Pluie abondante dans plusieurs régions. Punaises : présence variable. Pucerons : populations basses. Vers-gris : population nulle à faible. Altise à tête rouge : diminution. Cicadelles : présence élevée. Pythium : nul à faible. Pourritures blanche et basale : nulles à variables. Mildiou variable, feuilles basales seulement. Tache bactérienne en augmentation, retour de la tache luisante. Brûlure de la pointe.
RÉSUMÉ CLIMATIQUE ET RISQUES ASSOCIÉS
De nombreux producteurs ont été affectés par les pluies torrentielles de la fin de la semaine dernière. Bien que certaines régions, comme Lanoraie, ont reçu près de 200 mm de pluie en 2 jours, ailleurs au Québec, ce sont plutôt entre 40 et 125 mm qui ont été reçus. Plusieurs collaborateurs nous signalent que les dommages attendus (érosion de surface et accumulation d’eau) ont été moins importants que prévu chez leurs producteurs, puisque les sols, étangs et fossés étaient plutôt asséchés avant la pluie.
Bien qu’il soit trop tôt pour dresser un bilan complet des dommages, un cas d’inondation dans un champ de laitue a été rapporté dans Lanaudière.
Voir la carte des précipitations pour les sept derniers jours.
Les vents assez forts dans certaines régions ont eu un effet asséchant. Cependant, les périodes de rosée ont été assez importantes par endroits, ce qui contribue à une augmentation des risques de maladies.
Pour la prochaine période, Environnement Canada annonce du beau temps avec des précipitations et un rafraichissement à partir de samedi.
AVANCEMENT DES TRAVAUX
Les plantations et les récoltes se poursuivent en Montérégie-Ouest, Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches.
Dans Montréal-Laval-Lanaudière, les pommées sont en pommaison et les frisées ont 9-10 feuilles.
INSECTES
Punaises
La présence des punaises est très variable selon les stades larvaires et adultes. En Montérégie, peu de traitements ont été réalisés. Aucun traitement n’a été fait dans les autres régions.
Pucerons
En Montérégie-Ouest, les populations de pucerons sont basses et, malgré la présence du puceron de la laitue, quelques interventions ont été effectuées. En Chaudière-Appalaches, on observe peu de pucerons ailés et peu de colonies.
Vers gris et chenilles
La présence des vers gris est nulle à faible, mais à certains endroits, des dommages ont été observés. Quelques traitements localisés ont été effectués, principalement en Montérégie.
En Montérégie-Ouest, quelques chenilles fausses-arpenteuses observées dans certains sites ont justifié des interventions localisées.
Altise à tête rouge
Les populations des altises à tête rouge sont en diminution dans la plupart des régions, excepté en Chaudière-Appalaches, où elles sont en hausse, nécessitant des traitements ciblés selon les sites.
Autres insectes
L’activité des cicadelles reste élevée avec une présence élevée de la cicadelle de l’aster à quelques endroits, nécessitant quelques traitements en Montérégie.
La stratégie d’intervention contre la cicadelle et la jaunisse de l’aster est présentée à la page 9 de l'avertissement N° 10 du 23 juillet 2004.
La présence de thrips en Montérégie-Ouest est importante dans de nouvelles plantations de laitues près des oignons couchés. Des dommages sont observables sur les feuilles basales et intermédiaires, quelques traitements ont été effectués en même temps que d’autres ravageurs. De manière générale, leur présence est faible ou nulle.
MALADIES
Maladies de sol
En Montérégie, les cas d’affaissement sec (Pythium tracheiphilum) sont faibles ou nuls, se situant entre 0 et 12 % de plants porteurs. La régie se poursuit.
L’incidence de la pourriture blanche (Sclerotinia minor et S. sclerotiorum) et de la pourriture basale (Rhizoctonia solani) est variable en Montérégie-Ouest. Elle est nulle ou faible en Chaudière-Appalaches avec peu de symptômes observés.
Rappel
À noter que les traitements fongicides pour préserver les laitues des maladies de sol doivent être faits au plus tard au stade « 10 feuilles » des laitues, afin de s’assurer que la pulvérisation atteigne le collet à la base des plants. Les champs qui ont subi des conditions difficiles (ex. : excès d’humidité, feuillage endommagé, etc.) sont les plus à risque.
Maladie foliaire
En Montérégie-Ouest, les symptômes de mildiou se limitent généralement aux feuilles basales et sont en légère diminution dans certains champs, alors qu’une légère augmentation a été observée dans d’autres champs.
Maladies bactériennes
Les lésions causées par la tache bactérienne sont soit en augmentation, soit en diminution selon les champs. Elles sont observées principalement dans les romaines près de la récolte. Leur présence reste localisée sur les feuilles basales, à l’exception de quelques champs où il y a une présence sur les feuilles intermédiaires.
La tache luisante (« varnish spot », Pseudomonas cichorii) est à nouveau rapportée dans quelques champs où la maladie avait été observée au cours des saisons précédentes.
DÉSORDRES
En Montérégie-Ouest, on observe des cas de brûlure de la pointe dans certains champs de laitues pommées où la récolte a été retardée.
CHOIX DES PRODUITS
Afin de choisir les produits présentant le moins de risques pour la santé et l’environnement, il est possible de se référer au bulletin d'information Principaux insecticides et fongicides homologués en 2024 dans les laitues.
RAPPEL : CULTURES DE COUVERTURE
Avec l’avancement des récoltes, il est temps d’implanter des cultures de couverture. Celles-ci jouent plusieurs rôles importants, dont la protection contre les érosions hydriques et éoliennes, surtout en terre noire. Cette pratique permet aussi d’accumuler les éléments nutritifs qui seraient autrement perdus par lessivage, dont l’azote, et d’accroître la biodiversité et l’activité biologique du sol. Les cultures de couverture jouent ainsi un rôle dans la gestion des mauvaises herbes et la lutte contre les agents pathogènes du sol.
Plus l’implantation se fait tôt dans la saison, plus il y a de choix d’espèces disponibles.
Quelques documents permettent de mieux connaître les espèces végétales à privilégier et de comprendre les bénéfices de cette pratique :
- Intégration des cultures de couverture en maraîchage de terre noire
- Cultures de couverture - Les pratiques agricoles de conservation : Habiter le sol par les racines
- Guide des cultures de couverture en grandes cultures
- Engrais vert (Guide de gestion globale de la ferme maraîchère biologique et diversifiée
- Légumes de champ - Agri-Réseau | Documents | Recherche : cultures de couverture
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Roger Francis Bioka-Kiminou, agronome, en collaboration avec Eve Abel, agronome (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du sous-réseau Laitue et chicorée ou le secrétariat du RAP. Édition : Amélie Picard, agronome et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
