Isabelle Fréchette, agr. et Mathieu Neau, biologiste (CÉROM)
Les pertes de rendement peuvent s’élever à 30 % si l’infection est sévère. La maladie peut être associée à la présence du nématode à kyste du soya (NKS). Si des symptômes sont observés, il est recommandé de faire analyser les plants pour identifier la maladie. Si jamais la présence du SMS est confirmée, il serait pertinent de prendre un échantillon de sol pour l’analyse du nématode à kyste.
Pour en connaître davantage sur les symptômes de la maladie, le dépistage et les stratégies de lutte, consultez l’avertissement No 15 du 6 août 2021.
Isabelle Fréchette, agr., Mathieu Neau, biologiste et Julien Saguez, entomologiste (CÉROM)
Actuellement, il est trop tard pour intervenir avec un insecticide puisque les larves sont protégées par les feuilles des épis.
Un dépistage dans les champs à risque est cependant utile pour plusieurs raisons :
- Effectuer une rétroaction quant à la stratégie adoptée au moment de la ponte (traitement ou absence de traitement)
- Déterminer quelle méthode de lutte pourrait être envisagée l’an prochain si les larves sont abondantes.
- Prioriser la récolte des champs touchés : la présence de larves au niveau des épis pourrait augmenter les risques de développement de moisissures.
- S’assurer d’établir un bon diagnostic : les dommages causés par les larves de VGOH peuvent être confondus avec ceux d’autres larves, d’où l’intérêt de réaliser le dépistage avant que les larves ne s’enfouissent dans le sol pour passer l’hiver.
Les larves de VGOH ont des taches en forme de losanges sur le dos, et une des caractéristiques propres au VGOH est la présence de deux bandes foncées en arrière de la tête (photo 1A). Chez la légionnaire d’automne, on peut observer une forme de « Y » inversé sur la tête (photo 1B). Quant au ver de l’épi, il n’y a pas de bandes foncées en arrière de la tête, mais l’espèce est reconnaissable grâce aux petits poils sur le dos (photo 1C). En terminant, la tête de la pyrale du maïs semble dotée d’une carapace dure de couleur variant du brun rougeâtre au noir et les larves de cette espèce peuvent également se retrouver dans la tige des plants (photo 1D). En cas de doute, le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ peut procéder à l’identification.
Afin d’observer suffisamment de plants, le dépistage des larves de VGOH peut se faire à 10 endroits bien répartis dans le champ sur 10 épis consécutifs par rang. Il est nécessaire de dégager les feuilles entourant les épis afin de bien voir les larves. Les larves se trouvent généralement à l’apex des épis, cachées dans les soies ou en train de s’alimenter des grains. Leur présence peut être repérée grâce aux excréments ou de trous percés au niveau des feuilles entourant les épis.
Pour plus d’information, consultez la fiche technique Ver-gris occidental des haricot dans le maïs (grain et ensilage)
Groupe de travail du RAP Grandes cultures sur les ravageurs du soya
Groupe de travail du RAP Grandes cultures sur les ravageurs du soya
Pour en connaître davantage sur la méthode de dépistage de la chrysomèle du haricot et les seuils économiques d’intervention, consulter l’avertissement Nº 14 du 30 juillet 2021. Il est important, lors du décompte des gousses endommagées, de distinguer les gousses coupées par la chrysomèle de celles ayant « avorté » (une des caractéristiques du soya), d’autant plus que la sécheresse accentue ce phénomène. Ainsi, les gousses au sol ne présentant aucun dommage ne doivent pas être comptabilisées dans les gousses endommagées par la chrysomèle du haricot.
Yvan Faucher, agr. (MAPAQ), Brigitte Duval, agr. (MAPAQ), Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM) et Mathieu Neau, biologiste (CÉROM)
L’utilisation d’herbicides en prérécolte du soya peut s’avérer une solution intéressante pour contrôler certaines mauvaises herbes vivaces (ex. : laiteron des champs, chardon des champs) et bisannuelles (ex. : armoise bisannuelle). Un traitement peut aussi dessécher les mauvaises herbes annuelles (ex. : sétaire géante, chénopode blanc) et la culture par le fait même, si elle n’est pas tolérante à l’herbicide appliqué. L’application d’un produit homologué en prérécolte facilite donc le battage du soya et permet de ne pas tacher les grains.
Il est important de noter qu’un herbicide appliqué en prérécolte n’avance pas la maturation des grains et ne sèche pas les grains plus rapidement. Il provoque seulement la mort et le dessèchement des tissus verts. Un tel traitement n’assèchera pas des grains de soya qui seraient encore verts. Donc, l’utilisation d’un herbicide de prérécolte dans le soya en l’absence de mauvaises herbes problématiques n’est généralement pas justifiée.
Avant d’appliquer un herbicide dans du soya destiné à l’alimentation humaine, il est important de vérifier auprès de l’acheteur si de telles applications sont permises. Notons également que le glyphosate n’est pas homologué en prérécolte sur le soya de semence. Les directives indiquées sur les étiquettes des produits doivent être respectées.
Choix de l’herbicide
Les autres herbicides homologués en prérécolte du soya, tels que le carfentrazone-éthyle (ex. : AIM EC), le saflufénacil (ex. : ERAGON LQ) et le diquat (ex. : REGLONE ION), ont une action plus rapide sur les mauvaises herbes. Ces produits n’affectent que les parties vertes directement atteintes par le produit, à l’exception du saflufénacil, qui peut se diffuser dans une certaine mesure vers le haut des plants. Ces herbicides peuvent être utilisés lorsque ce sont principalement des mauvaises herbes annuelles qui sont présentes, ou lorsque la récolte est proche et qu’un dessèchement rapide des mauvaises herbes est souhaité. Les délais avant la récolte varient de 0 à 7 jours, selon le produit. Cependant, pour obtenir l’efficacité souhaitée, il est important de vérifier l’état des mauvaises herbes et bien entendu l’humidité de la culture pour cibler le bon moment de récolte.
D’autres aspects doivent être considérés dans le choix des herbicides de prérécolte, tels que les indices de risques pour la santé et l’environnement (www.sagepesticides.qc.ca) et les coûts. De plus, il est important d’effectuer une rotation des groupes d’herbicides afin de diminuer les risques de développement de résistance des mauvaises herbes. Par exemple, certains herbicides de prérécolte font partie du groupe 14, un groupe d’herbicides qui peut aussi être utilisé dans le soya en début de saison.
Moment d’application
De plus, il est important de consulter les étiquettes concernant les stades plus précis du soya à respecter pour l’application. Par exemple, l’étiquette du Roundup Weathermax (glyphosate) indique que la teneur en eau du grain doit être de 30 % ou moins, que les tiges doivent être de vertes à brunes et que 80 à 90 % des feuilles doivent être tombées.
Une autre solution qui permet le dessèchement des mauvaises herbes avant la récolte consiste à attendre les premières gelées d’automne. Cependant, cela implique une récolte plus tard en saison, dans des conditions météorologiques qui pourraient s’avérer défavorables au séchage des grains au champ. De plus, si des mauvaises herbes vivaces sont présentes, il faudra prévoir un moyen de lutte efficace en prévision de la prochaine saison.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |