1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronomes (MAPAQ)
Puisque les stades « rosette » et « élongation » du canola sont les plus sensibles aux dommages causés par les larves de cécidomyie et que la plupart des champs sont en voie d’atteindre ces stades, il est recommandé d’être vigilant et de suivre attentivement les populations. La meilleure façon d’évaluer le risque pour un champ est de dépister l’insecte à l’aide de pièges à phéromone. Pour limiter les coûts associés au dépistage, il est possible de concentrer le piégeage pendant la période où le canola est le plus à risque, c’est-à-dire du stade « 3 à 4 feuilles » (stades BBCH 13-14) jusqu’à la fin de l’élongation de la tige principale (stade BBCH 39). Depuis le début du suivi de cet insecte par le sous-réseau, on constate que les captures peuvent être très variables d’un champ à l’autre, même au sein d’une même municipalité. Un dépistage champ par champ est donc recommandé.
Lors d’infestation sévère, la cécidomyie du chou-fleur peut causer l’arrêt de l’élongation de la tige principale du canola ou induire la mort du bourgeon terminal risquant ainsi d’augmenter le délai de maturité avant la récolte. Ce sont surtout les champs semés tardivement qui sont les plus à risque. Durant les stades à risque, la cécidomyie du chou-fleur peut causer des feuilles froissées, des bourgeons déformés et enflés ainsi que des cicatrices ayant une texture liégeuse. Plus tard en saison, les plants endommagés présentent alors des bouquets de siliques; ce qui peut générer des retards de maturité du canola.
Toutefois, la grande capacité de compensation du canola peut réduire l’impact de ce ravageur sur le rendement, même en présence d’une forte population. En effet, des données préliminaires de travaux réalisés au Québec ne montrent aucune relation entre le taux de capture de CCF et le rendement en canola à des densités inférieures à 40 CCF/piège/jour. Une légère tendance à la baisse du rendement est cependant observée avec des captures supérieures. Ces observations font actuellement l’objet d’une étude plus approfondie visant à déterminer le seuil économique d’intervention pour le Québec.
Pour en savoir davantage sur la méthode de dépistage, l’identification et les stratégies à adopter pour surveiller ce ravageur, consultez la fiche technique La cécidomyie du chou-fleur ou le Guide des ravageurs et des ennemis naturels du canola au Québec.
Les collaborateur du RAP Grandes cultures procèdent actuellement au dépistage des cicadelles dans les luzernières. Lors de ces dépistages, les insectes collectés dans les filets fauchoirs sont nombreux. Il est notamment possible de trouver des cicadelles et des pucerons, mais aussi des charançons postiches de la luzerne. Ces derniers font partie des principaux ravageurs de la luzerne. Actuellement, les charançons sont observés sous forme de larves dans les filets; elles ont notamment été rapportées en Outaouais et en Estrie.
1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheuse (CÉROM)
La majorité des champs de blé d’automne ont dépassé le stade de la floraison, sauf dans quelques régions plus tardives. Quant au blé de printemps, il est maintenant au stade de l’épiaison. Le niveau de risque augmente dans certaines régions avec la pluie et les températures qui sont annoncées. Consultez régulièrement les cartes prévisionnelles afin de prendre des décisions éclairées tant qu’à la nécessité d’appliquer, ou non, un fongicide pour la fusariose de l’épi. Consultez la fiche technique La fusariose de l'épi chez les céréales pour de plus amples informations.
DERNIÈRE CHANCE POUR DÉSHERBER LE MAÏS ET GARE À L'AMARANTE TUBERCULÉE
1. Agronomes (MAPAQ); 2. Chercheuse (CÉROM)
Avec la pluie des derniers jours et le retour de la chaleur, on observe un développement plus rapide du maïs. Selon les régions et la date à laquelle le semis a été réalisé, la culture est déjà au stade 6 à 8 feuilles dans certains cas. Les mauvaises herbes sont également bien émergées. Les conditions d’humidité du sol et les températures chaudes ont permis à ces dernières d’exploser dans les derniers jours. Avant que le maïs ne ferme ses rangs, il sera donc prioritaire de compléter les dernières interventions de désherbage, qu’elles soient chimiques ou mécaniques.
Pour ce faire, il importe de retourner au champ afin de vérifier l’efficacité des différents traitements qui ont été réalisés précédemment. À cet effet, une série de vidéos sur le dépistage a été développée, notamment sur le désherbage au printemps et sur la façon de déceler une problématique de résistance. Il est également important de bien noter vos observations, afin de produire un historique pour le champ et d’être en mesure d’intervenir plus efficacement lors des prochaines saisons.
Un des principaux éléments à considérer lors de l’application des herbicides de postlevée est le stade du maïs. Le stade maximal inscrit à l’étiquette doit être respecté, au-delà duquel des dommages de phytotoxicité sur la culture peuvent se produire. Le stade de développement du maïs peut être exprimé en nombre de feuilles ou en hauteur. Parfois, le stade du maïs est indiqué à l’étiquette d’un produit des deux façons. Dans un tel cas, la situation la plus restrictive doit être respectée. Différentes méthodes existent pour compter le nombre de feuilles du maïs. Vérifiez sur l’étiquette du produit la méthode de décompte utilisée puisqu’il en existe plusieurs. La plus commune est la méthode de la feuille recourbée. Elle consiste à compter le nombre de feuilles sorties du cornet qui sont déployées à 50 % et dont la pointe commence à se recourber (figure 1). Sachez qu’environ 75-80 unités thermiques sont nécessaires au plant de maïs pour produire une nouvelle feuille. À des températures de 20 °C le jour et de 10 °C la nuit, une nouvelle feuille apparaît tous les 5-6 jours. À 30 °C le jour et 20 °C la nuit, une nouvelle feuille apparaît aux 2-3 jours. Pour plus d’information sur le désherbage de postlevée dans les grandes cultures, consultez l’avertissement N° 12 du 14 juin 2017.
Pour la saison 2023, tous les échantillons d’amarante pourront être identifiés et testés pour la résistance aux herbicides gratuitement par le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP). En effet, lorsque des populations de mauvaises herbes résistantes sont détectées, il est important de connaître le profil de résistance aux herbicides de ces dernières afin d’adapter la stratégie de désherbage. Pour plus d’information, consultez la fiche Gratuité pour l'amarante : identification et détection de la résistance aux herbicides.
De plus, il s’agit de la dernière année du Plan d’intervention phytosanitaire pour lutter contre l’amarante tuberculée. Il est donc encore temps d’inscrire des exploitations agricoles, afin qu’elles puissent bénéficier d’un support agronomique et financier pour contrer l’amarante tuberculée.
Lien utile :
Grains, cahier spécialisé de La Terre de Chez Nous, La lutte contre l’amarante tuberculée dans le maïs, vol. 33, No 3, mai 2023, p. 8-9.
MAÏS : DÉPISTAGE DES MAUVAISES HERBES ET CONSIDÉRATIONS POUR DES APPLICATIONS TARDIVES DE GLYPHOSATE
Collaboration : J.-M. Montpetit2
1. Agronomes (MAPAQ); 2. Agronome
Le stade du maïs avance, avec des champs à 6 à 8 feuilles dans certains cas, et des derniers dépistages et interventions de désherbage seront bientôt effectuées.
Pour ce qui est des herbicides, le printemps plutôt sec a retardé la croissance des mauvaises herbes dans certains champs, ce qui peut entraîner des traitements tardifs en postlevée du maïs. Les étiquettes des herbicides doivent être consultées pour s’assurer de respecter le stade maximal de la culture, afin d’éviter des dommages à celle-ci. Si les premières feuilles du maïs ont été affectées plus tôt en saison au point de tomber des plants, par exemple dû à un gel, assurez-vous de tenir compte de ces feuilles lorsque vous déterminez le stade du maïs.
De façon générale, le glyphosate peut être appliqué dans le maïs tolérant au glyphosate jusqu’au stade 8 feuilles ou jusqu’à ce que la culture ait atteint une hauteur de 76 cm, le stade le plus restrictif devant s’appliquer. Cependant, l’étiquette du produit spécifiquement utilisé doit être consultée, car le stade maximal de la culture diffère, notamment selon la dose utilisée. Si le stade maximal de la culture, tel qu’indiqué sur l’étiquette, n’est pas respecté, il peut en résulter des dommages aux grains en formation, même si les plants sont tolérants au glyphosate. Cela s’explique par l’accumulation du glyphosate aux points de croissance, où les épis sont en formation. Dans certains cas, une partie des grains ne sont pas tolérants au glyphosate et peuvent donc être endommagés par l'herbicide.
Les grains atteints auront d’abord une apparence de bulle d’eau et ensuite, ils s’affaisseront. Les grains voisins prendront la place, ce qui donnera des rangs de grains qui ne sont pas droits. Les pertes de rendement peuvent être très faibles, mais dans certains cas, elles peuvent atteindre environ 10 %. Pour plus d’information, vous pouvez consulter la fiche technique « Crop focus : corn ear injury risk with off-label glyphosate applications » (en anglais).
Mentionnons que ce type de dommage aux épis peut avoir d’autres causes, ce qui souligne l’importance d’un bon diagnostic. Par exemple, en conditions de stress au stade R1 et en absence de glyphosate, des grains peuvent avorter aléatoirement sur l’épi. Certains hybrides sont également plus susceptibles que d’autres à ce phénomène.
À cette période de l’été, il est possible d’observer des plants de maïs cassés à la base ou tombés au sol. Ce phénomène peut avoir plusieurs causes. Pour les comprendre et pour apporter les correctifs appropriés, un diagnostic précis est important. Pour en savoir plus sur les diverses causes, consultez l'avertissement N° 11 du 23 juin 2022.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.