Un nouveau cas de résistance aux mauvaises herbes a été confirmé avec l’amarante tuberculée en Montérégie-Ouest. Il ne faut pas négliger le désherbage en début de saison pour ne pas affecter la rentabilité des cultures. Les champs de canola semés tardivement sont plus à risque d’être endommagés par la cécidomyie du chou-fleur. Une des meilleures stratégies à adopter pour prévenir les dommages causés par la cécidomyie du chou-fleur et les altises est de semer tôt et dans des conditions optimales de croissance.
L’amarante tuberculée est une mauvaise herbe annuelle récemment introduite au Québec. Elle a été confirmée pour la première fois résistante à certains herbicides à l’automne 2017, en Montérégie-Ouest. Sur le site où la mauvaise herbe a été identifiée, des graines ont été prélevées et envoyées à l’Université de Guelph, en Ontario, pour y effectuer des tests de résistance. Ces analyses ont révélé que les plants d’amarante tuberculée récoltés au Québec sont résistants aux groupes d’herbicides 2, 5 (atrazine) et 9 (glyphosate). Dans ce cas précis, il s’agirait d’une contamination provenant de l’extérieur de l’entreprise et non d’un problème résultant d’une gestion inadéquate des herbicides.
Pour plus d’information sur l’amarante tuberculée, notamment sur la façon dont les tests de résistance ont été menés, pour apprendre à la reconnaître sur le terrain et surtout appliquer les stratégies de lutte appropriées, référez-vous à la fiche technique Amarante tuberculée.
Cette nouvelle découverte s’ajoute à la confirmation de la résistance au glyphosate de populations de moutarde des oiseaux décelée au Centre-du-Québec annoncée à l’automne 2017, ainsi qu’aux autres diagnostics de résistance aux herbicides posés dans les dernières années (cliquez ici pour accéder à la liste des mauvaises herbes résistantes aux différents groupes d’herbicides).
Il est donc primordial, en ce début de saison culturale, d’appliquer des stratégies pour faire face à ce problème, circonscrit à une seule région actuellement, et de mettre en place des mesures de biosécurité, si ce n’est pas déjà fait. Pour en savoir plus, référez-vous à la fiche technique La résistance des mauvaises herbes aux herbicides.
Au cours de la semaine dernière, les sols se sont ressuyés permettant aux producteurs dans les régions situées plus au sud de commencer les différents travaux au champ. Les producteurs peuvent être tentés de prioriser les opérations de semis et de remettre à plus tard celles reliées au désherbage des cultures. Par contre, la présence de mauvaises herbes en début de saison a un coût. Pour en savoir plus, référez-vous à la fiche technique Désherbage de début de saison.
La cécidomyie du chou-fleur et les altises (principalement l’altise du navet) sont les ravageurs les plus susceptibles d’affecter le rendement du canola au Québec. Dans le cas de la cécidomyie du chou-fleur, le stade fin rosette est le plus sensible aux dommages causés par les larves, tandis que chez les altises, les dommages par les adultes sont surtout causés du stade cotylédons jusqu’au stade 3 à 4 feuilles du canola.
Dans le cas de la cécidomyie, les champs de canola semés tardivement sont plus à risque d’être endommagés. Par ailleurs, si le champ est semé trop tôt, ne favorisant pas une levée rapide de la culture, les plantules seront plus sujettes à être affectées par les altises. Il faut donc semer suffisamment tôt, mais dans de bonnes conditions afin de favoriser une émergence rapide des plantules. Ainsi, assurez-vous de semer à la bonne profondeur (½ à 1 po), dans un sol ferme, humide, chaud (< 10 °C), bien fertilisé, bien drainé et exempt de mauvaises herbes afin d’assurer une levée uniforme et une croissance rapide de la culture.
Pour en savoir plus sur la cécidomyie du chou-fleur et pour connaître la stratégie à adopter pour surveiller ce ravageur, consulter la fiche technique La cécidomyie du chou-fleur.
Pour en savoir plus sur les altises dans le canola, consulter le bulletin d’information Les altises dans la culture du canola : biologie, dépistage et stratégies d’intervention.
Finalement, vous pouvez consulter le Guide de production du canola pour en apprendre davantage sur la régie de culture du canola.
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Fréchette, agr., M. Sc., Sandra Flores-Mejia, Ph. D. (CÉROM), Annie Marcoux, agr., M. Sc. et Line Bilodeau, agr. (MAPAQ), avec la collaboration de Julie Breault, agr., Stéphanie Mathieu, agr. et Véronique Samson, agr. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.