POURRITURE À SCLÉROTES : RISQUES VARIABLES SELON LES RÉGIONS
1. Chercheuse (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)
Selon les modèles prévisionnels, les températures élevées et les vents persistants, ainsi que la réduction de la quantité de pluie prévue pour les prochains jours, contribuent à un risque généralement faible pour l’apparition des apothécies et l’infection du soya par la pourriture à sclérotes, et ce, jusqu’au 21 juillet prochain. Toutefois, parmi plus de 60 sites suivis, des premières apothécies ont été observées les 9 et 10 juillet à Saint-Isidore dans la région de la Chaudière-Appalaches et le 12 juillet à Pontiac en Outaouais dans des champs de soya où la canopée était fermée. Des apothécies ont également été observées à Saint-Vallier dans la région de la Chaudière-Appalaches, à Sainte-Anne-de-la-Rochelle en Estrie et à Mirabel dans les Laurentides le 15 juillet.
Les apothécies (voir photo), champignons produisant les spores infectieuses de la pourriture à sclérotes, nécessitent des conditions fraîches (< 25 °C) et humides pour germer. Selon les modèles prévisionnels, les températures maximales supérieures à 25 °C et une vitesse de vent supérieure à 10 km/h contribuent à assécher la surface du sol, particulièrement dans les champs dont les rangs ne sont pas encore fermés, réduisant les risques d’apparition des apothécies.
Les risques d’apparition d’apothécies sont présentement élevés pour les secteurs suivants : Saint-Éphrem-de-Beauce, Beauceville et Saint-Prosper en Chaudière-Appalaches; Victoriaville au Centre-du-Québec; La Pêche et Saint-André-Avellin en Outaouais; Frelighsburg en Montérégie-Est; et secteur de Mont-Tremblant dans les Laurentides. Les secteurs Papineau-Labelle (Laurentides), East-Broughton (Chaudière-Appalaches) et Saint-Christophe-d’Arthabaska (Centre-du-Québec) sont à risque modéré. Les autres secteurs et régions sont à faible risque selon les modèles prévisionnels, et ce, jusqu'au 21 juillet, en raison des températures chaudes prévues cette semaine.
Les modèles prévisionnels utilisent uniquement des facteurs météorologiques pour prédire la présence d’apothécies. Les prédictions sont produites jusqu’à cinq jours à l’avance et les prévisions météorologiques peuvent changer, créant des fluctuations du niveau de risque. La consultation des avertissements du RAP, publiés deux fois par semaine pendant la période à risque d’infection, aidera à mieux évaluer l’évolution de la situation et le niveau de risque.
Une évaluation de l’état du champ et des pratiques agricoles aidera à préciser le niveau de risque du champ et la pertinence d’utiliser un fongicide. Les facteurs suivants contribuent à augmenter le niveau de risque d’un champ :
- Un historique de la maladie;
- L’utilisation d’un cultivar sensible ou sans cote de résistance;
- Un écartement de rang étroit (7 pouces ou rangs jumelés);
- Des rangs fermés à plus de 60 %;
- Un taux de semis élevé et un sol fertile (ex. : utilisation de lisier ou de fumier, un sol riche en matière organique).
Si un fongicide est envisagé, il est important de respecter les étiquettes et les délais avant la pluie pour maximiser l'efficacité, surtout en période de pluie abondante ou récurrente, comme on rencontre actuellement. Pour plus d'information concernant les fongicides homologués pour la pourriture à sclérotes, leur efficacité et leurs indices de risque, vous pouvez vous référer à l'avertissement N°11 du 7 juillet 2023 et au tableau Principaux fongicides foliaires homologués contre la pourriture à sclérotes dans la culture du soya.
Pour plus d'information concernant la maladie, vous pouvez vous référer à la fiche technique La pourriture à sclérotes chez le soya et à l'avertissement N°11 du 5 juillet 2024.
*L'information tirée des modèles prévisionnels ne tient pas compte du stade de développement de la culture. Il appartient au producteur ou au conseiller d'évaluer si la culture est à un stade propice pour l'infection, soit entre les stades R1 et R3. L’utilisation d’un modèle pour la prévision des risques de l’infection d’un champ est un outil d’aide à la décision, mais ne peut se substituer au jugement du producteur ou du conseiller. Le RAP Grandes cultures et le CÉROM ne peuvent être tenus responsables de tout dommage de quelque nature que ce soit.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.