ATTENTION !
Pour le mois d'août, les avertissements du réseau Vigne seront publiés selon les besoins.
Toutefois, nous demeurons présents sur le terrain et à l'affût des ravageurs ou autres problèmes qui pourraient affecter votre production. |
Consultez Agrométéo Québec pour un visuel provincial de l'état d'avancement du développement des cépages à débourrement hâtif et semi-tardif ainsi que d'autres modèles bioclimatiques sur la vigne. L'information est mise à jour régulièrement dès le début du débourrement. Les documents suivi annuel des degrés-jours et comparatif 2015-2023 sont aussi disponibles.
Pour les dernières mises à jour des étiquettes, votre meilleure référence est le site de Santé Canada.
EN ATTENDANT LES VENDANGES
(collaboration de Jérémie D'Hauteville, œnologue, ŒnoQuébec)
La fin de saison approche, tout comme la fin des applications de produits phytosanitaires. Malgré la perte de sensibilité des baies aux maladies, si vous devez intervenir, gardez en tête que certains produits, notamment ceux à base de soufre et de cuivre, peuvent causer des problèmes au moment de la vinification : réduction, oxydation, problème de fermentation, expression aromatique, etc. Pour éviter ces possibles désagréments, assurez-vous de respecter les délais avant la récolte indiqués sur les étiquettes des produits et, si possible, ayez au minimum trois semaines entre les dernières applications et les vendanges. Ce sont souvent les microorganismes du vin qui entreront en premier en contact avec les éventuels résidus des produits phytosanitaires.
Pour connaître l'impact sur les vinifications des produits avec un délai avant la récolte (DAR) de 0 jour, ou lorsque sec, n’hésitez pas à vous renseigner auprès d’un œnologue ou d’un conseiller en vinification avant l'utilisation de ces produits. Pour un aperçu des différents DAR des produits phytosanitaires, consultez SAgE pesticides.
Estimation de la récolte
À partir du stade fermeture de la grappe, la récolte peut être estimée avec une bonne précision. Consultez le Guide de bonnes pratiques en viticulture (chapitre 2, question 23) pour estimer votre rendement en quatre étapes et planifier vos achats ou ventes de raisins!
Maturité des raisins
La tordeuse de la vigne est encore présente sur plusieurs sites. À ce moment-ci de l'année, sa présence dans les fruits est reconnaissable par la présence de baies flétries et noircies. Lorsqu'on ouvre les raisins, on peut voir la larve (chenille) qui s'y trouve. La présence de glomérules (soies tissées par les chenilles) est également un bon indice de la présence de tordeuses. Revoir l'avertissement N° 12 du 20 juillet 2023 pour plus de détails.
Scarabée japonais : Selon les observations de nos collaborateurs, les populations de scarabées japonais semblent à la baisse, mais il en reste! Dans les cas de populations importantes, les filets peuvent aider à protéger les vignes, mais avant de les installer, assurez-vous d'enlever le plus possible les individus présents en secouant les plants pour les déloger.
Fulgore tacheté : Gardez l'œil ouvert, les adultes pourraient être visibles. Pour contribuer à limiter sa propagation, prenez des photos ou capturez les spécimens suspects et signalez sa présence au 418 643-5027 ou au phytolab@mapaq.gouv.qc.ca. Pour vous aider à bien l'identifier, vous pouvez faire imprimer cette affiche en format 8,5 x 11.
Drosophile à ailes tachetées : Quoique très peu d’observations de dommages causés par la drosophile à ailes tachetées (DAT) aient été rapportées dans la vigne, cette dernière peut représenter un risque, particulièrement pour le raisin de table. Surveillez la présence de cet insecte et installez des pièges au besoin. Les filets à mailles très fines peuvent être efficaces pour lutter contre la DAT.
L'altise à tête rouge a fait son apparition dans les vignobles. Pour la distinguer parmi les autres espèces d'altises, vous pouvez consulter la fiche technique de cet insecte. L'altise à tête rouge est généralement peu problématique dans les parcelles de vignes établies. Toutefois, lorsqu'elle est présente en grand nombre, elle peut faire des dommages sur les feuilles et les fruits. Dans les jeunes plantations, les altises à tête rouge peuvent défolier rapidement les jeunes plants et causer des problèmes de photosynthèse et d’aoûtement en fin de saison.
Dans la vigne, aucun pesticide n’est homologué contre ce ravageur. Des matières actives utilisées pour lutter contre d’autres ravageurs pourraient avoir un effet sur l'altise à tête rouge. Consultez votre conseiller.
VIRUS
Pourritures secondaires
Outre les maladies bien connues telles que le mildiou, le blanc et la pourriture noire, plusieurs organismes peuvent causer des pourritures sur les baies de raisins. La microflore naturelle présente sur les baies influence le développement des pourritures. En effet, elle peut agir en créant de la compétition aux organismes nuisibles en agissant comme antagonisme ou, tout simplement, en stimulant le système de défense naturelle des plantes. L’efficacité de certains biofongicides est d’ailleurs basée sur ce principe de lutte biologique en augmentant la présence d’organismes bénéfiques sur les baies pour réduire la présence d’organismes nuisibles. Les collaborateurs du sous-réseau Vigne ont observé plusieurs cas de pourritures secondaires dans les vignobles au cours de la dernière semaine. Il est important d’être à l’affût puisque certaines d’entre elles peuvent affecter la qualité des vins. Toutefois, l’identification de la maladie n’est pas toujours facile puisque les symptômes peuvent prendre plusieurs formes selon le stade de la culture, le cépage et parfois la combinaison de plusieurs champignons. Pour vous aider à identifier la source du problème vous pouvez consulter la présentation d’Antoine Dionne du Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection sur la pourriture des grappes de raisin, ou envoyer un échantillon au laboratoire.
Des travaux de la chercheuse Odile Carisse (Agriculture et Agroalimentaire Canada) ont permis d’identifier que différentes sous-espèces du champignon responsable du mildiou (Plasmopara viticola) peuvent affecter les vignes.
Le mildiou « A » (P. viticola sp. riparia), qui est présent dans nos vignobles tôt en saison, affecte particulièrement les cépages hybrides, tandis que le mildiou « B » (P. viticola sp. aestivalis) arrive plus tard en saison et affecte plus particulièrement les Vitis vinifera et, dans une moindre mesure, les cépages hybrides.
Les symptômes de mildiou ont des aspects différents selon la sous-espèce, mais aussi selon le stade de la culture et le cépage. Par exemple, à cette période-ci de l'année, ils prennent l'apparence de rot brun ou gris, de taches violacées à noirâtres, déprimées « en coup de pouce », aussi appelées le « rot brun ». Pour plus d'information sur les différents symptômes de mildiou, consultez le site Ephytia.
Les grappes étant peu sensibles à la maladie à partir de la véraison, les dommages sur les fruits vont diminuer. Toutefois, le mildiou « B » est très agressif et peut gravement affecter le jeune feuillage, ce qui aura pour effet de réduire la photosynthèse, l’accumulation de sucres et la mise en réserve pour la survie hivernale des plants. Il est donc recommandé d’intervenir lorsque les attaques sont importantes. Dans certains cas, un écimage réalisé lors d’une journée chaude est suffisant pour éliminer le mildiou, qui séchera rapidement au sol. La chercheuse Odile Carisse et l’agronome Gaëlle Dubé ont présenté une conférence à ce sujet au printemps 2020, dans le cadre de la Série Webinaires vigne et vin du CRAAQ.
Quand peut-on arrêter les traitements contre les maladies?
À partir du stade fermeture de la grappe, les fruits perdent graduellement de la sensibilité aux maladies à mesure que leur taux de sucre augmente, sauf pour la pourriture grise. Pour cette dernière, c’est plutôt l’inverse : la maladie peut demeurer latente dans les fruits jusqu’à ce que les baies atteignent un certain taux de sucre. Dans le cas des autres maladies (mildiou, blanc, anthracnose, pourriture noire), s’il y a absence de symptômes, les traitements pourront cesser au début de la véraison. Si des symptômes sont présents, il faudra attendre la mi-véraison avant d’arrêter les traitements fongicides. Les jeunes pousses, vrilles et feuilles qui sortent après le rognage sont particulièrement sensibles aux maladies comme le mildiou et contiennent souvent les structures de survie des champignons pour la prochaine saison. C'est pourquoi il est préférable de retirer les parties atteintes, dans la mesure du possible. Pour les traitements, privilégiez les produits à faible risque pour la santé (IRS) et l’environnement (IRE). Dans tous les cas, restez à l'affût, assurez-vous de respecter les délais avant récolte et, à l'approche de la récolte, évitez certains produits qui peuvent nuire à la vinification. Pour plus d’information, consultez le guide Gestion raisonnée des principales maladies de la vigne au Québec.
Certaines phytotoxicités sont causées à la suite d’applications de pesticides (sensibilité variétale, mélange, dérive, etc.) tandis que d’autres sont la résultante d’applications sous certaines conditions météo défavorables (température, humidité, vents et pluie). Il est toujours mieux de tester les mélanges sur de petites superficies et sur différents cépages avant d'appliquer un mélange pour la première fois. Pour éviter les mauvaises surprises, ces expérimentations devraient être faites avant la période intense des applications.
Consultez les étiquettes de vos produits, certaines incompatibilités y sont mentionnées (huile et soufre, par exemple). Toutefois, d'autres incompatibilités sont découvertes au champ. Par exemple, les collaborateurs du sous-réseau Vigne ont observé de la phytotoxicité à la suite de l'application des mélanges suivants : REVUS + adjuvant + INSPIRE; FOLPAN + INSPIRE; FOLPAN + huile. Le cuivre provoque souvent de la phytotoxicité et il est parfois difficile de relier les conditions qui la provoquent.
OPÉRATIONS CULTURALES
Filets et autres protections
Dans les secteurs les plus chauds de la province, ceux qui pensent installer des filets pour protéger les vignes des oiseaux, et des barrières contre les mouffettes et les ratons laveurs, devront prévoir cette opération bientôt. Si vous n’êtes pas prêt, les oiseaux et leurs nombreux amis, eux, le seront!
Cultures de couverture
Stratégie GIEC
En plus de protéger votre sol contre l’érosion, l’implantation de cultures de couverture dans les parcelles, avant l'implantation des vignes permet de nourrir la vie du sol et améliorer sa structure.
|
Il est encore temps de semer des cultures de couverture dans les parcelles qui seront implantées en 2024. Pour connaître les taux de semis, la date limite pour semer et vous guider dans votre choix, consultez la mise à jour du Guide des cultures de couverture pour les vignobles.
POUR PLUS D'INFORMATION
- Agri-Réseau - Vigne et vin
- Affiche PFI vigne 2021
- Section Bien préparer votre pulvérisateur, avertissement du 16 mai 2019, RAP
- Coffre à outils Protégez vos cultures, protégez votre santé
- Spécial phytoprotection bio, Bulletin d’information du 14 juillet 2022, RAP
- Formulaire pour une demande d’analyse au laboratoire
- Formations à venir en viticulture
- Gestion raisonnée des principales maladies de la vigne au Québec
- Guide d’identification des principales maladies de la vigne
- Guide des traitements fongiques de la vigne 2023
- Guide des cultures de couverture pour les vignobles
- Guide to the Key Arthropods of Vineyards of Eastern Canada
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |