Les fortes précipitations des derniers jours continuent de faire du tort aux cultures, notamment dans les sols plus lourds où le drainage est imparfait et dans les champs où le sol est compacté. On observe beaucoup d'asphyxie racinaire (flétrissement des plants et jaunissement du feuillage), d'oedème, de riciness (chou-fleur moussu) et de montaison prématurée. Le riciness, qui résulte d'une croissance rapide favorisée par une fertilisation azotée élevée et des températures élevées, est un désordre qui donne une apparence duveteuse à l'inflorescence de chou-fleur.
Dans les régions de Lanaudière et des Basses-Laurentides principalement, les vents violents et les fortes pluies du 13 juillet ont également causé des dommages au feuillage, rendant les plants plus vulnérables aux infections.
Considérant les conditions actuelles propices aux maladies, veuillez vous assurer que les prévisions météo et l'état du sol soient adéquats avant d'intervenir.
Les alertes de smog étant toujours en vigueur, les conditions (pollution de l'air) demeurent propices à d'autres désordres physiologiques tels que des chloroses importantes et des brûlures (dessiccation) sur la marge et/ou entre les nervures du feuillage, notamment dans les cultures les plus sensibles à la pollution de l'air (ex. : brocoli, chou-fleur).
Par ailleurs, on observe un développement important de maladies racinaires dans les crucifères-racines (ex.: rhizoctonie, hernie des crucifères) et de pourriture molle bactérienne dans les crucifères-feuilles et fleurs. En effet, les précipitations empêchent l'évacuation de l'eau à la base des plants dont la croissance est avancée, ce qui favorise les infections par les maladies.
Enfin, les conditions météorologiques chaudes et humides sont favorables d'autres maladies telles que la nervation noire, la pourriture sclérotique et les taches alternariennes. Une évolution des symptômes est d'ailleurs observée et d'importantes pertes de rendement sont rapportées en raison du développement d'Alternaria brassicicola sur les inflorescences de brocoli.
Encore une fois, les chenilles défoliatrices (piéride du chou et fausse-teigne des crucifères) sont actives et des larves de différents stades sont dépistées. L'activité des altises (des navets, des crucifères et à tête rouge) se poursuit et le contrôle demeure nécessaire pour protéger les jeunes plants (de crucifères-feuilles, fleurs et racines) et le feuillage des choux chinois.
Enfin, bien que la pression des thrips demeure généralement faible, assurez-vous de protéger les choux, notamment les cultivars sensibles, avant que ce ravageur n'entre dans les pommes, où il est plus difficile de les contrôler. Quant aux pucerons, leur présence est observée dans la plupart des cultures. Ceux-ci sont à surveiller puisque les interventions phytosanitaires, si nécessaires, sont plus efficaces lorsque la pression est faible.
Après la récolte de vos cultures ou l'abandon d'un champ, il est recommandé de déchiqueter et d’enfouir les résidus de cultures. En détruisant vos crucifères, vous réduisez considérablement le nombre de sites de ponte potentiels pour la cécidomyie du chou-fleur. La destruction des résidus de cultures permet également d'empêcher les ravageurs et les maladies de se développer et/ou de compléter leur cycle, ce qui constitue une stratégie efficace pour limiter leur importance sur les crucifères de la saison, mais également sur celles qui seront cultivées dans les années à venir.
Après la destruction des résidus de cultures, il est aussi recommandé de couvrir les sols en semant des plantes de couverture (culture simple ou mélange de plusieurs espèces de plantes). En plus d'améliorer la santé et la conservation des sols, leur implantation (travail du sol) et leur développement contribuent à la valorisation des éléments fertilisants et à la bonne gestion des ennemis des cultures, notamment en compétitionnant avec les mauvaises herbes et en interférant dans le cycle de développement de certains ravageurs et maladies. Profitez des bonnes conditions de sol et climatiques pour semer les cultures de couverture afin qu'elles germent rapidement et puissent croître pour le reste de la saison.
De l'information au sujet des cultures de couverture est disponible sur Internet; en voici des exemples :
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |