Les températures ont été variables, généralement égales ou supérieures aux normales saisonnières dans les régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches, mais égales ou légèrement inférieures aux normales en Estrie et en Montérégie. Les précipitations ont été plutôt faibles dans la partie est de Chaudière-Appalaches et en Estrie. Elles ont été plus abondantes dans les autres régions, particulièrement en Montérégie (voir la carte des précipitations). Les sols sont un peu partout gorgés d’eau. On retrouve des accumulations d’eau importantes dans les baissières et les allées de passage des pulvérisateurs. Les opérations culturales demeurent donc difficiles par endroits.
Oignon sec et oignon espagnol
Dans la Capitale-Nationale, la récolte des oignons plantés, tout comme la tombaison, se poursuivent. La tombaison n’est pas encore commencée dans les oignons semés. Dans Lanaudière, les oignons semés sont de plus en plus couchés, les collets commencent à ramollir et les applications d’hydrazide maléique (ROYAL MH) sont en cours. En Estrie, la récolte se poursuit et les champs sont presque tous couchés. En Montérégie-Ouest, les oignons semés vont du stade « début couché » au stade « tous couchés » et les applications d’hydrazide maléique sont terminées.
Poireau
Comme attendu à ce moment de l'année, les captures sont en baisse et maintenant faibles presque partout, sauf à quelques endroits dans les Laurentides et dans Lanaudière (voir la carte de prévision des vols de la teigne).
- Stratégie à un traitement : intervenez environ 10 jours après la date qui correspond au pic de captures des papillons.
- Stratégie à deux traitements : effectuez le premier traitement environ trois jours après la date correspondant au pic d'activité des papillons, et le deuxième traitement 14 jours après le premier.
Région | Stratégie à 1 traitement |
Stratégie à 2 traitements |
|
Date | Date 1 | Date 2 | |
Montérégie-Ouest | 13 août | 6 août | 20 août |
Montérégie-Est | 16 août | 9 août | 23 août |
Lanaudière | 19 août | 12 août | 26 août |
Laurentides | 20 août | 13 août | 27 août |
Centre-du-Québec | 21 août | 14 août | 28 août |
Outaouais | 22 août | 15 août | 29 août |
Estrie | 23 août | 16 août | 30 août |
Mauricie | 23 août | 16 août | 30 août |
Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches | 26 août | 19 août | 2 sept. |
Abitibi-Témiscamingue | 29 août | 22 août | 5 sept. |
Saguenay–Lac-Saint-Jean | 2 sept. | 26 août | 9 sept. |
Bas-Saint-Laurent* | 4 sept. | 28 août | 11 sept. |
Gaspésie* | 8 sept. | S. O | S. O |
* Un vol court et faible est prévu; c'est pourquoi la stratégie à un traitement devrait être suffisante pour obtenir un bon contrôle.
- Technique de piégeage de la teigne du poireau
- La teigne du poireau : stratégie de lutte
- La teigne du poireau : biologie et impact sur les cultures
On retrouve des tétranyques dans les coudes des feuilles d’oignon de Lanaudière et de la Capitale-Nationale. Dans cette dernière région, ces acariens sont maintenant plus mobiles et observés davantage sur les plants de poireau.
Oignon sec et oignon espagnol
En Montérégie-Ouest, les symptômes de la brûlure de la feuille (Botrytis squamosa) sont généralement stables et plusieurs producteurs ont mis fin aux traitements dans les champs où la tombaison était entamée et où l’application de ROYAL MH avait été effectuée. La maladie est stable dans Lanaudière, se maintenant sur les vieilles feuilles, et sa présence dans la Capitale-Nationale, surtout dans les oignons plantés, est tolérable.
En Montérégie-Ouest, les symptômes de mildiou (Peronospora destructor) se sont généralement stabilisés dans les champs qui sont encore dépistés. Les traitements curatifs et protectants se poursuivent là où le feuillage est encore en croissance. En Estrie, on note une détérioration des plants et la pression de la maladie varie de moyenne à très forte. Dans Lanaudière, on observe davantage de plants atteints, mais la maladie est relativement sous contrôle. Dans la Capitale-Nationale et en Chaudière-Appalaches, le nombre de champs et de plants affectés par champ est en augmentation. On y rapporte de nouveaux cas dans l’oignon en régie biologique et une augmentation des symptômes dans le conventionnel où des traitements avaient été effectués. La récolte de ces champs sera devancée pour contrôler la maladie, puisqu’on note l’apparition de taches dans les oignons à botteler des environs.
La brûlure stemphylienne (Stemphylium vesicarium) est plutôt stable dans les champs d’oignons de la Montérégie-Ouest, de Lanaudière et de la Capitale-Nationale. Les symptômes de la tache pourpre augmentent peu en Montérégie-Ouest, dans Lanaudière et en Estrie.
Les cas de pourritures bactériennes, de pourriture basale (fusariose du plateau) et de pourriture blanche sont plutôt stables, mais il est possible qu’ils augmentent dans les sols très humides.
Poireau
Les lésions causées par la brûlure stemphylienne et la tache pourpre augmentent dans la Capitale-Nationale et en Estrie. Quelques interventions localisées sont envisagées dans la Capitale-Nationale, surtout si le temps humide se poursuit.
Ail
RAPPEL : TRAITEMENT AU ROYAL MH (HYDRAZIDE MALÉIQUE)
Comme chaque saison, nous vous rappelons que certaines précautions doivent être prises lors du traitement au ROYAL MH. En Montérégie-Ouest, la maturité de plusieurs champs d’oignons semés approche. L’oignon jaune (oignon sec) destiné à un entreposage prolongé (après janvier) est habituellement traité avec l’hydrazide maléique, afin d’inhiber la germination des bulbes durant l’entreposage. Pour éviter des conséquences fâcheuses, le choix du moment d’application est délicat et doit être déterminé en respectant certaines règles. Les règles d’utilisation et les mises en garde lors de l’utilisation de l’hydrazide maléique (ROYAL MH) peuvent être trouvées dans l’avertissement N° 13 du 29 juillet 2021.
Plus la saison avance, plus le choix des cultures de couverture (couvre-sol) diminue. Pourtant, celles-ci jouent plusieurs rôles importants, dont la protection contre les érosions hydrique et éolienne, surtout en terre noire. Cette pratique permet aussi d’accumuler les éléments nutritifs qui seraient autrement perdus par lessivage, dont l’azote, et d’accroître la biodiversité et l’activité biologique du sol. Les cultures de couverture jouent ainsi un rôle dans la gestion des mauvaises herbes et la lutte contre les agents pathogènes du sol.
Quelques documents permettent de mieux connaître les espèces végétales à privilégier et de comprendre les bénéfices qu’on peut retirer de cette pratique. De l’aide financière est aussi offerte sous certaines conditions.
Pour plus d'information
- Intégration des cultures de couverture en maraîchage de terre noire
- Cultures de couverture - Les pratiques agricoles de conservation : Habiter le sol par les racines
- Guide des cultures de couverture en grandes cultures
- Innovations in Cover Crops (outil de décision pour culture de couverture; français/anglais).
- Aide financière par le MAPAQ : Prime-Vert – Volet 1 Interventions en agroenvironnement par une entreprise agricole (sélectionnez ensuite « Pratiques de conservation des sols »).
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |