Conditions climatiques : baisse des températures et du temps plus humide, mais seulement par endroits. Développement de la culture : belle apparence, avec des variabilités régionales. Insectes et acariens : doryphore et cicadelle de la pomme de terre toujours bien actifs. Maladies : aucun cas de mildiou, hausse très progressive de la brûlure hâtive par endroits.
Pour la période du 10 au 16 juillet 2020, les températures ont été à nouveau très élevées au début (ex. : 35-36 oC le 10 juillet en Montérégie et en Mauricie). Elles ont graduellement redescendu par la suite à des valeurs plus saisonnières, et même en dessous de celles-ci dans certains secteurs, de Québec en allant vers l’est (voir sommaire agrométéorologique). Du côté des précipitations, la tempête tropicale Fay a passé sur la province les 11 et 12 juillet principalement, laissant des quantités significatives entre autres dans les régions de Québec (30 à 60 mm) et de l’Abitibi-Témiscamingue, mais moins importantes ailleurs, avec de 10 à 35 mm dans le sud de la province et plus faiblement dans les régions plus à l’est (voir carte des précipitations). Pour les 7 prochains jours (soit du 17 au 23 juillet), Environnement Canada prévoit des averses et/ou des orages pour les 17 et 19 juillet, un peu partout, avec des quantités pouvant être significatives par endroits, surtout dans les régions plus centrales. Le tout devrait être entrecoupé de temps plutôt ensoleillé, avec des températures la plupart du temps au-dessus des moyennes de saison.
La croissance des plants est bonne pratiquement partout, avec une végétation bien verte, et ce, malgré des buttons plutôt secs par endroits. Elle présente plus de vigueur dans les parcelles qui ont reçu plus de précipitations en cours de période. Les entre-rangs se ferment en plusieurs endroits. Cependant, des collaborateurs mentionnent que le stress subi plus tôt en saison pourrait empêcher les plants d’avoir une canopée complète dans des champs semés plus tardivement. L’irrigation se poursuivait dans des régions ayant reçu moins de précipitations. Les forts vents du 14 juillet dans la région de Québec ont causé des bris aux tiges (photo 1) ainsi qu’à des folioles (photo 2) de plants. Également, de l’insolation sous du feuillage est rapportée par endroits (photo 3). Des anomalies de coloration du nouveau feuillage sont signalées dans quelques régions, probablement en lien avec les dernières chaleurs ou une poussée de croissance (photo 4). La ou les causes précises sont à l’étude (carences minérales, stress, viroses, etc.). Le désordre physiologique connu sous le nom de TSPS (Toxic Seed Piece Syndrome) est signalé dans quelques parcelles de quelques régions. Les champs de primeurs présentent une sénescence normale et progressive un peu partout en province. Les récoltes ont débuté ou se poursuivent dans les régions du sud de la province; les premiers rendements vendables varient de 180 à 240 quintaux/acre, avec une belle qualité.
La pression de la cicadelle de la pomme de terre (CPT) se maintient et demeure élevée dans plusieurs régions, selon les données du Réseau provincial de piégeage du MAPAQ, et de celles en provenance de réseaux privés de surveillance. On rapporte cependant beaucoup de variabilité entre les champs d’un même secteur (ex. : de 4 à 493 adultes/piège/semaine en Capitale-Nationale). Des symptômes foliaires reliés à leur activité continuent d'être rapportés dans plusieurs régions de la province, mais à un niveau plutôt faible pour le moment. Ce sont surtout les nymphes qui peuvent causer des dommages à la culture, donc il est important de vérifier leur présence ou non dans les champs, en complément du piégeage réalisé.
Pour les autres insectes, les collaborateurs rapportent une hausse encore plutôt faible de l’activité des adultes de l’altise à tête rouge et de la punaise terne, avec des dommages ou des symptômes bien tolérables pour le moment. Les populations de pucerons ont peu progressé en cours de période, variant de faibles à légères. Des larves (vertes) de noctuelles causent des dommages foliaires dans quelques parcelles (Lanaudière, Capitale-Nationale); un suivi est en cours (photos 5a et 5b). De plus, des premiers foyers d’activité de tétranyques ont été identifiés dans les régions de la Montérégie et de la Capitale-Nationale; un suivi est en cours en lien avec leur forte activité dans la culture survenue en 2018, une saison qui avait été marquée par du temps chaud et sec également.
CONDITIONS CLIMATIQUES
DÉVELOPPEMENT DE LA CULTURE
La croissance des plants est bonne pratiquement partout, avec une végétation bien verte, et ce, malgré des buttons plutôt secs par endroits. Elle présente plus de vigueur dans les parcelles qui ont reçu plus de précipitations en cours de période. Les entre-rangs se ferment en plusieurs endroits. Cependant, des collaborateurs mentionnent que le stress subi plus tôt en saison pourrait empêcher les plants d’avoir une canopée complète dans des champs semés plus tardivement. L’irrigation se poursuivait dans des régions ayant reçu moins de précipitations. Les forts vents du 14 juillet dans la région de Québec ont causé des bris aux tiges (photo 1) ainsi qu’à des folioles (photo 2) de plants. Également, de l’insolation sous du feuillage est rapportée par endroits (photo 3). Des anomalies de coloration du nouveau feuillage sont signalées dans quelques régions, probablement en lien avec les dernières chaleurs ou une poussée de croissance (photo 4). La ou les causes précises sont à l’étude (carences minérales, stress, viroses, etc.). Le désordre physiologique connu sous le nom de TSPS (Toxic Seed Piece Syndrome) est signalé dans quelques parcelles de quelques régions. Les champs de primeurs présentent une sénescence normale et progressive un peu partout en province. Les récoltes ont débuté ou se poursuivent dans les régions du sud de la province; les premiers rendements vendables varient de 180 à 240 quintaux/acre, avec une belle qualité.
Tableau 1 : Stade de développement de la pomme de terre pour des producteurs types
selon les collaborateurs du RAP (en date du 16 juillet 2020)
selon les collaborateurs du RAP (en date du 16 juillet 2020)
Régions | Stade de développement moyen pour la primeur | Stade de développement moyen pour la majorité des champs |
Montérégie-Ouest et Montérégie-Est | Tout début récolte | Floraison |
Outaouais | Fin floraison Tubercules 4-6 cm |
Floraison |
Lanaudière | Tout début récolte | Floraison |
Centre-du-Québec, Mauricie, Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches | Postfloraison Tubercules 6-8 cm |
Floraison |
Gaspésie, Bas-Saint-Laurent, Saguenay–Lac-Saint-Jean et Abitibi-Témiscamingue | Floraison Tubercules 3-4 cm |
Bouton floral à début floraison |
Note : Le tableau ci-dessus indique les stades les plus avancés (pour la primeur) selon l'information reçue des collaborateurs. Selon votre emplacement, les stades atteints peuvent différer et être plus ou moins avancés.
INSECTES
La pression du doryphore se maintient ou augmente selon la région. Une 2e vague de larves (toujours issue de la 1re génération d’adultes printaniers) nécessite un contrôle dans plusieurs parcelles, alors que le seuil de nuisibilité a été atteint à la suite du dépistage. Les champs avec ou sans traitement insecticide au semis sont visés, mais pas partout. Des interventions de bordures suffisent à obtenir un bon contrôle dans certains cas. Les interventions foliaires pratiquées demeurent efficaces selon les collaborateurs.
La pression de la cicadelle de la pomme de terre (CPT) se maintient et demeure élevée dans plusieurs régions, selon les données du Réseau provincial de piégeage du MAPAQ, et de celles en provenance de réseaux privés de surveillance. On rapporte cependant beaucoup de variabilité entre les champs d’un même secteur (ex. : de 4 à 493 adultes/piège/semaine en Capitale-Nationale). Des symptômes foliaires reliés à leur activité continuent d'être rapportés dans plusieurs régions de la province, mais à un niveau plutôt faible pour le moment. Ce sont surtout les nymphes qui peuvent causer des dommages à la culture, donc il est important de vérifier leur présence ou non dans les champs, en complément du piégeage réalisé.
Pour les autres insectes, les collaborateurs rapportent une hausse encore plutôt faible de l’activité des adultes de l’altise à tête rouge et de la punaise terne, avec des dommages ou des symptômes bien tolérables pour le moment. Les populations de pucerons ont peu progressé en cours de période, variant de faibles à légères. Des larves (vertes) de noctuelles causent des dommages foliaires dans quelques parcelles (Lanaudière, Capitale-Nationale); un suivi est en cours (photos 5a et 5b). De plus, des premiers foyers d’activité de tétranyques ont été identifiés dans les régions de la Montérégie et de la Capitale-Nationale; un suivi est en cours en lien avec leur forte activité dans la culture survenue en 2018, une saison qui avait été marquée par du temps chaud et sec également.
Aucun cas de mildiou de la pomme de terre n’est signalé au Québec depuis le début de la présente saison. Selon la région, les risques de sporulation du champignon ont varié en cours de période. L’augmentation de la biomasse foliaire et les conditions climatiques à venir pourraient conduire à des conditions plus favorables à la maladie. Une protection fongicide régulière est donc de mise (ex. : aux 7 jours ou selon l’hygrométrie et le développement des nouvelles pousses). Selon le site du USA Blight, aucun nouveau cas de mildiou n’a été rapporté en Amérique du Nord, au cours de la dernière période.
Les collaborateurs du RAP rapportent une hausse des symptômes reliés à l’activité de la brûlure hâtive, particulièrement dans les premières plantations (primeurs) et pour des plants ayant subi plus de stress. Son incidence demeure encore plutôt faible à légère, le tout étant plus concentré sur le vieux feuillage. Pour s’assurer d’un bon contrôle, il peut s’avérer utile, en cas de doute, de confirmer la nature des taches présentes (ex. : taches d’origine abiotique ou biotique, carences minérales comme en potassium ou en magnésium, etc.). L’envoi d’un échantillon au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ pour analyse est suggéré. Cela permet de connaître l’espèce d’Alternaria en présence (A. solani étant celle considérée comme plus pathogénique que A. alternata qui est plus un saprophyte).
Les cas de jambe noire mentionnés la semaine dernière ont légèrement progressé par endroits, et peu de nouveaux cas se sont ajoutés. Des symptômes du flétrissement verticillien sont rapportés dans plus de régions (Montérégie, Lanaudière, Capitale-Nationale). Des plants isolés flétrissent, et une coloration brunâtre des faisceaux vasculaires près du collet aide à identifier cette maladie. Aucun cas de dartrose n'a encore été signalé. La gale commune est présente localement dans quelques champs, avec une incidence variable. Des cas de virus sont signalés par des collaborateurs (cultivars Chieftain, Goldrush, AC Chaleur, présentement).
Les collaborateurs du RAP rapportent une hausse des symptômes reliés à l’activité de la brûlure hâtive, particulièrement dans les premières plantations (primeurs) et pour des plants ayant subi plus de stress. Son incidence demeure encore plutôt faible à légère, le tout étant plus concentré sur le vieux feuillage. Pour s’assurer d’un bon contrôle, il peut s’avérer utile, en cas de doute, de confirmer la nature des taches présentes (ex. : taches d’origine abiotique ou biotique, carences minérales comme en potassium ou en magnésium, etc.). L’envoi d’un échantillon au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ pour analyse est suggéré. Cela permet de connaître l’espèce d’Alternaria en présence (A. solani étant celle considérée comme plus pathogénique que A. alternata qui est plus un saprophyte).
Les cas de jambe noire mentionnés la semaine dernière ont légèrement progressé par endroits, et peu de nouveaux cas se sont ajoutés. Des symptômes du flétrissement verticillien sont rapportés dans plus de régions (Montérégie, Lanaudière, Capitale-Nationale). Des plants isolés flétrissent, et une coloration brunâtre des faisceaux vasculaires près du collet aide à identifier cette maladie. Aucun cas de dartrose n'a encore été signalé. La gale commune est présente localement dans quelques champs, avec une incidence variable. Des cas de virus sont signalés par des collaborateurs (cultivars Chieftain, Goldrush, AC Chaleur, présentement).
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Patrice Thibault, agronome (RLIO). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseur du réseau Pomme de terre ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.