On signale un fort pourcentage de courges Buttenut atteintes de
pourriture noire dans des champs de la Montérégie et de Lanaudière. Les symptômes de la maladie sont apparus subitement en début de semaine. Seulement trois jours suffisent entre l'infection et l'apparition de la maladie au champ.
Les conditions actuelles sont très propices au développement de la pourriture noire sur les courges Butternut et spaghetti. La maladie se développe à partir de blessures, des cicatrices florales ou de fruits en contact avec le sol. Les infections se transmettent également d’un fruit infecté à un fruit sain. Les spores sont dispersées par le vent et l’eau (éclaboussure, pluie, rosée). Les infections se produisent lorsque la température varie entre 20 et 25 °C, sous une humidité relative élevée et une période de mouillure sur les feuilles d’au moins une heure. L’humidité est le facteur prépondérant pour les infections et le développement de la maladie.
Afin de minimiser tout risque d’infection, dès que la maturité des courges est atteinte, il est important de sortir rapidement les fruits d’apparence saine des champs. Attendez dans la journée que les fruits soient secs avant de débuter la récolte, puisqu'en absence de pellicule d’eau, les champignons pathogènes risquent moins de se développer lors de l'entreposage.
Pourriture noire sur une courge Butternut
Photo : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)
En plus des quelques champs de courgette en Estrie et en Montérégie, la
tache plectosporienne (
Plectosphaerella cucumerina/Plectosporium tabacinum) a été observée dans un champ de citrouille, en Montérégie.
Symptômes de la tache plectosporienne dans la citrouille, 13 août 2024.
Photo : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)
Plectosporium tabacinum est un champignon commun dans les sols et sur le matériel végétal en décomposition. Les souches phytopathogènes, elles, peuvent se maintenir sur les résidus de culture et survivre quelques années dans le sol en absence d’hôte. Les spores de P. tabacinum entrent en contact avec leurs plantes hôtes par les éclaboussures d'eau et par le vent.
En conditions pluvieuses, la tache plectosporienne se développe sur les plantes hôtes. Les lésions prennent l’apparence de taches blanchâtres. Celles-ci sont très sporulantes et enclenchent de nombreux cycles secondaires propices à la contamination d’autres plants. Une fois la maladie installée dans un champ, le vent est très efficace pour disperser les spores sur de longues distances.
Les cucurbitacées les plus sensibles à la maladie sont les citrouilles et les courgettes. Plus récemment, aux États-Unis, la tache plectosporienne a aussi fait son apparition sur les courges Butternut et sur des cucurbitacées appartenant aux Cucurbita maxima (Hubbard, Buttercup, Ambercup, citrouilles géantes) et sur quelques gourdes.
D’après des suivis menés au Connecticut, sans traitements fongicides, les pertes de rendement peuvent se chiffrer entre 50 et 100 % dans un champ où la maladie est présente. Les symptômes sont heureusement facilement reconnaissables et la maladie peut être contrôlée efficacement par des fongicides protectants. Bien qu'aucun produit ne soit homologué contre cette maladie au Canada, elle peut être contrôlée en même temps que d'autres maladies qui peuvent être présentes. Selon les références américaines, le chlorothalonil (BRAVO ZN, ECHO 720) et les strobilurines (CABRIO, QUADRIS TOP, PRISTINE) sont les plus efficaces pour contrôler la tache plectosporienne en régie conventionnelle. En régie biologique, les données d'efficacité ne sont pas disponibles.
Dans les champs où le pathogène est dépisté, une rotation d'au moins 2 ans sans citrouille ni courgette est nécessaire pour minimiser le risque de la maladie.
FOYERS DE PHYTOPHTHORA CAPSICI SUR LES FRUITS
On nous rapporte plusieurs cas de pourriture de fruits causée par le champignon du sol
Phytophthora capsici. Dans les champs les plus à risque, récoltez rapidement les fruits d’apparence saine dès l’atteinte de la maturité et évitez de les entreposer. Optez plutôt pour une vente rapide.
En présence de la maladie, nettoyez l’équipement agricole avant de passer d’un champ à l’autre.
P. capsici se propage très facilement avec les particules de sol qui collent aux roues de la machinerie agricole. Aussi, pour éviter toute propagation de la maladie, n’enfouissez jamais des fruits malades dans un champ sain.
Pourriture de fruits causée par le Phytophthora capsici dans la courge spaghetti
Photo : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)
Dans les régions de la Montérégie, du Centre-du-Québec, de Lanaudière et des Laurentides, on rapporte quelques champs avec des plants virosés. Le pourcentage de plants atteints est, dans certains cas, élevé. La situation n'a toutefois rien à voir avec celle de 2022, où un très grand nombre de champs et de cultures avaient été infectés par le virus de la mosaïque du concombre.
Plant avec présence confirmée du virus de la mosaïque du concombre (CMV), 8 août 2024
Photo : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)
QUELQUES NOUVEAUX CAS DE MILDIOU DANS LE CONCOMBRE
Depuis quelques jours, d'autres foyers de mildiou du concombre (Pseudoperonospora cubensis) ont été dépistés dans le concombre frais en Montérégie, en Estrie, au Centre-du-Québec, en Chaudière-Appalaches et dans la région de Québec. On signale aussi la maladie dans quelques champs de melon brodé de la Montérégie.
Pour les champs de concombre de transformation, de concombre frais et de melon brodé du sud du Québec et pour les autres champs qui sont aux prises avec le mildiou ou qui ont des antécédents de mildiou et où vous prévoyez encore récolter pour plus d’une semaine, nous vous conseillons fortement de poursuivre les pulvérisations de fongicides avec des produits spécifiques contre cette maladie.
Pour les autres champs de concombre et de melon brodé dont la récolte est terminée ou sur le point de l’être, il est essentiel de les détruire dès qu’elle sera complétée afin de ne pas laisser de plants sans protection fongique, car ceux-ci pourraient servir de source de contamination pour les autres champs.