Après une période particulièrement chaude, la période du 25 au 31 août a été marquée par un refroidissement survenu, selon les régions, le 26 ou le 27 août. La majorité des régions ont tout de même connu 3 ou 4 jours au-dessus des normales, à l'exception de la Montérégie qui a connu 5 jours sous les normales. Les nuits sont restées généralement au-dessus des normales, à l'exception des régions de la Montérégie et de la Capitale-Nationale et du Bas-Saint-Laurent. Dans cette dernière région, les températures atteintes pourraient ralentir l'activité des insectes.
Bien que certaines régions aient connu des précipitations dès le début de la période, certaines autres régions ont dû attendre le 28 ou 29 août pour recevoir les premières précipitations significatives, et certaines autres régions comme les Laurentides et le Saguenay–Lac-Saint-Jean les attendent encore (voir la carte des précipitations). Le temps plus sec a contribué à ralentir le développement de certaines maladies.
Oignon sec et oignon espagnol
La tombaison et l’andainage sont avancés dans plusieurs régions, et certains champs ne sont plus dépistés.
En Montérégie-Ouest, les champs les moins avancés ont 9 feuilles. Les applications d’hydrazide maléique (ROYAL MH) sont pratiquement terminées sauf dans les champs semés tardivement. Les oignons sont de calibre élevé.
Dans Lanaudière, le collet des plants ramollit dans pratiquement tous les champs. En Chaudière-Appalaches, l’andainage est en cours. À l’Île-d’Orléans, l’oignon espagnol, de bon calibre, est tombé jusqu’à 60 %. Le calibre reste à s’améliorer dans le cas de l’oignon sec semé, couché de 20 à 50 %.
Poireau
La croissance est bonne là où l'eau a été suffisante. Les récoltes sont en cours.
Thrips
En Montérégie-Ouest, les populations de thrips, principalement adultes, sont encore élevées dans les champs debout. Le feuillage a parfois blanchi, et quelques traitements ont été faits. Dans la Capitale-Nationale, l’activité des thrips est légère. À noter que plusieurs champs d’oignons secs ne sont plus dépistés et que les champs semés en oignons verts demeurent à risque.
Teigne du poireau
Comme attendu à ce moment de l'année, les captures sont en baisse et maintenant faibles presque partout, que ce soit pour la deuxième ou la troisième génération. (voir la carte de prévision des vols de la teigne du poireau).
- Stratégie à 1 traitement : intervenez environ 10 jours après la date qui correspond au milieu de la période où les papillons ont été le plus actifs.
- Stratégie à 2 traitements : effectuez le premier traitement environ 3 jours après la date correspondant au pic d’activité des papillons, puis le deuxième traitement 14 jours après le premier.
Dates d’intervention recommandées pour les stratégies à 1 ou à 2 traitements pour la troisième génération :
Région | Stratégie à 1 traitement |
Stratégie à 2 traitements |
|
---|---|---|---|
Date | Date 1 | Date 2 | |
Capitale-Nationale | 29 août | 22 août | 5 septembre |
Chaudière-Appalaches | 30 août | 23 août | 6 septembre |
Abitibi-Témiscamingue Saguenay–Lac-Saint-Jean |
28 août | 21 août | 4 septembre |
Bas-Saint-Laurent | 30 août | 23 août | 6 septembre |
Gaspésie-îles-de-la-Madeleine* | 5 septembre | S.O. | S.O. |
S. O. : Sans objet
Si vous n’avez pas été en mesure d'effectuer un traitement aux dates recommandées et que vous observez des chenilles et des dommages significatifs (5 % de plants atteints), il est encore possible d’intervenir. Il faudra cependant utiliser beaucoup d’eau pour pouvoir bien atteindre les larves cachées dans les plants.
Pour plus d’information
- Technique de piégeage de la teigne du poireau
- La teigne du poireau : stratégie de lutte
- La teigne du poireau : biologie et impact sur les cultures
Autres insectes dans le poireau
Oignon sec et oignon espagnol
Mildiou
En Montérégie-Ouest, quelques traitements fongicides sont encore effectués afin de limiter la propagation du mildiou, particulièrement dans les champs ressemés tardivement. La maladie demeure peu agressive dans les régions où elle avait aussi été rapportée, soit Lanaudière, Chaudière-Appalaches et Capitale-Nationale.
Botrytis
En Montérégie-Ouest, la maladie évolue peu. La pression de la maladie est également faible dans toutes les régions où elle était présente. Les sites irrigués sont habituellement plus affectés.
Brûlure stemphylienne
Les symptômes de brûlure stemphylienne sont très fréquents en Montérégie-Ouest et dans Lanaudière. La maladie augmente légèrement dans la Capitale-Nationale (Île-d’Orléans). Pour plus d’information sur la brûlure stemphylienne, consultez l’avertissement N° 13 du 4 août 2016.
Insolation
On rapporte encore des coups de soleil sur des oignons rouges en andains. Afin de limiter les risques d’insolation, on peut retourner les andains plus fréquemment en périodes chaudes et ensoleillées. Le produit à base d’argile SURROUND est aussi homologué pour la prévention de l’insolation dans l’oignon sec.
Plus la saison avance, plus le choix des cultures de couverture (couvre-sol) diminue. Pourtant, celles-ci jouent plusieurs rôles importants, dont la protection contre les érosions hydrique et éolienne, surtout en terre noire. Cette pratique permet aussi d’accumuler les éléments nutritifs qui seraient autrement perdus par lessivage, dont l’azote, et d’accroître la biodiversité et l’activité biologique du sol. Les cultures de couverture jouent ainsi un rôle dans la gestion des mauvaises herbes et la lutte contre les agents pathogènes du sol.
Quelques documents permettent de mieux connaître les espèces végétales à privilégier et de comprendre les bénéfices qu’on peut retirer de cette pratique. De l’aide financière est aussi offerte sous certaines conditions.
Pour plus d'information
- Cultures de couverture : Les pratiques agricoles de conservation, Habiter le sol par les racines
- Cultures de couverture : un vaste choix et de multiples usages
- Intégration des cultures de couverture en maraîchage de terre noire
- Innovations in Cover Crops (outil de décision pour culture de couverture, français/anglais).
- Aide financière par le MAPAQ : Prime-Vert – Volet 1 Interventions en agroenvironnement par une entreprise agricole (sélectionnez ensuite « Pratiques de conservation des sols »).
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |