TOMATE
Les spores du champignon peuvent se disperser rapidement par voie aérienne, à plus de 15 km de la source. Des chercheurs estiment que, durant un orage où les vents atteignent 20 km/h, le mildiou peut se déplacer sur une distance de 80 km en l’espace de 4 heures seulement.
- Les champs qui ont moins reçu de fongicides visant les maladies comme l'alternariose, la tache septorienne ou l'anthracnose;
- Les zones plus susceptibles à l’humidité, par exemple les baissières, les zones à l’abri du vent ou le feuillage dense, où une plus longue période de mouillure est favorisée;
- Les champs situés près d’autres champs de tomate, de pomme de terre ou de jardins domestiques.
- Les températures optimales pour le développement de la maladie se situent entre 18 et 25 °C, donc les canicules ne favorisent pas l’apparition du mildiou. Par contre, selon l'Université Cornell, le pathogène peut aussi se propager dans des conditions sèches et chaudes si l’humidité relative est élevée;
- Périodes prolongées de mouillure du feuillage : l’infection est favorisée par une forte humidité (pluie, rosée, irrigation par aspersion, brouillard);
- Alternance de journées chaudes suivies de nuits fraîches, favorisant les rosées ;
- Présence de plants dont le feuillage est très dense, rendant ainsi l’aération entre les plants plus difficile.
Symptômes
Au début de l’infection, les feuilles présentent un symptôme caractéristique de la maladie : des taches foncées, parfois huileuses, et irrégulières avec un halo verdâtre (et non jaune) sur du feuillage sain. À l’endos de la feuille, on trouve souvent un fin mycélium blanc plus évident par temps humide ou en présence de rosée. Dans des conditions humides, les taches s’agrandissent rapidement pour former des plages brunes aux contours irréguliers.
Des lésions sur les tiges peuvent aussi être visibles, parfois avec une sporulation blanche.
Sur le fruit, on notera la présence d’une zone brun marbré qui s’agrandit rapidement pour contaminer tout le fruit, avec une texture de « pelure d’orange ».
Pour d’autres images à différents stades de l’infection, voir le blogue de l’Université Cornell.
Pour plus d'images de maladies et de problèmes abiotiques pouvant être confondus avec le mildiou, vous pouvez consulter les sites Web suivants :
http://blogs.cornell.edu/livegpath/gallery/tomato/late-blight-imitators/
https://onvegetables.com/2010/07/13/late-blight-look-alikes/
Pour confirmer votre soupçon
Vous pouvez prélever des feuilles affectées, les vaporiser d’eau, puis les mettre dans un sac de plastique transparent à une température se situant entre 15 et 23 °C pour une durée de 8 à 12 heures. Si une sporulation blanche se développe à la face inférieure de la feuille, c’est qu’il s’agit du mildiou. Vous pouvez également envoyer des échantillons au Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection.
Stratégie d'intervention
Assurez-vous que les fongicides utilisés dans vos traitements préventifs incluent une protection contre le mildiou. Puisqu’il n’y a actuellement aucun cas au Québec, il n’est pas justifié d’appliquer de produit curatif spécifique au mildiou.
Les produits de contact, qui ne sont pas absorbés par les tissus végétaux, devront être renouvelés à la suite des averses de 25 millimètres (1 pouce) d'eau et plus, car environ 50 % du fongicide sera délavé par la pluie. Les fongicides pénétrants, systémiques ou translaminaires doivent être appliqués 12 heures avant un épisode de pluie important. Ces produits pénétreront mieux dans le feuillage par temps humide et nuageux, lorsque la cuticule est souple et que les stomates sont ouverts.
Des essais d’efficacité sont effectués en Ontario depuis 2017 sur certains produits homologués contre le mildiou. Veuillez consulter l’avertissement Nº 7 du 9 juillet 2020 pour un résumé des résultats d’essais et les modes d’action des fongicides.
Pour connaître les produits homologués en agriculture biologique pour le mildiou, vous pouvez consulter le Bulletin phytoprotection bio.
Autres maladies fongiques
Les premiers cas d’anthracnose sont rapportés en Montérégie. L’alternariose est présente partout au Québec, à des pressions variables. Des cas de sclérotiniose et de moisissure grise sont rapportés dans la Capitale-Nationale et en Montérégie, mais la pression demeure faible. Un seul cas de P. capsici est noté dans la tomate en Montérégie. Les fongicides appliqués en prévention contre le mildiou offrent également une protection contre P. capsici. Dans les tunnels, des cas de moisissure olive (Estrie) et de blanc sont rapportés.
Maladies bactériennes
Ces insectes sont actifs et un dépistage régulier demeure nécessaire. Toutefois, la pression est généralement stable, et peu de traitements spécifiques ont été faits dans la dernière semaine.
Altises et thrips
Ces insectes ont été rapportés par quelques collaborateurs, mais ne sont généralement pas problématiques dans la tomate de champ lorsque les plants sont bien avancés. Les traitements sont rarement justifiés.
Autres
Pourriture apicale
Par temps sec et chaud, une irrigation régulière demeure la meilleure prévention pour la pourriture apicale. Pour plus d’information veuillez consulter la fiche Pourriture apicale du poivron et de la tomate de champ.
Maladies
Quelques cas isolés de sclérotiniose sont rapportés dans la Capitale-Nationale. Il n’y a pas de nouveaux cas de Phytophthora capsici, et la maladie progresse lentement sur les sites avec historique, en Montérégie.
Maladies bactériennes
Le chancre bactérien est une maladie moins fréquente dans le poivron que dans la tomate. Un collaborateur en Montérégie en fait toutefois mention. La tache bactérienne demeure stable dans l’ensemble. Il est conseillé d’assurer d’une protection avant les pluies. Une bonne couverture foliaire et un renouvellement régulier de la protection peuvent aider à mieux contrôler les maladies.
Insectes
Les collaborateurs rapportent une pression variable des punaises, selon les sites, et il y a très peu de dommages sur les fruits. Les pucerons sont sous contrôle en général, mais des traitements ont été justifiés sur quelques sites.
Altise, thrips et cicadelles
Ces insectes ont été rapportés par quelques collaborateurs, mais ne sont généralement pas problématiques dans le poivron de champ lorsque les plants sont bien avancés. Les traitements sont rarement justifiés.
Maladies
Des cas de sclérotiniose, cercosporose et d'alternariose sont rapportés, mais les pressions demeurent faibles. Pour un rappel des principales maladies observées dans la cerise de terre, veuillez consulter l’avertissement de la semaine dernière.
Insectes
Chrysomèle trirayée de la pomme de terre, pucerons, punaises ternes et cicadelles continuent d’être observés, mais aucun traitement n’est justifié.
Avec les températures plus chaudes, un dépistage régulier des tétranyques est important.
Pour plus d’information concernant les seuils d’intervention dans les principales cultures maraîchères du Québec, vous pouvez consulter gratuitement le recueil des seuils d’intervention. |
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |