G. Régimbald 1 et M. Neau 2
1. Agronome (MAPAQ) 2. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM)
Des dommages causés par la tipule des prairies en Estrie et en Chaudière-Appalaches ont été rapportés au RAP Grandes cultures. Les cultures affectées sont une prairie de graminées, du maïs ensilage et du seigle d’automne. Les larves sont reconnaissables à leur corps gris-brun dépourvu de pattes. Elles peuvent toutefois être confondues avec des larves de vers gris. Cette fiche technique présente les critères distinctifs des deux types de ravageurs. Le comportement des deux espèces est différent lorsqu’on les dérange; la tipule se tortille alors que le ver gris s’enroule sur lui-même.
Les champs infestés par la tipule des prairies présentent de larges zones jaunies ou dénudées. Des plants plus petits et grignotés pourraient également être observés. Afin de répertorier la présence de la tipule des prairies et des dommages aux grandes cultures dans toutes les régions du Québec, le RAP Grandes cultures invite toutes les entreprises agricoles et leurs conseillers à signaler la présence de l’insecte ou de dommages à leur responsable régional RAP Grandes cultures du MAPAQ et à envoyer une fiche de signalement remplie à rapcerom@cerom.qc.ca.
Pour obtenir plus d’information, consultez la fiche technique de la Tipule des prairies.
VER-GRIS NOIR : DIMINUTION DES CAPTURES DE PAPILLONS et DÉPISTAGE DES LARVES TOUJOURS REQUIS DANS LES CHAMPS À RISQUE
M. Neau 1, B. Duval 2, J. Saguez 3, V. Samson 2 et J. Breault 2
1. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM) 2. Agronomes (MAPAQ) 3. Chercheur (CÉROM)
Les captures de papillons de ver-gris noir (VGN) ont fortement diminué depuis la semaine passée (données disponibles ici). Le pic de vol des papillons a donc eu lieu à la mi-mai, soit une semaine plus tôt que les années précédentes.
Aucune observation de larves ou de dommages n’a été rapportée pour le moment. Toutefois, des dommages aux plants de maïs pourraient être observés prochainement, notamment dans les champs les plus à risque :
- champs où la culture de couverture a été détruite moins de 14 jours avant le semis;
- champs ayant une abondance élevée de mauvaises herbes;
- champs en semis direct, surtout sur un retour de prairie ou de soya.
Selon le modèle prédictif de coupe de plants, les premiers plants coupés pourraient être observés prochainement (voir le tableau ci-dessous). Le stade de développement du maïs est un facteur important à prendre en considération. Actuellement, plusieurs champs de maïs sont aux stades 2 à 3 feuilles, soit les stades les plus vulnérables aux larves de VGN. Les champs sont à risque jusqu’au stade 6 feuilles. Le suivi des champs à risque est donc recommandé pour déceler les premiers signes d’alimentation du VGN.
Pour en savoir plus sur les champs à risque, la méthode de dépistage des larves, les seuils économiques d’intervention, l’effet des traitements de semences insecticides et celui des hybrides Bt, consultez la fiche technique Ver-gris noir.
M. Neau 1, B. Duval 2, J. Breault 2 et V. Samson 2
1. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM) 2. Agronomes (MAPAQ)
Les céréales sont des cultures très compétitives contre les mauvaises herbes, mais ces dernières peuvent affecter le rendement, notamment si elles lèvent avant ou au même moment que les céréales. La compétition exercée par les mauvaises herbes affecte surtout les premiers stades de croissance. De manière générale, les céréales aux stades 1 à 3 feuilles doivent donc être préservées de cette compétition. Dépister les mauvaises herbes présentes dans les céréales (espèces, abondance, stades) vous aidera à déterminer la stratégie d’intervention la plus appropriée ainsi que le meilleur moment pour la mettre en œuvre.
Désherbage mécanique
Équipement | Stade céréales | Stade mauvaises herbes |
Herse étrille | 3 à 4 feuilles | Avant 2 feuilles |
Houe rotative | 2 à 3 feuilles | Cotylédon |
Désherbage chimique
B. Duval 1, V. Samson 1, J. Breault 1 et M. Neau 2
1. Agronomes (MAPAQ) 2. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM)
Plusieurs champs ont déjà reçu un traitement herbicide. Pour vérifier l’efficacité du traitement, visitez les champs une à deux semaines après l’application. Selon les situations, plus d’un dépistage pourrait être requis. Pour certains produits, les effets sont visibles après quelques jours seulement, alors que d’autres produits prendront plus de temps pour agir de manière optimale sur les populations de mauvaises herbes. Les éléments à considérer lors du dépistage post-traitement incluent les espèces de mauvaises herbes présentes, leur stade de croissance, leur localisation et l’abondance de celles-ci. Il faut aussi évaluer l'efficacité du traitement (% de mauvaises herbes affectées) et en profiter pour vérifier que la culture ne présente pas de signes de phytotoxicité.
Si une résistance à un herbicide est soupçonnée, des échantillons peuvent être envoyés au Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ pour des tests moléculaires, selon les mauvaises herbes et les matières actives ciblées. Les résultats sont généralement disponibles rapidement, permettant une prise de décision rapide sur différentes stratégies de contrôle des mauvaises herbes résistantes. Pour plus d’information sur le diagnostic de la résistance des mauvaises herbes aux herbicides, consultez le billet Votre trousse « résistance des mauvaises herbes » pour 2022. Le portrait de la résistance des mauvaises herbes au Québec peut être consulté en cliquant ici.
Des problèmes de levée ont été observés dans certains champs (croûtage, mouche des semis, etc.). Certains champs de soya et de maïs pourraient également rencontrer cette problématique. Une visite au champ devrait être planifiée entre 10 et 15 jours après le semis afin d’évaluer la levée. Comment faire et quelles sont les mesures à prendre en cas de mauvaise levée? Une formation en ligne a été offerte au printemps 2021 et nous vous invitons à revoir l’enregistrement ainsi que les présentations en cliquant ici. Vous pouvez également consulter l’avertissement N° 6 du 4 juin 2021.
S. Boquel, chercheur (CÉROM)
Une mise à jour des résultats du modèle prévisionnel sur la mouche des semis, basé sur l’accumulation de degrés-jours, a eu lieu le 25 mai dernier. Pour rappel, des dommages pourraient être observés environ deux semaines après les pics prévisionnels. Une attention particulière devra être portée à la levée dans les champs présentant des facteurs de risque. Pour en savoir plus, référez-vous au sujet « Pics d’activité 2022 des adultes de la mouche des semis » dans l’avertissement N° 4 du 13 mai 2022.
Si des dommages en lien avec la mouche des semis sont observés dans vos champs, vous pouvez rapporter ces cas en contactant votre responsable régional RAP Grandes cultures du MAPAQ. Des dépistages pourraient être réalisés dans le cadre d’un projet de recherche sur le ravageur.
Des symptômes de carence en manganèse (Mn) sont observés dans quelques champs de céréales. Les plants atteints ont un port affaissé et les nervures des feuilles sont vertes alors que le reste du limbe est jauni, donnant une apparence striée aux feuilles. Un diagnostic précis permettra d’apporter un correctif au besoin. Attention de ne pas confondre la carence en manganèse avec certaines maladies, des phytotoxicités causées par des herbicides ou d’autres causes. Pour en savoir plus, consultez le bulletin d’information La carence en manganèse dans les céréales à paille et le soya.
B. Duval 1 et M. Neau 2
1. Agronome (MAPAQ) 2. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM)
L’avertissement N° 5 du 20 mai 2022 évoquait certains champs de maïs fortement endommagés par la grêle. Les suivis effectués une semaine après l’épisode de grêle montrent que, comme prévu, la croissance du maïs reprend normalement. Les premières feuilles sont abimées, mais les nouvelles feuilles sont saines.
B. Duval 1, J. Breault 1 et M. Neau 2
1. Agronomes (MAPAQ) 2. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM)
Les températures sont récemment descendues sous 0 °C dans certaines régions durant deux nuits (du 23 au 25 mai). Des dommages pourraient être rapportés dans certains champs, notamment ceux semés en maïs et qui étaient émergés au moment des gels. Il est recommandé d'attendre quelques jours après le gel afin d'évaluer correctement les dommages à la culture. La sensibilité au gel des différentes cultures dépend de plusieurs facteurs, notamment la localisation du point de croissance (au-dessus ou sous le niveau du sol). Pour le maïs, ce point est généralement sous la surface du sol jusqu’au stade 5 feuilles (5 collets visibles). Les parties aériennes peuvent être affectées par le gel, mais si le point de croissance de la tige est ferme et blanc, le plant devrait normalement récupérer.
Il est déconseillé d’appliquer un herbicide sur une culture venant de subir un stress comme le gel. Veuillez consulter la fiche technique Temps froid et gel printanier : effet sur les cultures pour en savoir plus sur l’évaluation des dommages dus au gel et sur les précautions à prendre pour désherber à la suite d'un épisode de gel.
M. Neau 1, J. Saguez 2 et V. Samson 3
1. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM) 2. Chercheur (CÉROM) 3. Agronome (MAPAQ)
Les larves de ver-gris moissonneur (VGM) causent habituellement des dommages aux cultures entre la mi-mai et la mi-juin, selon les régions. Aucun dommage n’a été rapporté au RAP Grandes cultures pour le moment. Quelques dépistages de larves réalisés pour le réseau au Bas-Saint-Laurent et en Chaudière-Appalaches ont révélé de très faibles abondances de larves (environ 1 larve par m2), mesurant entre 1 et 2,5 cm.
Des observations régulières sont toutefois recommandées dans les champs pouvant être attractifs pour le VGM et ayant eu des historiques de problématiques, dont les prairies, en particulier celles contenant des légumineuses comme la luzerne et le trèfle, et les champs de céréales. De fortes populations peuvent décimer un champ en l'espace de quelques jours.
Pour plus d’information sur la biologie, la méthode de dépistage, les seuils d’intervention et les méthodes de lutte de ce ravageur, consultez l’avertissement N° 5 du 20 mai 2022.
Le Centre de recherche sur les grains (CÉROM) conduit un projet sur les ennemis naturels du VGM. Si vous observez des champs avec des zones endommagées, que vous suspectez la présence de VGM ou que vous trouvez des larves de cette espèce, vous êtes invité à contacter votre responsable régional RAP Grandes cultures du MAPAQ et/ou le coordonnateur du RAP Grandes cultures.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |