Premiers cas de tache goudronneuse du maïs détectés au Québec.
TACHE GOUDRONNEUSE DU MAÏS : PREMIERS CAS DÉTECTÉS AU QUÉBEC
1. Agronome (MAPAQ); 2. Phytopathologiste (MAPAQ, LEDP)
La tache goudronneuse se caractérise par des taches (lésions) noires, surélevées et incrustées dans les tissus des feuilles du maïs. Ces lésions sont rondes ou de forme allongée. Dans certains cas, les lésions sont entourées d’un halo beige ou brun (planche A).
Photos : B. Duval, agr. (MAPAQ)
Les lésions de la tache goudronneuse sont souvent confondues avec des excréments d’insectes ou avec les symptômes de la rouille commune (planche B). Pour faire la distinction, mouillez pendant quelques secondes la partie de la feuille de maïs qui présente les points noirs suspects, et frottez entre vos doigts. Si le point noir se déloge de la feuille de maïs, il ne s’agit pas de la tache goudronneuse, mais d’excréments d’insectes. Si le frottement des lésions tache les doigts, il s’agit probablement de rouille commune. On observe également un décollement de l’épiderme de la feuille au pourtour des taches de rouille (aspect de volcan). De plus, une variété de microorganismes saprophytes produisent souvent des taches noires sur les tissus des plants de maïs en sénescence. Ces taches sont souvent poudreuses et ne sont pas surélevées comme dans le cas de la tache goudronneuse. Les taches causées par la tache goudronneuse ne se délogent pas et ne laissent pas de traces sur les doigts lorsqu’on les frotte.
Les dommages économiques causés par la tache goudronneuse sont plus importants si l’infection apparaît tôt en saison. Les premiers symptômes peuvent être détectés du début juillet au début septembre. Le champignon affecte la photosynthèse en réduisant le mouvement de l’eau et des nutriments dans la plante. Les conditions météorologiques et la variété de l’hybride de maïs ont aussi un impact important sur le développement de la tache goudronneuse, bien qu’aucun hybride ne soit complètement résistant à cette maladie.
La tache goudronneuse du maïs peut être causée par plusieurs champignons sous son aire de répartition traditionnelle en l’Amérique du Sud et centrale. Aux États-Unis et au Canada, c’est l’espèce Phyllachora maydis qui causerait l’apparition de la maladie. Sa présence a été confirmée pour la première fois en Indiana, aux États-Unis, en 2015. Les premiers dommages économiques ont été observés dans cet État en 2018. Depuis, cette maladie a été confirmée dans plusieurs États du nord-est et a fait son apparition dans le sud-ouest de l’Ontario en 2020 (cliquez ici pour voir une carte de la distribution de la tache goudronneuse en Amérique du Nord).
Si vous soupçonnez la présence de tache goudronneuse du maïs dans vos champs et que vous souhaitez faire confirmer l’identification de la maladie, n’hésitez pas à faire appel aux services du Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ. Vous pouvez également contacter votre conseiller en grandes cultures du MAPAQ de votre région pour obtenir une assistance pour le suivi de cette maladie.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. Édition : Amélie Picard, agronome et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.