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Cucurbitacées, Avertissement No 9, 24 juillet 2024

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Cucurbitacées
Nouveaux foyers de mildiou dans le concombre. Le blanc davantage présent, mais pression encore très faible. Foyers d’anthracnose dans le concombre et le melon. Quelques foyers d’acariens à surveiller. Présence faible de pucerons ailés. Homologation du PYGANIC EC 1.4 II qui compense la perte du TROUNCE dans les cucurbitacées en champ.
 
 
ÉTAT DES CULTURES
 
La période du 17 au 23 juillet s'est enfin distinguée des deux dernières par des températures plus près des normales, des nuits plus fraîches et une humidité relative définitivement plus basse. Les précipitations ont été faibles pour l'ensemble des régions. D'ailleurs, dans les sols légers ou les sols compactés, des stress hydriques en champs non irrigués ont été observés, s'exprimant par un léger flétrissement de l'ensemble des plants, en journée.

La croissance des cucurbitacées est rapide. Les champs de courges, de citrouilles et de melons sont au stade du grossissement des fruits. La qualité des récoltes des melons, courgettes et concombres est bonne dans l'ensemble.  
 
Le sommaire agrométéorologique cucurbitacées vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions.

 
QUELQUES NOUVEAUX FOYERS DE MILDIOU DANS LE CONCOMBRE 
 
Quelques nouveaux foyers de mildiou (Pseudoperonospora cubensis) dans le concombre frais, en Montérégie et dans les Laurentides, se sont ajoutés cette semaine à ceux déjà trouvés dans le concombre de transformation, en Montérégie et dans Lanaudière. L'alerte Nº 1 du 16 juillet indique les produits les plus efficaces pour contrôler la maladie. Le mildiou n'a pas encore été dépisté dans le melon brodé.
 
Pour voir des symptômes de la maladie à différents stades, dans le melon brodé et dans le concombre, consultez le bulletin d'information N° 3 du 12 juin 2024.
 
 
LE BLANC DAVANTAGE PRÉSENT, MAIS LA PRESSION EST ENCORE TRÈS FAIBLE
 
Plusieurs collaborateurs nous rapportent les premières taches de blanc dans la courgette, le concombre, le melon, les courges d'hiver et les citrouilles, dans les régions de Québec, de Chaudière-Appalaches, du Centre-du-Québec, de la Montérégie, de l'Estrie, de Lanaudière et des Laurentides. La pression est encore très faible.

Stratégies de traitement contre le blanc
Pour les zucchinis, les courgettes et les concombres
Dès que la récolte est terminée, détruisez les vieux plants pour qu’ils ne deviennent pas une source de contamination pour les champs plus jeunes ou pour les autres cucurbitacées. Dans les autres semis, commencez les traitements dès l’apparition des premiers symptômes sur plusieurs plants.

Pour les autres cucurbitacées
Lorsque les premières lésions sont observées sur une forte proportion de plants, commencez les traitements. Selon les résultats d’essais d’efficacité menés par l’Université Ohio en 2021 (en anglais), on suggère de commencer les traitements avec des fongicides à sites d’actions spécifiques comme le VIVANDO (metrafenone), l’APROVIA TOP (benzovindiflupyr + difénoconazole) et le LUNA SENSATION (fluopyram + trifloxystrobine), qui ont montré une bonne efficacité en 2021. Le pathogène peut cependant rapidement développer des résistances si l’on ne fait pas de rotation parmi les différents groupes de fongicides.

En production biologique, le MICROTHIOL DISPERSS (soufre 80 %) démontre une excellente efficacité. Malheureusement, cette année, le produit ne semble pas ou peu disponible. Autrement, parmi les quelques biofongicides testés par l'Université Ohio en 2021, les résultats montrent que le MILSTOP (bicarbonate de potassium) peut aider à réprimer le pathogène. Un essai fait en Montérégie avait aussi démontré une bonne efficacité du SERENADE OPTI.
 
En conformité avec plusieurs études ontariennes et américaines, le CABRIO EG (pyraclostrobine) a perdu de son efficacité contre le blanc. Par contre, il peut toutefois supprimer les autres maladies telles que la tache alternarienne, la pourriture noire et l’anthracnose. Plusieurs fongicides ont été homologués contre le blanc ces dernières années.

Vous pouvez consulter le bulletin d'information N° 1 du 8 mai 2024, mis-à-jour le 24 juillet 2024, afin de connaître les produits homologués contre ces maladies.

 
 LES AUTRES MALADIES FOLIAIRES
 
La tache angulaire a peu progressé dans l'ensemble et reste davantage sur les vieilles feuilles. La tache septorienne est observée dans de nombreux champs de courges d'hiver et de citrouilles, et ce, dans plusieurs régions, mais semble se maintenir aussi sur les plus vieilles feuilles. Des foyers d'anthracnose sont très actifs dans le melon brodé et le melon canari dans Lanaudière et en Montérégie ainsi que dans le concombre, en Montérégie.
 
Image Agri-Réseau

Foyer d'anthracnose dans des plants de concombre, 15 juillet 2024

Photo : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)



Pour savoir si des seuils d'intervention sont utilisés en présence de ces maladies foliaires, en Ontario ou dans des États américains, consultez le Recueil des seuils d’intervention contre les insectes et maladies en cultures maraîchères.

Vous pouvez consulter le bulletin d'information N° 1 du 8 mai 2024 mis-à-jour le 24 juillet 2024, afin de connaître les produits homologués contre l'anthracnose.

 
QUELQUES FOYERS D'ACARIENS DANS LE CONCOMBRE ET LES MELONS
 
On nous rapporte la présence de petits foyers d'acariens dans le concombre et les melons en Montérégie, en Chaudière-Appalaches et dans les Laurentides. Les pluies réduisent souvent les populations de tétranyques à des niveaux tolérables. Surveillez les bordures de champs situées près des chemins de ferme poussiéreux et les sections particulièrement enherbées, car ce sont des endroits où les foyers se développent en premier. Les acariens s’attaquent aux feuilles avec leurs pièces buccales suceuses. Cette activité de nutrition se traduit en premier par une multitude de petits points gris cuivrés sur les feuilles. Par la suite, on peut observer une légère décoloration blanchâtre ou jaunâtre, située près des nervures principales, sur la face inférieure de la feuille.
 
Des traitements localisés devraient être envisagés quand, à cette période-ci de la saison et dans un foyer important, 50 % des feuilles terminales sont attaquées. Si l’application d’un acaricide est nécessaire, il est essentiel de bien couvrir le feuillage avec le produit puisque la plupart de ces derniers agissent par contact et que les tétranyques sont surtout localisés sur la face inférieure des feuilles.

 
PRÉSENCE FAIBLE DE PUCERONS AILÉS : PRÉVENIR LA TRANSMISSION DE VIRUS

Encore cette semaine, quelques collaborateurs nous rapportent la présence, mais faible, de pucerons ailés dans les cucurbitacées des régions de la Montérégie, du Centre-du-Québec, ainsi que dans les régions de Québec et de Chaudière-Appalaches. Le nombre de pucerons par plant n'est pas élevé, mais la proportion de plants porteurs peut varier d'un champ à l'autre, allant de très faible à moyennement élevée (20 % plants porteurs). Il pourrait s'agir du puceron du soya (Aphis glycines). On ne rapporte toutefois pas encore de présence anormalement élevée de plants virosés. 

Les pucerons ailés qui ont été en contact avec une mauvaise herbe ou un plant contaminé avec le virus de la mosaïque du concombre (CMV) ou un potyvirus peuvent transmettre ces virus à plusieurs autres plants, par une simple piqûre d'exploration. Rien n'indique actuellement que ces pucerons ailés seront en assez grand nombre pour reproduire la situation de 2022 où plusieurs champs avaient été contaminés par le virus de la mosaïque du concombre. Nous surveillons aussi l'évolution des populations du puceron du soya dont l'information se trouve dans les avertissements du sous-réseau Grandes cultures.

Par contre, la vigilance s'impose dès maintenant :
  • S'il y a des plants avec apparence de virus dans le champ, détruisez-les, afin d'éviter qu'ils ne deviennent une source de contamination en présence des pucerons ailés.
  • Fauchez les bords de champs. Certaines mauvaises herbes peuvent être porteuses du CMV.

S'il y a présence de pucerons ailés dans des champs dont les variétés n'ont pas de tolérance ou de résistance au CMV/potyvirus et pour lesquelles vous avez subi d'importantes pertes en 2022, une pulvérisation à l'huile minérale pourrait être faite préventivement.
 
L'huile minérale est utilisée dans la prévention de la transmission, par les pucerons ailés, du virus Y de la pomme de terre dans la production de pomme de terre de semence. L'huile minérale ne tue pas les pucerons, mais ferait barrière à l'acquisition du virus par les plantes. Des travaux sont toutefois nécessaires pour démontrer l'efficacité de l'huile minérale à faire aussi barrière dans le cas du CMV et des potyvirus chez les cucurbitacées. Sachez cependant que l'huile minérale est homologuée dans les cucurbitacées et a aussi un effet de répression contre le blanc. L'huile PURESPRAY GREEN HUILE DE PULVÉRISATION 13E a une concentration de 99 %. On recommande une dose de 10 L d'huile/ha dans 1 000 litres d'eau. Selon ce qui est fait dans la pomme de terre de semence, il faut renouveler les applications aux 7 jours. Les températures ne doivent pas dépasser 33 ºC au moment de la pulvérisation. L'huile végétale serait moins efficace pour prévenir le PVY que l'huile minérale.

Pour en savoir plus  
  
HOMOLOGATION DU PYGANIC EC 1.4 II
 
Le PYGANIC EC 1.4 II est maintenant homologué dans les cucurbitacées en champ contre la chrysomèle rayée du concombre, les pucerons, les cicadelles et la fausse-arpenteuse du chou. Cette homologation vient compenser la perte du TROUNCE, qui n'est plus homologué dans les cucurbitacées.

 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.


 
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent agronome, M. Sc. et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Réseau Cucurbitacées
Date de publication : 24 juillet 2024
Infolettre Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP)

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