Certains indicateurs permettent de déterminer si la levée de mauvaises herbes est terminée. Le désherbage chimique des céréales, du maïs et du soya repose maintenant sur les produits de postlevée. Le désherbage mécanique des cultures représente un moyen efficace pour lutter contre les mauvaises herbes.
La période pour l’application des herbicides de prélevée tire à sa fin pour le maïs et pour certains champs en soya. Le désherbage chimique des cultures repose maintenant sur les produits de postlevée. L’émergence des mauvaises herbes est presque complétée. Les conditions d’humidité du sol et les températures chaudes ont permis à ces dernières d’exploser dans les derniers jours.
Émergence des mauvaises herbes
Il est possible de vérifier si des mauvaises herbes sont sur le point d’émerger simplement en observant la présence de fils blancs à partir d’une pelletée de terre prélevée à différents endroits dans le champ.
Quelques indicateurs que la levée des mauvaises herbes est complétée :
- Les pissenlits issus de nouvelles graines sont au stade rosette;
- Les mauvaises herbes à germination plus tardive comme l’abutilon, les digitaires et la morelle sont émergées;
- Les graminées annuelles sont au stade 4 feuilles;
- Les mauvaises herbes à feuilles larges sont toutes plus développées que le stade cotylédon.
Désherbage de postlevée dans les céréales de printemps
Le stade des céréales est très variable d’une région à l’autre et selon la date à laquelle ces dernières ont été ensemencées. Les céréales semées en début de saison sont maintenant au stade tallage. Les premières talles apparaissent généralement au stade 5 feuilles des céréales. Les mauvaises herbes doivent être émergées et peu développées (normalement au stade 4 feuilles maximum) pour obtenir une bonne suppression avec les herbicides disponibles dans les céréales. Il faut donc attendre le stade 3-4 feuilles de la céréale ou le début du tallage pour faire le traitement herbicide afin de s’assurer que la majeure partie des mauvaises herbes soit sortie. En tout temps, veuillez-vous référer à l’étiquette pour les différentes exigences.
Désherbage de postlevée dans le maïs
En fonction des régions productrices de maïs et selon la date à laquelle le semis a été effectué, le stade du maïs varie présentement du stade de l’émergence jusqu’à celui de 6 feuilles.
Un des principaux éléments à considérer lors de l’application des herbicides de postlevée est le stade du maïs. Un stade maximal inscrit à l’étiquette doit être respecté, au-delà duquel des dommages de phytotoxicité sur la culture peuvent se produire. Généralement, le stade de développement du maïs est exprimé en termes de nombre de feuilles. Différentes méthodes existent pour compter le nombre de feuilles du maïs. Vérifiez sur l’étiquette du produit la méthode de décompte utilisée puisqu’il en existe plusieurs. La plus commune est la méthode de la feuille recourbée. Elle consiste à compter les feuilles sorties du cornet dont la pointe commence à se recourber (figure 1). Ceci se produit normalement lorsque ces dernières sont déployées à 50 %. Sachez qu’environ 75-80 unités thermiques sont nécessaires au plant de maïs pour produire une nouvelle feuille. À des températures de 20 °C le jour et de 10 °C la nuit, une nouvelle feuille apparaît tous les 5-6 jours. À 30 °C le jour et 20 °C la nuit, une nouvelle feuille apparaît aux 2-3 jours.
Source : Guide de lutte contre les mauvaises herbes 2016-2017, MAAARO, 2016
À ce moment-ci, l’utilisation d’herbicides résiduels peut être justifiée si le champ contient des mauvaises herbes à germination tardive (p. ex. : abutilon, digitaire, morelle) qui ne sont pas toutes émergées ou qui sont à un jeune stade de développement.
Désherbage de postlevée dans le soya
Le stade du soya est également variable selon les régions et les dates de semis. Il varie de non levé à 1 feuille trifoliée. La période pour l’application des herbicides de prélevée achève. Considérez maintenant les herbicides de postlevée dans votre programme de désherbage. À cet effet, faites un dépistage du champ et choisissez un traitement en fonction des mauvaises herbes présentes. Pour les champs en soya conventionnel dans lesquels un traitement de prélevée a été réalisé, effectuez un dépistage des mauvaises herbes environ deux semaines suivant le traitement. Comme le phénomène de résistance est très fréquent en raison de la forte utilisation d’herbicides du groupe 2, vérifiez si des mauvaises herbes ont résisté au traitement et faites au besoin une deuxième intervention avec un herbicide de groupe différent ou un appareil de désherbage mécanique.
Méthodes alternatives à la lutte chimique
N’oubliez pas de considérer les méthodes alternatives à la lutte chimique dans votre programme de désherbage. Le désherbage mécanique des cultures est un moyen efficace pour réprimer bon nombre de mauvaises herbes à la condition que ces dernières ne soient pas trop développées. C’est également une excellente option à ajouter à sa boîte à outils afin de prévenir ou de ralentir l’apparition de populations résistantes à différents herbicides. Du même coup, on limite la quantité de pesticides utilisés et diminue les risques pour la santé et l’environnement liés à leur utilisation. Consultez les nombreuses brochures à cet effet. En voici quelques exemples :
- Appareils de désherbage mécanique en grandes cultures : https://www.agrireseau.net/agriculturebiologique/documents/slv09-053[1].pdf
- Le désherbage mécanique des céréales : https://www.agrireseau.net/agroenvironnement/documents/slv09-113.pdf
- Le désherbage mécanique du soya : https://www.agrireseau.net/agriculturebiologique/documents/slv09-128%5B1%5D.pdf
Finalement, le dépistage des mauvaises herbes est à la base de toute bonne recommandation. Allez au champ et notez les espèces présentes, leur emplacement et leur importance, avant et après les interventions. Optez pour le traitement le plus efficace en fonction des mauvaises herbes présentes. Assurez un suivi post-traitement et apportez des correctifs au besoin.
Cet avertissement a été rédigé par Marie-Édith Cuerrier, agr., avec la collaboration d’Isabelle Fréchette, agr., Annie Marcoux, M. Sc., agr., Stéphanie Mathieu, agr., Romain Néron, agr.-botaniste et Véronique Samson, agr. Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.