Quoique les précipitations ont été moins importantes dans la dernière semaine que les précédentes pour plusieurs secteurs, le taux d'humidité élevé de l'air et des sols ainsi que les rosées sont des conditions propices au développement de maladies et certains désordres physiologiques affectant les crucifères.
Même si les conditions météorologiques et de sol ont pu s'améliorer, il n'en demeure pas moins qu'on continue de voir des désordres physiologiques tels l'asphyxie racinaire (flétrissement des plants et jaunissement du feuillage) dans les sols durcis où l'eau stagne. Avec la chaleur, on observe également quelques cas de montaison, de granulée brune, d'oedème, de brûlure de la pointe (carence en calcium associée aux poussées de croissance) et de carence en bore (symptômes pouvant être du jaunissement/rougissement à la marge des feuilles, des cicatrices liégeuses sur la tige, des bourgeons terminaux déformés ou même des plants borgnes, ces 3 derniers pouvant être confondus avec des dommages de cécidomyie du chou-fleur). Le bore étant un élément présent dans la solution de sol, il est très mobile et donc facilement lessivable, notamment sous des climats pluvieux.
Le choix des sites étant une autre mesure préventive à adopter dans le cadre de la GIEC, observez et notez les champs ou parties de champs où l'eau s'évacue mal et où les sols sont compactés pour planifier des travaux de sols, l'apport d'amendements et l'implantation de cultures de couverture pour améliorer leur état.
L'activité de la cécidomyie du chou-fleur se maintient, avec une faible présence de larves et de dommages. Quant à la mouche du chou, on nous rapporte une légère augmentation de ponte et une faible présence de larves, tant dans les racines que dans le feuillage des choux chinois.
Enfin, bien que la pression des thrips demeure généralement faible, assurez-vous de protéger les choux, notamment les cultivars sensibles, avant que ce ravageur n'entre dans les pommes, où il est plus difficile de les contrôler. Quant aux pucerons, leur présence est surtout observée dans les cultures de crucifères asiatiques et des traitements sont nécessaires par endroits.
CULTURES DE COUVERTURE
Après la récolte de vos cultures ou l'abandon d'un champ, il est recommandé de déchiqueter et d’enfouir les résidus de cultures. En détruisant vos crucifères, vous réduisez considérablement le nombre de sites de ponte potentiels pour la cécidomyie du chou-fleur. La destruction des résidus de cultures permet également d'empêcher les ravageurs et les maladies de se développer et/ou de compléter leur cycle, ce qui constitue une stratégie efficace pour limiter leur importance sur les crucifères de la saison, mais également sur celles qui seront cultivées dans les années à venir.
Après la destruction des résidus de cultures, il est aussi recommandé de couvrir les sols en semant des plantes de couverture (culture simple ou mélange de plusieurs espèces de plantes). En plus d'améliorer la santé et la conservation des sols, leur implantation (travail du sol) et leur développement contribuent à la valorisation des éléments fertilisants et à la bonne gestion des ennemis des cultures, notamment en compétitionnant avec les mauvaises herbes et en interférant dans le cycle de développement de certains ravageurs et maladies. Profitez des bonnes conditions de sol et climatiques pour semer les cultures de couverture afin qu'elles germent rapidement et puissent croître pour le reste de la saison.
De l'information au sujet des cultures de couverture est disponible sur Internet; en voici des exemples :
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |