ÉTAT DES CULTURES
À l'instar de la période précédente, entre le 17 et le 23 août, les températures ont été plutôt fraîches, puis se sont réchauffées rapidement pour atteindre des températures autour des 30 ºC le jour, avec une humidité élevée, ce qui est bien au-dessus des valeurs moyennes de saison. Les précipitations ont été de fréquences variables dans la province et plusieurs secteurs ont reçu d'abondantes précipitations en fin de période. Dans Lanaudière, des orages et des vents forts, parfois accompagnés de grêle, ont occasionné quelques dommages. La croissance des cucurbitacées est bonne là où il y a absence de virus.
Dans les régions de la Montérégie, Laval et Lanaudière, dans le concombre, les courgettes, le melon brodé, les courges d'hiver et les citrouilles, on rapporte d'importants foyers de plants virosés à la suite de la présence de pucerons « visiteurs ». Dans certains cas, pour un même champ, c’est plus de 80 % des plants qui ont des symptômes foliaires. Nous suivons la situation de près. Pour les fruits asymptomatiques de courges d'hiver et de citrouilles, dès que l'épiderme est suffisamment ferme pour résister à une pression de l'ongle, sans laisser de marque et que la coloration a bien démarré, sortez-les rapidement du champ pour éviter toute détérioration éventuelle.
Le blanc a pris de l'ampleur dans toutes les régions dans les courgettes, les citrouilles et les courges d'hiver. Pour connaître la stratégie de traitement contre le blanc, consultez l’avertissement N° 7 du 13 juillet dernier.
PREMIER FOYER DE MILDIOU DU CONCOMBRE AU QUÉBEC
Le pathogène peut survivre sur la semence. Les conditions environnementales de développement de la maladie sont peu documentées. Cependant, on connaît la fourchette de températures optimales d’infection qui est de 20 à 25 °C. L’humidité importe davantage que la température dans le processus d’infection. Le pic d’éjection d’ascospores a lieu après une pluie et durant les périodes de brouillard ou de rosée. De l’eau libre pendant au moins une heure sur les fruits est nécessaire pour que l’infection ait lieu. Par la suite, l’humidité est encore nécessaire pour que les lésions prennent de l’ampleur.
Afin de minimiser tout risque d’infection, dès que la maturité des fruits est atteinte, il est important de sortir rapidement les fruits d’apparence saine des champs. Il faut aussi attendre que les fruits soient secs avant de débuter la récolte, puisqu'en absence de pellicule d’eau, les champignons pathogènes ont moins de risque de se développer lors de l'entreposage.
Quelques collaborateurs nous rapportent la présence de taches concentriques à la surface de fruits de melon d'eau. Chaque année, on peut observer un faible nombre de fruits avec ces taches qui se nomme « Target Cluster » en anglais. Le phénomène n'est pas nouveau, on l'observe aux États-Unis depuis les années 1990. Ces lésions peuvent se retrouver autant sur les hybrides que sur des variétés ancestrales. Plusieurs ont longtemps cru qu'il s'agissait de virus, dont le virus de la mosaïque de la pastèque (WMV) ou encore le virus des taches en anneaux du papayer (PRSV). Cependant, aucune étude n'a établi de lien, de façon définitive, entre la présence de virus et le symptôme. L'origine de ces marques reste donc inconnue pour l'instant. Il n'y a pas de pourriture ou de bactéries associées à ces taches.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |