
DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS
(S. Gervais)
Pour les autres stations en Montérégie, les prévisions du débourrement pointent vers le milieu ou la fin de la semaine prochaine.
Surveillez vos pommiers! Vous pouvez sélectionner le modèle prévisionnel Phénologie McIntosh pour la station météo près de chez vous sur le site Web Agrométéo Québec.
LES ASCOSPORES DE LA TAVELURE SONT PRÊTES, ET VOUS?
(V. Philion)
La saison de la tavelure primaire commence quand trois conditions sont réunies : le débourrement est atteint, des ascospores matures sont prêtes à être éjectées et une pluie suffisante survient pour déclencher leur éjection et l’infection. Nous avons observé cette semaine les premières spores matures prêtes à l’éjection, les deux autres critères ne tarderont pas. Soyez prêt à intervenir en fonction des pluies qui suivront le débourrement.
Une fois la saison enclenchée, le risque de taches dépend de quatre facteurs : 1) la propreté du verger, 2) le cultivar, 3) la surface foliaire exposée et 4) la sévérité de l’infection. Apprendre à gérer le risque lié à tous ces facteurs est la clé pour optimiser vos interventions : traiter quand c’est nécessaire, mais pas davantage. D’ici à ce que la saison commence, il est encore temps de réduire le risque en nettoyant votre verger et en pensant à votre plan de priorisation des traitements.
1) Propreté du verger
Éliminer la litière de feuilles au sol de l’année dernière est de loin la stratégie la plus rentable pour éviter la tavelure. Toutes les opérations imaginables de balayage, soufflage, andainage et broyage des feuilles fonctionnent. Différentes options incluant le comblement des ornières pour enterrer les feuilles ou des traitements au sol avec l’urée sont décrites dans le Guide de production fruitière intégrée (Guide de PFI).
2) Cultivar
Selon la disposition de votre verger, il peut être possible de traiter certains cultivars plus agressivement que d’autres. Les parcelles de 'HoneyCrisp', 'Spartan' et d'autres cultivars résistants ou tolérants demandent moins d’interventions que celles plantées en 'McIntosh' ou autres cultivars très sensibles.
3) Surface foliaire exposée
La tavelure devient possible dès le stade « pointe verte » (débourrement), mais le risque que les spores atteignent leur cible augmente rapidement entre le débourrement jusqu’au stade du « prébouton rose ». Par la suite, pour chaque nouvelle feuille sensible qui émerge, une feuille plus âgée devient résistante à la tavelure. Après un traitement couvrant bien toutes les feuilles présentes, l’apparition de chaque nouvelle feuille non protégée réduit l’efficacité globale d’environ un tiers. Ainsi, pour trois feuilles non couvertes, c’est comme si le verger n’était plus protégé. La vitesse d'émergence des feuilles et le nombre de feuilles non protégées lors des pluies ont beaucoup plus d’influence sur votre réussite que le délavage des produits par la pluie.
4) Sévérité des infections
La proportion des spores éjectées lors de chaque pluie et celle qui remplit les conditions propices à l’infection sont calculées en continu par le logiciel RIMpro. Ce logiciel tient compte de l’arrivée hâtive des spores matures (comme cette année) et intègre différents facteurs pour calculer le risque (température, heure du jour, etc.). L’indice de risque qui en résulte (RIM) permet d’ajuster la stratégie d’intervention. Un RIM de 10, 100 ou 1 000 ne commande pas la même intensité d’intervention.
Décisions de traitement
Dans les vergers plus propres et les blocs de cultivars tolérants, des traitements mur-à-mur pour couvrir toutes les feuilles exposées ne sont pas nécessaires pour couvrir un RIM de 10 ou même de 100, alors que dans un verger tavelé l’an dernier, il serait impératif de couvrir tous les risques au moins partiellement. Une bonne stratégie d’ajustement consiste à traiter un rang sur deux avant une pluie à risque. Votre seuil de tolérance pour ce traitement de protection peut être modulé selon ce qui est prévu à la météo : dans les blocs à risque, dès que le RIM dépasse 50 par exemple, alors que dans les blocs moins problématiques, la barre peut être plus haute. Si la pluie n’a pas lieu, vous n’avez alors perdu qu’une moitié de traitement. Si la pluie arrive et dépasse votre tolérance au risque, vous avez alors l’occasion de « terminer » votre traitement et passer dans les rangées non traitées. Ce traitement complémentaire est possible pendant la pluie ou rapidement après la pluie. Assurez-vous d’avoir sous la main les produits fongicides qui permettent d’intervenir après la pluie (postinfection).
QUATRE OUTILS POUR BIEN GÉRER VOS PESTICIDES
L’affiche Production fruitière intégrée 2025 présente les principales recommandations du Comité de PFI et la classification PFI, ainsi que les cotes de toxicité et d’efficacité des pesticides.
Pour une information axée « pesticides », le site Web SAgE pesticides maintient à jour toute l’information officielle sur les produits homologués, incluant les hyperliens vers les étiquettes. Son objectif est de promouvoir une gestion rationnelle et sécuritaire des pesticides au Québec. Il contient également une section « PFI » qui présente les cotes d’efficacité des pesticides contre les ravageurs et leur toxicité envers les espèces utiles.
Pour vous protéger, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ) présente la fiche Les pesticides et la santé - Risques et mesures préventives contenant de l’information sur les différentes intoxications, les différentes voies d’exposition aux pesticides, la méthode d’utilisation sécuritaire des pesticides et les équipements de protection individuelle.
POUR PLUS D'INFORMATION
- Capitale-Nationale : messages sur Internet seulement
- Chaudière-Appalaches : messages sur Internet seulement
- Estrie : messages sur Internet seulement
- Laurentides : messages sur Internet seulement
- Montérégie-Est : messages sur Internet seulement
- Montérégie-Ouest : 1 888 799-9599 et messages sur Internet
La version écrite des messages est aussi disponible pour la plupart des régions sur Agri-Réseau. Choisissez une des régions qui apparaissent au haut de la page d'accueil de la section Arbres fruitiers.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
