Le sommaire agrométéorologique cucurbitacées vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions.
La tache plectosporienne (Plectosphaerella cucumerina/Plectosporium tabacinum) a été observée pour la première fois au Québec dans un petit champ de citrouilles, en Montérégie.
Plectosporium tabacinum est un champignon commun dans les sols et sur le matériel végétal en décomposition. Les souches phytopathogènes, elles, peuvent se maintenir sur les résidus de culture et survivre quelques années dans le sol en absence d’hôte. Les spores de P. tabacinum entrent en contact avec leurs plantes hôtes par les éclaboussures d'eau et par le vent.
En conditions pluvieuses, la tache plectosporienne se développe sur les plantes hôtes. Les lésions prennent l’apparence de taches blanchâtres. Celles-ci sont très sporulantes et enclenchent de nombreux cycles secondaires propices à la contamination d’autres plants. Une fois la maladie installée dans un champ, le vent est très efficace pour disperser les spores sur de longues distances.
Les cucurbitacées les plus sensibles à la maladie sont les citrouilles et les courgettes. Plus récemment, aux États-Unis, la tache plectosporienne a aussi fait son apparition sur les courges Butternut et sur des cucurbitacées appartenant aux Cucurbita maxima (Hubbard, Buttercup, Ambercup, citrouilles géantes) et sur quelques gourdes.
D’après des suivis menés au Connecticut, sans traitements fongicides, les pertes de rendement peuvent se chiffrer entre 50 et 100 % dans un champ où la maladie est présente. Les symptômes sont heureusement facilement reconnaissables et la maladie peut être contrôlée efficacement par des fongicides protectants. Bien qu'aucun produit ne soit homologué contre cette maladie au Canada, elle peut être contrôlée en même temps que d'autres maladies qui peuvent être présentes. Selon les références américaines, le chlorotalonil (BRAVO ZN, ECHO 720) et les strobilurines (CABRIO, QUADRIS TOP, PRISTINE) sont les plus efficaces pour contrôler la tache plectosporienne en régie conventionnelle. En régie biologique, les données d'efficacité ne sont pas disponibles.
Dans les champs où le pathogène est dépisté, une rotation d'au moins 2 ans sans citouille ni courgette est nécessaire pour minimiser le risque de la maladie.
Le pathogène peut survivre sur la semence. Les conditions environnementales de développement de la maladie sont peu documentées. Cependant, on connaît la fourchette de températures optimales d’infection qui est de 20 à 25 °C. L’humidité importe davantage que la température dans le processus d’infection. Le pic d’éjection d’ascospores a lieu après une pluie et durant les périodes de brouillard ou de rosée. De l’eau libre pendant au moins une heure sur les fruits est nécessaire pour que l’infection ait lieu. Par la suite, l’humidité est encore nécessaire pour que les lésions prennent de l’ampleur.
Afin de minimiser tout risque d’infection, dès que la maturité des fruits est atteinte, il est important de sortir rapidement les fruits d’apparence saine des champs. Il faut aussi attendre que les fruits soient secs avant de débuter la récolte, puisqu'en absence de pellicule d’eau, les champignons pathogènes ont moins de risque de se développer lors de l'entreposage.
La tache angulaire est stable cette semaine dans le concombre, le zucchini, la citrouille et la courge d'hiver. On rapporte un peu de lésions sur les fruits, pour la citrouille et la courge d'hiver, mais celles-ci sont également stables depuis une semaine. La tache septorienne est en légère augmentation dans la citrouille et la courge d'hiver. Des foyers de la maladie sur les fruits de courge Butternut ont été observés. Le blanc (Podosphaera xanthii) est surtout présent dans les champs dont la maturité des fruits est avancée. On rapporte quelques plants virosés ici et là, conformément à ce qu'on observe en année normale.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |