CONDITIONS MÉTÉO ET SITUATION ACTUELLE
Un temps chaud et même caniculaire en début de période, combiné à une forte humidité, a favorisé le développement des cultures, mais également de certains insectes et maladies. Les précipitations ont été très inégales cette semaine, mais une bonne partie de la province devrait connaître des épisodes de pluie importants dans les prochains jours, associés à la tempête tropicale Debby.
De manière générale, les désordres abiotiques sont beaucoup moins présents que l’année dernière.
Voici les liens d'Agrométéo Québec pour cette semaine :
Traitements phytosanitaires - Ajouts et rappels |
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Ajout à l’étiquette du Malathion 85E MALATHION 85E (groupe 1B) est maintenant homologué contre les punaises, y compris la punaise terne, pour tout le groupe de cultures 8-09. Pour plus de détails, vous pouvez consulter le bulletin d'information Principaux insecticides et acaricides homologués dans les solanacées en 2024. |
Rappel : les bulletins d’information suivants sont également disponibles : |
Impact de la pluie sur les traitements fongicides Pour les fongicides de contact qui ne sont pas absorbés par les tissus végétaux, on estime en général que des averses de 25 mm (1 pouce) délavent environ 50 % du produit et qu’après un épisode de 50 mm de pluie, il ne reste pratiquement plus rien de la protection fongicide. Quant aux fongicides pénétrants systémiques ou translaminaires, il est recommandé de les appliquer 12 heures avant un épisode de pluie important. Ces produits pénétreront mieux dans le feuillage par temps humide et nuageux, lorsque la cuticule est souple et que les stomates sont ouverts. Les applications de produits pénétrants sont moins efficaces par temps sec et ensoleillé, lorsque la cuticule des feuilles est plus cireuse, sans compter le fait qu'ils peuvent être dégradés par les rayons solaires et les microorganismes. Les fongicides translaminaires ou de contact ne protégeront pas les nouvelles pousses. Une bonne couverture foliaire et un renouvellement régulier de la protection peuvent aider à mieux contrôler les maladies. |
TOMATE
Maladies
Mildiou (Phytophthora infestans)
Il n'y a toujours aucun cas recensé au Québec à ce jour, et pas de cas supplémentaire signalé en Ontario ni aux États-Unis.
Le temps plus frais et les fortes pluies à venir pourraient créer des conditions favorables à la maladie, il faut poursuivre le dépistage régulier, particulièrement dans les zones à risque.
Si vous suspectez un cas de mildiou, contactez votre agronome, un conseiller régional du MAPAQ et/ou les avertisseurs du sous-réseau Solanacées pour vous aider à identifier la maladie. Un envoi d’échantillon au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) est également recommandé.
Autres maladies fongiques
La moisissure grise est présente faiblement dans la Capitale-Nationale, en Montérégie et dans Lanaudière. Elle est nouvellement retrouvée en Chaudière-Appalaches et dans les Laurentides, avec des symptômes sur les fruits (taches fantômes) signalés.
La tache septorienne et l’alternariose sont en légère augmentation, particulièrement dans les zones plus propices (champs non traités, bordures de champs), mais demeurent généralement limitées aux vieilles feuilles. Pour des photos de symptômes sur des feuilles de tomate, vous pouvez consulter l'avertissement N° 8 du 19 juillet 2023.
On rapporte également plus d’observations de la pourriture sclérotique, nouvellement dans la Capitale-Nationale, et toujours présente en Montérégie, dans Chaudière-Appalaches et dans les Laurentides.
Maladies bactériennes
Moucheture bactérienne : activité variable mais généralement en hausse, avec une augmentation notable des symptômes sur les fruits depuis la dernière semaine, alors que le chancre bactérien est resté généralement plus stable.
Abris froids
Le blanc et la moisissure olive sont signalés. Un cas de cercosporose dans la tomate a également été confirmé par le LEDP. Pour plus d’information sur le choix de cultivars, la prévention et les méthodes de lutte, vous pouvez consulter le Guide de production : Poivron et tomate biologiques sous abris aux chapitres 4 et 9.
Insectes
Punaises
Ce sont surtout les punaises pentatomides, plutôt que les punaises ternes, qui se font remarquer cette semaine avec des dommages sur les fruits plus présents.
Pour un rappel des stratégies de dépistage des punaises vous pouvez consulter l’avertissement N° 5 du 29 juin 2022.
Les pucerons sont de moins en moins présents, la présence de prédateurs peut suffire à contrôler les populations.
Les foyers de tétranyques sont également stables ou en augmentation en Montérégie, restant toutefois tolérables. Il n’y a pas de seuil de traitement établi, mais le Recueil des seuils d’intervention contre les insectes et maladies en cultures maraîchères suggère une approche basée sur le climat, le risque lié à chaque culture et la présence de prédateurs. Au début d’août, il est habituellement possible d’observer des tétranyques femelles qui entrent en diapause (elles prennent alors une coloration orangée) et qui vont graduellement cesser de se nourrir – cela peut être un autre facteur dans la décision de traiter.
Problèmes abiotiques
De manière générale les collaborateurs signalent moins de désordres abiotiques que l’année dernière. Dans certains cas, la pourriture apicale et les fentes de croissance sont plus présentes, ce qui peut être lié à une sensibilité variétale ou des apports irréguliers en eau.
Maladies
De la moisissure grise est signalée dans Lanaudière et les Laurentides.
Maladies bactériennes (moucheture bactérienne et tache bactérienne (gale bactérienne) du poivron) et alternariose : les symptômes sont stables et limités aux feuilles dans la plupart des cas. Quelques taches sur les fruits sont signalées en Estrie et en Montérégie.
Phytophthora capsici
P. capsici est toujours présent mais généralement stable ou en légère augmentation. Attention aux accumulations d’eau possibles dans les prochains jours : surveillez cette maladie lors des dépistages, particulièrement dans les champs avec un historique de Phytophthora capsici et les champs avec des zones où l’eau à tendance à stagner.
Dépendamment de la plante-hôte, P. capsici peut s’attaquer aux racines, au collet, aux tiges, aux feuilles et aux fruits. La maladie se développe en foyer circulaire ou en rangée, dans les champs en plasticulture.
Dans le poivron, deux phases de la maladie sont possibles. Dans la phase vasculaire, les plants matures dans des zones basses ou inondées dépérissent rapidement via les racines. Les lésions brun foncé à noir peuvent être visibles à la base du plant ou encercler complètement des parties de la tige.
Dans la phase foliaire, toutes les parties de la plante peuvent développer des zones molles et aqueuses, qui pourront se recouvrir d’un mycélium (duvet) blanc. Dans certains cas, le plant peut ne montrer aucun symptôme et les fruits seront contaminés par des éclaboussures d’eau et de sol lors de fortes pluies. L’apparition des symptômes sur le fruit peut prendre de 3 à 6 jours suivant l'infection, les fruits pourraient donc montrer des symptômes seulement après la récolte.
Insectes
Nymphes et adultes de la punaise terne ont une activité variable selon les régions, avec quelques dommages sur les fruits signalés. Pour un rappel des stratégies de dépistage des punaises vous pouvez consulter l’avertissement N° 5 du 29 juin 2022.
Pucerons
Populations en général assez stables, bien qu’en augmentation, avec l'apparition de colonies, dans la Capitale-Nationale et dans Chaudière-Appalaches. Les populations sont toutefois sous contrôle avec la présence d'ennemis naturels et les interventions ne sont pas jugées nécessaires.
Pyrale du maïs
Il n’y a pas de capture dans les pièges du sous-réseau Solanacées.
AUBERGINE
Maladies
Quelques collaborateurs signalent une hausse des observations de pourriture sclérotique, ainsi que la présence d'alternariose (caractérisée par des taches à motif concentrique) qui se limite aux vieilles feuilles.
La verticilliose est signalée dans la Capitale-Nationale, en Estrie et en Montérégie - la maladie est plutôt stable mais pourrait être favorisée par les pluies à venir.
Insectes
Cicadelle de la pomme de terre
Bien que conservateurs, les seuils suggérés dans la pomme de terre seraient transposables à l’aubergine si des dommages sont constatés. L’insecte peut injecter des toxines qui perturbent la croissance normale des plants. Le seuil pour la pomme de terre est de 10 nymphes/100 feuilles. Inspectez 4 feuilles bien développées dans la moitié supérieure des plants sur 25 à 30 plants répartis en W ou en X, afin de bien couvrir la surface du champ. Pour plus d'information, consulter le document Différencier les dommages de cicadelle de la verticilliose dans l’aubergine.
Punaises ternes et scarabées japonais sont présents, mais les populations sont faibles.
Les doryphores, les pucerons et les tétranyques sont en augmentation dans certains cas, nécessitant parfois une intervention.
CERISE DE TERRE
Alternariose et cercosporiose sont en augmentation dans les parcelles suivies par les collaborateurs.
Pucerons, cicadelles et chrysomèle trirayée de la pomme de terre sont encore présents mais les populations sont faibles et non-problématiques.
Tous les seuils d'intervention sont tirés du Recueil des seuils d'intervention contre les insectes et maladies en cultures maraîchères (Nadia Surdek). |
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |