La croissance des cucurbitacées est rapide. Les champs de courges, de citrouilles et de melons sont au stade du grossissement des fruits. La qualité des récoltes des melons, courgettes et concombres est bonne dans l'ensemble.
Stratégies de traitement contre le blanc
Pour les zucchinis, les courgettes et les concombres
Dès que la récolte est terminée, détruisez les vieux plants pour qu’ils ne deviennent pas une source de contamination pour les champs plus jeunes ou pour les autres cucurbitacées. Dans les autres semis, commencez les traitements dès l’apparition des premiers symptômes sur plusieurs plants.
Pour les autres cucurbitacées
Lorsque les premières lésions sont observées sur une forte proportion de plants, commencez les traitements. Selon les résultats d’essais d’efficacité menés par l’Université Ohio en 2021 (en anglais), on suggère de commencer les traitements avec des fongicides à sites d’actions spécifiques comme le VIVANDO (metrafenone), l’APROVIA TOP (benzovindiflupyr + difénoconazole) et le LUNA SENSATION (fluopyram + trifloxystrobine), qui ont montré une bonne efficacité en 2021. Le pathogène peut cependant rapidement développer des résistances si l’on ne fait pas de rotation parmi les différents groupes de fongicides.
En production biologique, le MICROTHIOL DISPERSS (soufre 80 %) démontre une excellente efficacité. Malheureusement, cette année, le produit ne semble pas ou peu disponible. Autrement, parmi les quelques biofongicides testés par l'Université Ohio en 2021, les résultats montrent que le MILSTOP (bicarbonate de potassium) peut aider à réprimer le pathogène. Un essai fait en Montérégie avait aussi démontré une bonne efficacité du SERENADE OPTI.
En conformité avec plusieurs études ontariennes et américaines, le CABRIO EG (pyraclostrobine) a perdu de son efficacité contre le blanc. Par contre, il peut toutefois supprimer les autres maladies telles que la tache alternarienne, la pourriture noire et l’anthracnose. Plusieurs fongicides ont été homologués contre le blanc ces dernières années.
Vous pouvez consulter le bulletin d'information N° 1 du 8 mai 2024, mis-à-jour le 24 juillet 2024, afin de connaître les produits homologués contre ces maladies.
Pour savoir si des seuils d'intervention sont utilisés en présence de ces maladies foliaires, en Ontario ou dans des États américains, consultez le Recueil des seuils d’intervention contre les insectes et maladies en cultures maraîchères.
Vous pouvez consulter le bulletin d'information N° 1 du 8 mai 2024 mis-à-jour le 24 juillet 2024, afin de connaître les produits homologués contre l'anthracnose.
On nous rapporte la présence de petits foyers d'acariens dans le concombre et les melons en Montérégie, en Chaudière-Appalaches et dans les Laurentides. Les pluies réduisent souvent les populations de tétranyques à des niveaux tolérables. Surveillez les bordures de champs situées près des chemins de ferme poussiéreux et les sections particulièrement enherbées, car ce sont des endroits où les foyers se développent en premier. Les acariens s’attaquent aux feuilles avec leurs pièces buccales suceuses. Cette activité de nutrition se traduit en premier par une multitude de petits points gris cuivrés sur les feuilles. Par la suite, on peut observer une légère décoloration blanchâtre ou jaunâtre, située près des nervures principales, sur la face inférieure de la feuille.
Des traitements localisés devraient être envisagés quand, à cette période-ci de la saison et dans un foyer important, 50 % des feuilles terminales sont attaquées. Si l’application d’un acaricide est nécessaire, il est essentiel de bien couvrir le feuillage avec le produit puisque la plupart de ces derniers agissent par contact et que les tétranyques sont surtout localisés sur la face inférieure des feuilles.
Encore cette semaine, quelques collaborateurs nous rapportent la présence, mais faible, de pucerons ailés dans les cucurbitacées des régions de la Montérégie, du Centre-du-Québec, ainsi que dans les régions de Québec et de Chaudière-Appalaches. Le nombre de pucerons par plant n'est pas élevé, mais la proportion de plants porteurs peut varier d'un champ à l'autre, allant de très faible à moyennement élevée (20 % plants porteurs). Il pourrait s'agir du puceron du soya (Aphis glycines). On ne rapporte toutefois pas encore de présence anormalement élevée de plants virosés.
Les pucerons ailés qui ont été en contact avec une mauvaise herbe ou un plant contaminé avec le virus de la mosaïque du concombre (CMV) ou un potyvirus peuvent transmettre ces virus à plusieurs autres plants, par une simple piqûre d'exploration. Rien n'indique actuellement que ces pucerons ailés seront en assez grand nombre pour reproduire la situation de 2022 où plusieurs champs avaient été contaminés par le virus de la mosaïque du concombre. Nous surveillons aussi l'évolution des populations du puceron du soya dont l'information se trouve dans les avertissements du sous-réseau Grandes cultures.
Par contre, la vigilance s'impose dès maintenant :
- S'il y a des plants avec apparence de virus dans le champ, détruisez-les, afin d'éviter qu'ils ne deviennent une source de contamination en présence des pucerons ailés.
- Fauchez les bords de champs. Certaines mauvaises herbes peuvent être porteuses du CMV.
S'il y a présence de pucerons ailés dans des champs dont les variétés n'ont pas de tolérance ou de résistance au CMV/potyvirus et pour lesquelles vous avez subi d'importantes pertes en 2022, une pulvérisation à l'huile minérale pourrait être faite préventivement.
Pour en savoir plus
- Fiche technique : La transmission des virus par les pucerons
- Fiche d'information sur le PVY
- Bulletin d'information N° 4 du 30 novembre 2022 : Variétés maraîchères avec tolérances aux virus transmis par les pucerons
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |