QUELQUES CAS RAPPORTÉS, LA VIGILANCE EST DE MISE
1. Agronomes (MAPAQ) 2. Chercheuse (CÉROM)
Lorsque la maladie est présente au champ, il est requis de faire un suivi fréquent, idéalement deux dépistages par semaine, afin de suivre la progression de la maladie et d’intervenir au besoin. Le seuil d’intervention économique est atteint lorsque 5 % des feuilles du champ présentent des symptômes et avant que les pustules jaunes ne couvrent 5 % de la surface de la feuille étendard (dernière feuille du haut). Le seuil de 5 % correspond environ à quatre lésions d’au moins un centimètre de longueur. Pour plus d’information, consultez l’avertissement N° 6 du 9 juin 2023.
Un cas de rouille brune du blé a été rapporté dans un champ de blé d’automne en Montérégie-Ouest. La rouille brune est favorisée par des conditions humides et un peu plus chaudes que la rouille jaune (15 à 25 °C). Le développement de la rouille brune tôt dans la saison, à des stades précédant le gonflement de l’épi dans la gaine, peut engendrer des pertes de rendement significatives. Si la rouille brune est signalée dans votre région, un dépistage régulier (une fois par semaine) est recommandé, et ce, peu importe le cultivar utilisé. Une intervention avec un fongicide avant que la feuille étendard ne soit atteinte sur plus de 5 % de sa superficie limite les pertes de rendement importantes; au-delà de ce seuil, l’efficacité de l’intervention est moindre.
Pour un dépistage adéquat des rouilles (jaune et/ou brune), il est recommandé d’évaluer 10 endroits représentatifs du champ et de bien examiner 10 plants par endroits.
La rouille jaune se manifeste sur les feuilles de blé par des pustules jaune à orange, de forme allongée et disposées en lignes parallèles entre les veines de la feuille. Elle se distingue de la rouille brune qui présente des pustules disposées de façon aléatoire sur les feuilles. Une feuille peut être simultanément atteinte par les deux maladies.
Des consultations fréquentes des cartes interactives permettent de suivre les niveaux de risque. Les niveaux de risque, donnés par des cartes, sont calculés en temps réel et la meilleure évaluation du risque est la plus récente et celle du jour en cours. Les prévisions du lendemain et du surlendemain sont fondées sur des prévisions et des écarts pourront être observés au fil du temps.
Veuillez bien noter que l’accès aux cartes des niveaux de risque est accessible par le lien suivant et amène à une nouvelle plateforme technologique en version Bêta développée par Solutions Mesonet. Les cartes des niveaux de risque de la fusariose de l’épi sur le site usuel d’Agrométéo Québec (https://www.agrometeo.org/) illustrent les bons niveaux de risque, mais il n’est pas possible d’agrandir la carte ni de s’y déplacer.
1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheuse (CÉROM)
Quelques cas de mouchetures physiologiques (aussi connues comme des taches physiologiques ou du « flecking ») dans le blé d’automne ont été observés dans la dernière semaine. Les mouchetures physiologiques ressemblent parfois à des taches foliaires d'origine biotique, mais sont dues à des conditions physiologiques, soit des écarts brusques et importants de température ou d’éclairage (conditions nuageuses à ensoleillées) ou un déficit en chlorure. Les taches blanchâtres à jaune-brun se trouvent généralement sur toutes les feuilles, tandis que des taches foliaires dues aux maladies se trouvent généralement sur les feuilles du bas en premier. Certaines variétés sont plus susceptibles à présenter des mouchetures physiologiques que d’autres et la présence des taches variera d’une année à l’autre, selon les conditions météorologiques. Si un champ présente des symptômes de mouchetures physiologiques, un test de chlorure est recommandé afin de s’assurer qu’il n’y a pas un déficit au champ. L’application de potasse en forme de KCl peut corriger le problème, surtout en cas de pH neutre ou acidique. L’utilisation de fongicides n’aura aucun effet sur les mouchetures physiologiques et un diagnostic de maladie reviendra négatif. Les rendements sont très rarement affectés par les mouchetures physiologiques; seulement quelques cas extrêmes avec des plantes entièrement jaunes ou brunes ont conduit à des pertes de rendement.
Pour plus d’information (en anglais), vous pouvez vous référer à un bulletin publié en Ontario (MAAARO) et à une page Web du Gouvernement du Manitoba.
NOUVEAUX DOMMAGES DE TIPULE DES PRAIRIES RAPPORTÉS, MAIS SON ACTIVITÉ TIRE À SA FIN
1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronomes (MAPAQ)
Cette semaine, le RAP Grandes cultures a reçu quatre nouveaux avis de dommages causés par la tipule des prairies dans des champs de maïs en Estrie. Depuis la fin de mai, près d’une dizaine de cas confirmés ont été répertoriés dans des prairies de graminées, des céréales et du maïs. Les larves se reconnaissent par leur corps gris-brun dépourvu de pattes. Toutefois, elles peuvent être confondues avec des larves de ver gris (cette fiche technique explique comment les distinguer). Les prairies et les céréales infestées par la tipule des prairies présentent de larges zones jaunies ou dénudées. Dans les grandes cultures, des plants plus petits et grignotés pourraient également être observés.
D’autres dommages pourraient être observés, mais heureusement, l’activité du ravageur tire à sa fin. Lorsque les larves de tipule atteignent entre 4 et 5 cm de longueur, généralement vers la mi-juin, elles cessent de s’alimenter et entrent dans une période de diapause estivale avant de se transformer en pupes et d’émerger sous forme adulte vers la fin août. Si les dommages sont importants et qu’un resemis est envisagé, la taille des larves doit être évaluée afin de semer lorsque leur activité est terminée. Cette évaluation aidera à limiter le plus possible des dommages aux nouvelles pousses. Un travail de sol superficiel avant de ressemer peut aider à diminuer les populations en exposant les larves à la prédation et/ou en favorisant leur dessèchement. Rappelons qu'aucun insecticide n’est homologué contre la tipule des prairies. Pour tout renseignement relatif aux conditions d’admissibilité à l’assurance récolte, veuillez contacter le centre de services de votre région.
Afin de répertorier la présence de la tipule des prairies et des dommages aux grandes cultures dans toutes les régions du Québec, le RAP Grandes cultures invite toutes les entreprises agricoles et leurs conseillers à signaler la présence de l’insecte ou de dommages à leur responsable régional RAP Grandes cultures du MAPAQ ainsi qu’à envoyer une fiche de signalement remplie à rapcerom@cerom.qc.ca.
Pour obtenir plus d’information sur le ravageur, les facteurs de risque et les stratégies d’intervention, consultez la fiche technique sur la Tipule des prairies.
1. Agronomes (MAPAQ); 2. Chercheuse (CÉROM)
Le suivi des traitements herbicides permet également de vérifier que la culture ne présente pas de signes de phytotoxicité. Consultez les fiches Phytotoxicités causées par les herbicides en grandes cultures : causes et diagnostic et Symptômes et dommages sur les plantes pour plus d’information.
Finalement, ce suivi est aussi l’occasion de diagnostiquer la résistance des mauvaises herbes aux herbicides. Pour consulter toutes les informations utiles à cette démarche, consultez le billet Votre trousse « résistance des mauvaises herbes » pour 2023. La présence de plus en plus importante de petite herbe à poux résistante à la fois aux herbicides des groupes 2 et 14 est particulièrement à surveiller (cliquez ici pour plus de détails). Si vous soupçonnez une résistance aux herbicides, des échantillons peuvent être envoyés au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ pour confirmer l’identification des mauvaises herbes et réaliser des tests moléculaires de détection de la résistance. Lorsque les tests moléculaires sont disponibles, les résultats sont généralement obtenus en peu de temps, permettant une prise de décision rapide sur différentes stratégies de contrôle des mauvaises herbes résistantes. De plus, en 2023, le LEDP offre gratuitement l’identification et la détection de la résistance aux herbicides des différentes espèces d’amarantes.
Autre lien intéressant : Herbicide Action and Injury (alberta.ca).
1. Agronomes (MAPAQ)
Des pulvérisations d’herbicides du groupe 4 (auxines synthétiques) sont en cours ou à venir, notamment dans les cultures de soya tolérantes au dicamba ou au 2,4-D. Après avoir appliqué un herbicide du groupe 4, le réservoir ainsi que toutes les parties de l'équipement de pulvérisation doivent être minutieusement nettoyés selon la procédure du triple rinçage et avec un agent de nettoyage de réservoirs recommandé à l’étiquette du produit, surtout si une culture non tolérante est traitée par la suite avec le même équipement. À titre d’exemple, une dose aussi infime qu’un millième d’une dose normale de dicamba peut causer des dommages significatifs à une culture de soya non tolérante à cet herbicide. Pour plus d’information, consultez le bulletin d’information Le rinçage et le nettoyage du pulvérisateur.
Puisque les herbicides du groupe 4, particulièrement le dicamba, sont volatils et donc plus sujets à la dérive de gouttelettes ou de vapeurs, il est recommandé de choisir des buses procurant des gouttelettes à calibre grossier, de ne pas excéder la pression recommandée par le fabricant et de pulvériser lorsque les vents ont une vitesse d’au moins 5 km/h jusqu’à 12-15 km/h.
Par ailleurs, les symptômes de phytotoxicité causés par les herbicides du groupe 4 incluent des malformations des tissus en croissance (division cellulaire désordonnée) et un ralentissement de la croissance en général. Le dicamba en particulier favorise la formation de feuilles en forme de cuillère et une nervation parallèle au niveau du limbe foliaire.
Pour plus d’information :
- Choix des buses de pulvérisation en grandes cultures
- Phénomène d’inversion de température pouvant causer de la dérive des herbicides du groupe 4 : avertissement N° 5 du 2 juin 2023
- Phytotoxicités causées par les herbicides en grandes cultures : causes et diagnostic
1. Professionnel (CÉROM); 2. Agronomes (MAPAQ); 3. Chercheur (CÉROM)
- Feuilles mauves : Souvent, les plants de maïs prennent cette couleur lorsqu’il y a une mauvaise translocation des sucres (accumulation de pigments). Certains hybrides sont plus susceptibles de présenter cette coloration. Cela peut être causé par des conditions fraîches (air et sol) et humides, un sol compact ou un lit de semence peu profond, empêchant le développement normal du plant. Certains insectes s’alimentant des racines, ou tout autre dommage racinaire, peuvent également entraîner cette coloration.
Une carence en phosphore peut causer des symptômes similaires, mais cette situation est rare. Pour vérifier si c’est le cas, une analyse de sol est nécessaire. S’il n’y a pas une réelle carence en phosphore, l’ajout de phosphore à la culture n’apportera aucun gain.
- Feuilles argentées : Cette coloration est occasionnée par des conditions météorologiques particulières (après une nuit fraîche et sans nuage, avec une journée ensoleillée le lendemain). Ce sont surtout les parties des feuilles qui sont les plus horizontales au moment de ces conditions particulières, qui présentent les symptômes. Ces dommages sont surtout esthétiques et sans impact sur le rendement. Pour plus d’information, consultez la fiche IRIIS phytoprotection.
- Feuilles avec stries jaunes : Cette coloration peut être causée par du temps frais, la compaction du sol, une phytotoxicité ou une carence minérale. Pour plus de détails, consultez la fiche technique Maïs strié : causes possibles.
Dans la majorité des cas, avec le retour de conditions de croissance plus favorables, les plants s’en sortiront sans impact sur le rendement. Toutefois, une surveillance est de mise dans les prochains jours pour vérifier que la coloration anormale n’était que passagère et que les nouvelles feuilles qui apparaissent sont normales. Si elles sont symptomatiques, une attention particulière devra être portée dans les zones affectées du champ.
1. Agronomes (MAPAQ); 2. Chercheur (CÉROM)
Des dommages causés par ce ravageur occasionnel ont été observés, entre autres, dans un champ de soya et dans un champ de maïs en Chaudière-Appalaches. Les limaces peuvent être nuisibles pour ces cultures lorsqu’elles sont actives durant la période de croissance des plantules. Si le point de croissance est détruit, le plant ne pourra pas survivre. Il faut également prendre en considération le pourcentage de défoliation pouvant être supporté par la culture avant d’intervenir. En effet, certaines cultures peuvent supporter des pourcentages élevés de défoliation, selon leur stade de développement.
Attention, les dommages de limaces peuvent être confondus avec ceux d’autres ravageurs, tels que les vers gris ou les tipules, d’où l’importance d’identifier précisément le ravageur. Pour plus d'information sur les dommages aux cultures, la surveillance phytosanitaire et les stratégies d'intervention contre ce ravageur, consultez la fiche technique Les limaces.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.