Après une période particulièrement chaude, la période du 25 au 31 août a été marquée par un refroidissement survenu, selon les régions, le 26 ou 27 août. La majorité des régions ont tout de même connu 3 ou 4 jours au-dessus des normales, à l'exception de la Montérégie qui a connu 5 jours sous les normales. Les nuits sont restées généralement au-dessus des normales, à l'exception des régions de la Montérégie et de la Capitale-Nationale et du Bas-Saint-Laurent. Dans cette dernière région, les températures atteintes pourraient ralentir l'activité des insectes.
Bien que certaines régions aient connu des précipitations dès le début de la période, certaines autres régions ont dû attendre le 28 ou 29 août pour recevoir les premières précipitations significatives, et certaines autres régions comme les Laurentides et le Saguenay–Lac-Saint-Jean les attendent encore (voir la carte des précipitations). Le temps plus sec a contribué à ralentir le développement de certaines maladies. Le manque d’eau se fait sentir par endroits, notamment dans Lanaudière où un ralentissement de croissance et du flétrissement sont observés dans la carotte.
Carottes
En Montérégie-Ouest, le volume foliaire augmente, et l’espace entre les rangs des derniers semis diminue. Dans toutes les régions, des récoltes sont en cours. Avec les récentes précipitations autour de la région de la Capitale-Nationale, le développement est généralement meilleur, mais l’humidité du sol n’est que superficielle dans certaines zones.
Céleri (Montérégie-Ouest seulement)
Les récoltes se poursuivent dans le céleri-branche et le céleri-rave. En périodes de chaleur intense, le feuillage des plants de quelques champs de céleri-branche a parfois fané, retrouvant sa turgescence lors de l’irrigation.
Charançon de la carotte
En Montérégie-Ouest, il n’y a plus de risques de ponte de la deuxième génération du charançon.
Mouche de la carotte
On note une forte augmentation des captures en Montérégie-Ouest. Les seuils d’intervention ont été atteints, et des traitements ont été réalisés. Des captures faibles de mouche de la carotte ont été réalisées en Estrie (Coaticook), au Saguenay–Lac-Saint-Jean (Saguenay) et en Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (Bonaventure).
Pour plus de détails sur la biologie et la stratégie d’intervention contre la mouche de la carotte, consultez les pages 2 et 3 de l’avertissement N° 14 du 11 août 2005.
Autres insectes dans la carotte
On ne rapporte aucune activité notable d’autres ravageurs dans la carotte.
Insectes dans le céleri en Montérégie-Ouest
Les populations de punaises ternes et de punaises brunes sont en augmentation, adultes et larves. Des traitements ont été effectués dans le céleri-branche et dans le céleri-rave. À cette période de la saison, on tolère davantage de dommages dans le céleri-rave, à moins que ceux-ci se retrouvent au cœur du plant.
L’activité des pucerons est pratiquement nulle et celle des altises à tête rouge est tolérable. L’augmentation des populations de thrips a occasionné peu de traitements; cependant celle des tétranyques a justifié quelques traitements, particulièrement dans certains champs de céleri-rave. Lorsqu’ils sont nombreux, les tétranyques décolorent le feuillage, qui devient pâle et grisâtre, et limitent la croissance. Quant aux thrips, ils provoquent, sur les pétioles, des dommages sous forme d’égratignures, lesquels dommages peuvent être confondus avec des carences en bore. Ces dommages déclassent le produit s’il est vendu avec le feuillage ou servent de portes d’entrée aux maladies.
Tache cercosporéenne (Cercospora carotae) et tache alternarienne (Alternaria dauci)
Dans la carotte, les symptômes de tache cercosporéenne poursuivent leur augmentation en Montérégie-Ouest, et plusieurs traitements sont effectués. Dans Lanaudière, la maladie est stable alors qu’on rapporte une légère augmentation autour de la Capitale-Nationale. Les récentes précipitations ont toutefois permis le développement de nouveau feuillage. Les symptômes de tache alternarienne rapportés à l’Île-d’Orléans, la semaine dernière, demeurent faibles et stables.
On rapporte peu de pertes liées à la lésion horizontale, à la pourriture blanche et à la jaunisse. Lors de la récolte, on retrouve toutefois dans Lanaudière des zones présentant des pourritures aqueuses de racines, sans qu’il y ait décolorations ou nécroses. Les champs ont pourtant été fréquemment en stress hydrique, et les racines ne se sont jamais retrouvées dans l'eau de façon prolongée. Dans la Capitale-Nationale (Île-d’Orléans), on note les premiers cas de jaunisse de l'aster et de blanc .
Dans le céleri, les symptômes de maladies foliaires sont relativement stables. La cercosporose se limite aux champs déjà atteints. L’anthracnose, plus fréquente dans le céleri-branche, est tout de même peu répandue. L’intervention sur les symptômes d’Alternaria dans le céleri-branche a stabilisé la maladie.
Dans les maladies de sol, les pourritures sclérotiques et bactériennes augmentent davantage dans le céleri-rave.
En Chaudière-Appalaches, on rapporte des carottes courtes et fourchues dans certaines zones basses où l’eau s’est accumulée.
Dans le céleri en Montérégie-Ouest, peu de nouveaux symptômes de gerçure du pétiole (carence en bore) sont rapportés. Ceux de cœur noir (carence en calcium) augmentent, mais causent peu de pertes. Des dommages sévères au cœur pourraient toutefois se manifester dans les champs ayant subi un stress hydrique.
Pour plus de détails sur les symptômes, les causes et la prévention du cœur noir, consultez la section « Stratégie d’intervention contre la nécrose marginale (brûlure de la pointe) dans la laitue, et le cœur noir dans le céleri » présentée dans les pages 4 et 5 de l’avertissement du 2 juin 2005. Pour plus de détails sur les symptômes de gerçure du pétiole, les causes et les traitements, consultez les pages 2 et 3 de l’avertissement N° 6 du 12 juin 2008.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.
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