Le stade « boutons dégagés » est atteint en Montérégie. Les conditions humides persistantes favorisent les infections par la pourriture sclérotique et les maladies de tiges. Complément d'information sur les chancres godroniens (Fusicoccum).
STADES DE DÉVELOPPEMENT DU CULTIVAR 'PATRIOT'
| Régions | Bourgeons à feuilles | Bourgeons à fruits |
| Montérégie | Déroulement des feuilles pointe verte 6-13 mm |
Boutons regroupés (early pink bud) |
| Laurentides et Lanaudière | Pointe verte 2-6 mm | Début boutons serrés (tight cluster) |
| Estrie, Centre-du-Québec et Mauricie | Pointe verte 2-5 mm | Éclatement (bud break) |
| Chaudière-Appalaches et Capitale-Nationale | Pointe verte 1-3 mm | Début éclatement (bud break) |
| Bas-Saint-Laurent | ND | Début éclatement (bud break) |
Liste et photos des stades du bleuet en corymbe : Highbush blueberry growth stages table (en anglais)
Note : Le tableau ci-dessus indique les stades atteints dans certaines bleuetières pour le cultivar 'Patriot'. Selon votre emplacement, les stades atteints par vos bleuetiers peuvent différer et être plus ou moins avancés.
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MÉTÉO EN BREF
La dernière semaine fut de nouveau froide et pluvieuse. Les précipitations ont été particulièrement abondantes au nord du Saint-Laurent. Des gels au sol légers sont encore survenus à plusieurs endroits (jusqu'à -2°C), mais sans conséquence pour les bleuetiers à ce stade-ci de la saison. Les conditions météo des derniers jours auront été très favorables aux infections par des maladies fongiques comme la pourriture sclérotique et les chancres godroniens (Fusicoccum). Le soleil devrait faire son grand retour à partir de vendredi. La plupart des collaborateurs ont maintenant pu visiter les bleuetières. Le verdict de l'hiver ne change pas : il y a peu de dommages de gel hivernal, mais aussi plus de dommages de bri de tiges par la neige comparativement aux années passées. Le développement des plants demeure généralement plus hâtif comparativement à l'année dernière. Vous pouvez consulter les données récentes de température, de précipitations et de chaleur accumulée (DJ5) de la dernière semaine dans le sommaire agrométéorologique.
POURRITURE SCLÉROTIQUE
Les conditions météo actuelles sont très favorables à l'émergence d'apothécies et à l'éjection de spores. De fait, beaucoup plus d'apothécies sont observées cette semaine (les photos ci-haut montrent le même bleuet momifié à 5 jours d'intervalle). De plus, les bleuetiers sont actuellement au stade sensible (pointe verte 2 mm et plus) dans pratiquement toutes les régions. Donc, si la pourriture sclérotique est historiquement un problème chez vous, le risque d'infection est actuellement très fort pour vos bourgeons à feuilles. En cas d'hésitation sur la façon de gérer la maladie, le support d'un conseiller horticole spécialisé dans les petits fruits est fortement recommandé. Pour en savoir plus sur la stratégie de contrôle, vous pouvez consulter les liens suivants :
- Bulletin d'information Bleuet en corymbe : pourriture sclérotique.
- Michigan Blueberry Facts : Mummy Berry (en anglais seulement)
- Bleuet en corymbe : production fruitière intégrée et efficacité des traitements
- Liste des traitements phytosanitaires homologués contre la pourriture sclérotique (ce lien prend quelques secondes à ouvrir)
BALAIS, PUSTULES DE GIBBERA ET CHANCRES
BALAIS DE SORCIÈRE
Présents dans la plupart des bleuetières. Le retrait des balais par la taille demeure le seul moyen de lutte direct. Pour le reste, ça relève de la prévention. Pour en savoir plus, consultez la fiche technique suivante : Le balai de sorcière chez le bleuet en corymbe.
Photo : Christian Lacroix, agr. (MAPAQ)
Chaudière-Appalaches, 9 mai 2008
LES CHANCRES GODRONIENS (Fusicoccum)
Les températures fraîches et humides, comme celles qui prévalent actuellement, favorisent la propagation de la maladie. Les infections et la croissance du champignon surviennent essentiellement lorsque les températures journalières maximum se situent entre 8°C et 22°C (optimal 16°C). Ces conditions sont beaucoup plus fréquentes au printemps et à l'automne. Par conséquent, les périodes de l’année les plus propices aux infections par le champignon Fusicoccum sont celles qui ont cours du débourrement jusqu'à la floraison, et après la récolte, lors de la chute des feuilles. Les spores de la maladie sont propagées par la pluie (éclaboussures) et possiblement par les outils de taille.
Pour prévenir la maladie :
BALAIS DE SORCIÈRE
Présents dans la plupart des bleuetières. Le retrait des balais par la taille demeure le seul moyen de lutte direct. Pour le reste, ça relève de la prévention. Pour en savoir plus, consultez la fiche technique suivante : Le balai de sorcière chez le bleuet en corymbe.
LES PUSTULES DE GIBBERA
Présents quasi exclusivement dans la variété 'Northland'. La taille demeure un bon moyen d'éliminer les foyers d'infestation lorsque la maladie est identifiée dès ses débuts. Toutefois, la tâche s'avère pratiquement impossible lorsque le problème est trop répandu. Pour en savoir plus sur la maladie et les stratégies d'intervention, consultez la fiche technique Gibbera.
Photo : Christian Lacroix, agr. (MAPAQ)
Chaudière-Appalaches, 9 mai 2008
LES CHANCRES GODRONIENS (Fusicoccum)
Très peu de bleuetières échappent à ce fléau des sites froids, venteux et/ou mal drainés. Ce type de chancre, causé par un champignon, est plus répandu dans les bleuetières qui subissent des dommages répétitifs par le gel hivernal. Très souvent, les secteurs moins bien drainés des bleuetières seront plus affectés. La maladie est observée sur la majorité des cultivars, mais 'Blueray' et 'Northland' sont parmi les plus sensibles. Les symptômes de la maladie peuvent facilement être confondus avec d'autres problématiques. Les chancres sont caractérisés par des taches rougeâtres elliptiques, plus souvent observées sur des tiges de 1 à 2 ans, autour d'une cicatrice foliaire. Les petits points noirs (picnides) observés sur les chancres renferment les spores qui propagent la maladie. La présence de ces points noirs confirme avec un haut degré de certitude la présence d'un chancre godronien (Fusicoccum) (photo ci-dessous).
Les températures fraîches et humides, comme celles qui prévalent actuellement, favorisent la propagation de la maladie. Les infections et la croissance du champignon surviennent essentiellement lorsque les températures journalières maximum se situent entre 8°C et 22°C (optimal 16°C). Ces conditions sont beaucoup plus fréquentes au printemps et à l'automne. Par conséquent, les périodes de l’année les plus propices aux infections par le champignon Fusicoccum sont celles qui ont cours du débourrement jusqu'à la floraison, et après la récolte, lors de la chute des feuilles. Les spores de la maladie sont propagées par la pluie (éclaboussures) et possiblement par les outils de taille.
Pour prévenir la maladie :
- Taillez et éliminez les tiges atteintes. Dans les cas plus graves, toutes les nouvelles tiges peuvent être atteintes. Dans ce cas, conservez les tiges les plus robustes (gros diamètre) et les moins "chancrées". Si le problème persiste au fil des ans, l'arrachage de sections de rangs (ou même de cultivars entiers) peut être considéré;
- Désinfectez les outils de taille;
- Évitez d’enterrer le collet des plants avec du paillis : cela maintien l'humidité au niveau des tiges et favorise les infections par la maladie;
- Évitez les sites mal drainés;
- Aménagez vos bleuetières de façon à ce que l'eau de surface ne stagne pas et s'évacue facilement à la fonte des neiges ou lors d'épisodes de pluie;
- Évitez l’irrigation par aspersion;
- Évitez la surfertilisation azotée.
Aucun fongicide n'est homologué dans le bleuet en corymbe contre le champignon Godronia (syn. Fusicoccum). Cependant, quelques fongicides appliqués contre l’anthracnose, la pourriture sclérotique ou la moisissure grise offriraient un certain niveau de contrôle. S'il y a un historique de ces maladies sur votre entreprise, cette option pourrait être discutée avec votre conseiller. Quelques références mentionnent l'efficacité potentielle des matières actives suivantes : les triazoles, le fosetyl-Al, le captane ainsi que le mélange cyprodinil/fludioxonil. L'efficacité de ces traitements sera meilleure s'ils sont répétés et synchronisés avec les périodes propices aux infections.
Information complémentaire (en anglais) :
Information complémentaire (en anglais) :
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Christian Lacroix, agr. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseur du sous-réseau Bleuet en corymbe ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr. M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
