeage du MAPAQ, et de celles en provenance de réseaux privés de surveillance. On rapporte cependant beaucoup de variabilité entre les champs d’un même secteur (ex. : de 4 à 493 adultes/piège/semaine en Capitale-Nationale). Des symptômes foliaires reliés à leur activité continuent d'être rapportés dans plusieurs régions de la province, mais à un niveau plutôt faible pour le moment. Ce sont surtout les nymphes qui peuvent causer des dommages à la culture, donc il est important de vérifier leur présence ou non dans les champs, en complément du piégeage réalisé.
Pour les autres insectes, les collaborateurs rapportent une hausse encore plutôt faible de l’activité des adultes de l’altise à tête rouge et de la punaise terne, avec des dommages ou des symptômes bien tolérables pour le moment. Les populations de pucerons ont peu progressé en cours de période, variant de faibles à légères. Des larves (vertes) de noctuelles causent des dommages foliaires dans quelques parcelles (Lanaudière, Capitale-Nationale); un suivi est en cours (photos 5a et 5b). De plus, des premiers foyers d’activité de tétranyques ont été identifiés dans les régions de la Montérégie et de la Capitale-Nationale; un suivi est en cours en lien avec leur forte activité dans la culture survenue en 2018, une saison qui avait été marquée par du temps chaud et sec également.
Les collaborateurs du RAP rapportent une hausse des symptômes reliés à l’activité de la brûlure hâtive, particulièrement dans les premières plantations (primeurs) et pour des plants ayant subi plus de stress. Son incidence demeure encore plutôt faible à légère, le tout étant plus concentré sur le vieux feuillage. Pour s’assurer d’un bon contrôle, il peut s’avérer utile, en cas de doute, de confirmer la nature des taches présentes (ex. : taches d’origine abiotique ou biotique, carences minérales comme en potassium ou en magnésium, etc.). L’envoi d’un échantillon au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ pour analyse est suggéré. Cela permet de connaître l’espèce d’Alternaria en présence (A. solani étant celle considérée comme plus pathogénique que A. alternata qui est plus un saprophyte).
Les cas de jambe noire mentionnés la semaine dernière ont légèrement progressé par endroits, et peu de nouveaux cas se sont ajoutés. Des symptômes du flétrissement verticillien sont rapportés dans plus de régions (Montérégie, Lanaudière, Capitale-Nationale). Des plants isolés flétrissent, et une coloration brunâtre des faisceaux vasculaires près du collet aide à identifier cette maladie. Aucun cas de dartrose n'a encore été signalé. La gale commune est présente localement dans quelques champs, avec une incidence variable. Des cas de virus sont signalés par des collaborateurs (cultivars Chieftain, Goldrush, AC Chaleur, présentement).
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |