ÉTAT DES CULTURES
INSECTES RAVAGEURS
Alors qu'on observe les premiers oeufs de la mouche du chou dans le sud de la province, la ponte est imminente dans les régions plus au nord. S'il n'est pas déjà commencé, prévoyez le dépistage des oeufs de la mouche du chou dans vos champs de crucifères au cours des prochains jours. Malgré l'application d'un insecticide en bassinage des transplants ou dans le sillon, le dépistage de la mouche du chou demeure nécessaire afin d'évaluer l'efficacité de l'intervention (dernière étape de la mise en oeuvre de la GIEC). De plus, avec un mauvais contrôle de ce ravageur, les galeries creusées au niveau des racines sont susceptibles de favoriser l'infection des plants par les champignons phytopathogènes du sol des genres Rhizoctonia, Pythium, Fusarium et Phytophthora.
Rappel concernant l'utilisation du chlorpyrifos contre la mouche du chou : Concernant l'utilisation du chlorpyrifos, l’Ordre des agronomes du Québec (OAQ), en collaboration avec le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ), le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) et divers intervenants du milieu, a publié le Guide des bonnes pratiques visant une utilisation raisonnée du chlorpyrifos dans les crucifères. Dans ce document, vous trouverez une foule de renseignements, notamment les produits de remplacement du chlorpyrifos qui doivent être appliqués au semis ou à la plantation, ainsi que des arbres décisionnels pour appuyer la justification agronomique. À noter que pour les crucifères-feuilles et fleurs, l'utilisation du chlorpyrifos ne peut pas être justifiée à la plantation puisqu'il existe des solutions de rechange. Dans les crucifères-racines, la justification n'est possible que si l'intervention est nécessaire. Le tableau de la section 6.2 Gérer le risque de ce guide (p. 28) présente les usages à éviter. Également, il est à noter que 2023 est la dernière année d'utilisation de ce produit au Canada (même chose pour le diazinon), tandis que son utilisation n'est plus permise aux États-Unis. |
Quant à la cécidomyie du chou-fleur, nous tenons à rappeler l’importance de commencer le piégeage à l’aide des pièges à phéromone dès l’implantation des cultures de crucifères, puisque l’émergence de ce ravageur est difficile à prévoir autrement. Dans le sud de la province, les adultes de la génération hibernante commencent à émerger du sol vers la mi-mai, avec une intensification des émergences à partir de juin. Il est à noter que le produit INTERCEPT 60 WP (acétamipride), faisant l'objet de la prescription et justification agronomiques obligatoires n'est actuellement pas commercialement disponible pour le contrôle préventif de la cécidomyie du chou-fleur en bassinage des transplants. Le retour du produit est prévu en juin.
En ce qui concerne les altises (des navets et des crucifères), elles ont été observées dans plusieurs champs, sans incidence sur les plants qui ont été traités à la plantation (bassinage, dans le sillon ou dans l'eau de transplantation). Le froid et les forts vents font en sorte qu'elles ont davantage tendance à se cacher, mais elles seront plus actives avec le retour du temps plus chaud et ensoleillé. Là où les populations d'altises sont importantes et dépassent le seuil d'une altise par plant ayant 6 feuilles ou moins, et où aucune intervention préventive n'a été faite à l'implantation des crucifères, il pourrait être nécessaire d'intervenir pour prévenir les dommages d'altises sur les plantules vulnérables.
Enfin, les vers gris sont à surveiller dans les jours suivant l'implantation de la culture. En effet, les captures du ver-gris noir, une espèce migratrice du sud des États-Unis, sont importantes dans le sud de la province, selon les données du RAP Grandes cultures. Ces derniers peuvent causer des dommages aux cultures récemment plantées, soit en coupant les plants ou le pétiole des jeunes feuilles ou en grignotant le feuillage.
Le bulletin insecticides 2023 sera disponible dans les prochains jours. D'ici là, consultez le bulletin d'information Nº 2 du 25 mai 2022.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |