PLANTS DE MAÏS TOMBÉS OU CASSÉS : CAUSES POSSIBLES
Brigitte Duval, Véronique Samson et Ayitre Akpakouma, agronomes (MAPAQ)
À cette période de l’été, il est possible d’observer des plants de maïs cassés à la base ou tombés au sol. Ce phénomène peut avoir plusieurs causes. Un diagnostic précis est important afin d’apporter les correctifs appropriés.
Maïs « sans racines » (« rootless/floppy corn »)
Lorsque le maïs a environ 8 feuilles, son système de racines nodales est relativement bien établi. Si le sol est très sec en surface pendant la période qui précède ce stade, le développement des racines nodales peut être compromis. Le problème peut être accentué par un semis peu profond, la compaction de surface ou le lissage.
Le maïs « sans racines » est souvent confondu avec des dommages de larves de chrysomèle des racines du maïs, mais à cette période de l’été, peu de larves ont commencé à s’alimenter. Certains herbicides peuvent aussi causer des dommages aux racines du maïs; il faut envisager cette possibilité en fonction de l’historique d’application d’herbicides dans le champ.
Seule une pluie aidera à corriger la situation pour les plants de maïs « sans racines » qui ne sont pas encore versés. Il est envisageable de passer un sarcleur entre les rangs pour renchausser les plants de maïs, mais si le sol est très sec, cela n’ajoutera aucun sol humide à la base des plants.
Dommages d’oiseaux
Dommages d’herbicides
Pour plus d’information sur d’autres causes de verse du maïs, consultez le bulletin d'information Plants de maïs en forme de « cols d’oie » : causes possibles.
LUZERNIÈRES : FAIBLE ABONDANCE DE CICADELLES EN GÉNÉRAL, SAUF POUR UN CAS RAPPORTÉ EN MONTÉRÉGIE-OUEST
Isabelle Fréchette, agr. et Julien Saguez, entomologiste (CÉROM)
Lors des dépistages effectués cette semaine, la cicadelle de la pomme de terre était présente dans les 14 champs suivis au Québec via le RAP Grandes cultures. Les populations étaient inférieures aux seuils d’intervention. Plusieurs luzernières ont pu profiter des pluies des derniers jours, diminuant le stress hydrique et du même coup, augmentant la capacité à tolérer la présence de cicadelles. Les fortes pluies peuvent également faire tomber les nymphes. Les tempêtes peuvent toutefois aider les cicadelles à migrer vers d’autres champs. En dehors des sites ciblés par le RAP, une luzernière en implantation située à Saint-Anicet, dépistée le 22 juin, avait dépassé le seuil d’intervention et les symptômes étaient bien visibles (photo 3).
Considérant l’impact que cet insecte peut avoir sur le rendement et la qualité du fourrage, les producteurs sont invités à dépister leurs prairies, en particulier leurs luzernières en implantation, et ce, avant de voir des symptômes apparaître. Le dépistage des insectes devrait se faire tous les cinq à sept jours. Le suivi pourrait être nécessaire jusqu’à la mi-août, moment où les cicadelles réduisent leurs activités.
Pour plus d’information, consultez l’avertissement N° 8 du 18 juin 2021 et la fiche technique La cicadelle de la pomme de terre dans la luzerne.
MÉLIGÈTHE DES CRUCIFÈRES : PARFOIS ABONDANT DANS LE CANOLA,
MAIS SANS AFFECTER LE RENDEMENT
Groupe de travail sur les ravageurs du canola
La présence de méligèthes des crucifères dans deux champs du Saguenay–Lac-Saint-Jean a été signalée au RAP Grandes cultures cette semaine. Ces sites sont aux stades « 8-9 feuilles » et les boutons floraux commencent à apparaître sur quelques plants. C’est surtout aux stades « boutons » et « début floraison » que la culture pourrait être vulnérable aux dommages de cet insecte, mais compte tenu des seuils d’intervention très élevés, les risques pour la culture sont faibles. Il n’existe pas de seuils validés pour le Québec, mais les densités de population recensées par le RAP entre 2011 et 2020 se sont maintenues largement en dessous des seuils utilisés en Europe. La densité maximale recensée par le réseau était d’environ 850 méligèthes par coup de filet fauchoir. Avec une telle densité, les méligèthes sont très visibles dans le champ et les captures paraissent impressionnantes, mais elles restent tout de même sept fois inférieures au seuil européen.
Il est important de noter qu’il n’existe actuellement aucun insecticide homologué pour lutter contre le méligèthe des crucifères.
Les dépisteurs du RAP Grandes cultures suivent les insectes pouvant être capturés à l’aide d’un filet fauchoir au stade « boutons ». Pour le moment, sur les 30 champs suivis par le réseau, seuls trois ont été dépistés, deux en Chaudière-Appalaches et un en Abitibi-Témiscamingue. Les quantités de méligèthes capturés étaient nulles pour deux d’entre eux et très faibles pour l’autre.
Pour en savoir plus sur la biologie, la méthode de dépistage et les seuils d’intervention, consulter la fiche technique Méligèthe des crucifères.
L’IMPORTANCE DU DÉPISTAGE DES MAUVAISES HERBES APRÈS UN TRAITEMENT HERBICIDE
Groupe de travail du RAP Grandes cultures en malherbologie
Les éléments à considérer lors du dépistage post-traitement sont : les espèces de mauvaises herbes présentes, le stade de croissance, la localisation et l’abondance de celles-ci. Il faut aussi évaluer l'efficacité du traitement (% de dommage des mauvaises herbes) et vérifier que la culture ne présente pas de signes de phytotoxicité.
Pour en connaître davantage sur les différents aspects du dépistage des mauvaises herbes, il existe quatre vidéos produites par la Coordination services-conseils : Le dépistage par la cartographie des mauvaises herbes, Le dépistage de la résistance des mauvaises herbes, Le dépistage des mauvaises herbes au printemps et Le dépistage des mauvaises herbes à l'automne.
Interprétation des résultats du dépistage post-traitement
- Est-ce que la mauvaise herbe était à un stade plus avancé que celui recommandé sur l’étiquette?
- S’agit-il d’une espèce de mauvaise herbe qui n’est pas identifiée sur l’étiquette de l’herbicide?
- Est-ce que les conditions météorologiques avant, pendant et après le traitement ont pu nuire à l’efficacité du traitement?
- Est-ce que les conditions de chaleur ont fait en sorte que la matière active de l’herbicide a été transportée rapidement à l’extrémité des plants sans se rendre aux points de croissance secondaires?
- Peut-il y avoir eu une erreur de dosage, l'utilisation d'une eau de mauvaise qualité ou l’utilisation d'une quantité de bouillie inadéquate?
Pour plus d’information sur le diagnostic des cas de résistance, consultez le texte Votre trousse « Résistance des mauvaises herbes » pour 2021. Pour certains herbicides et mauvaises herbes, des tests moléculaires permettent d’obtenir une réponse dans un court délai. Dans plusieurs cas, cela permet d’intervenir rapidement pour contrôler les mauvaises herbes résistantes.
Que l’hypothèse de la résistance soit écartée ou non, voici des éléments à considérer lorsqu’on envisage une mesure de contrôle additionnelle :
- Est-ce que l’abondance des mauvaises herbes est suffisante pour justifier une intervention? Dans le cas de plants résistants, la tolérance zéro doit être appliquée.
- Est-ce que la localisation et le stade de croissance de la mauvaise herbe permettent d’entreprendre des mesures de contrôle non chimique (contrôle mécanique, arrachage manuel, etc.)?
- Y a-t-il des herbicides qui peuvent être utilisés efficacement au stade actuel de croissance de la mauvaise herbe et de la culture?
- Est-ce que l’intervention devrait être faite dans tout le champ ou seulement dans certaines parties (interventions localisées)?
- Informations utiles pour la gestion des mauvaises herbes, incluant celles résistantes aux herbicides
- Plateforme Gérez la résistance maintenant
PROBLÈME DE CONTRÔLE DU CHÉNOPODE BLANC AVEC DU GLYPHOSATE : CAUSES POSSIBLES
Un problème de contrôle du chénopode blanc avec du glyphosate a été constaté dans certains champs cette année. Ce phénomène peut être expliqué par différentes causes, dont la taille de la mauvaise herbe, les conditions météorologiques des jours précédents, pendant et après l’application, la qualité et la dureté de l’eau utilisée pour le traitement et l’ajout de certains produits dans la bouillie. Pour plus de détails, consultez l’avertissement N°10 du 19 juillet 2019.
PAS D’INQUIÉTUDE FACE À LA PRÉSENCE DE PUCERONS DANS LES CHAMPS DE SOYA EN JUIN
Groupe de travail du RAP Grandes cultures sur les ravageurs du soya
Il n’est pas rare d’observer le puceron du soya dans les champs de soya dès la mi-juin. Quelques plants peuvent porter des centaines de pucerons, mais ce n’est pas forcément alarmant, puisqu’un tour du champ devrait permettre de valider si le ravageur est restreint à quelques petits foyers. Toutefois, ces pucerons pourraient coloniser le reste du champ ou migrer ailleurs, d’où l’importance du suivi des champs réalisé par le RAP Grandes cultures sur plusieurs semaines. Les ennemis naturels, dont les coccinelles, sont efficaces pour contrôler les populations de pucerons et elles sont bien présentes dans les champs en ce début de saison. Pour cette raison, l’application d’insecticides à ce moment-ci n’est généralement pas recommandée. De plus, un traitement n’étant jamais efficace à 100 %, les survivants pourront se reproduire et générer une descendance abondante en juillet lors de la floraison, stade pendant lequel l’impact du ravageur peut être plus important pour le soya.
En 2021, le RAP Grandes cultures suivra une soixantaine de champs de soya afin de vous informer sur la pertinence ou non de dépister l’insecte dans votre région. Les avertissements débuteront la semaine du 12 juillet, ou avant si la situation le justifie.
Pour plus d’information sur le puceron du soya et sur l’identification des ennemis naturels, consultez le bulletin d’information Stratégie d’intervention recommandée au Québec contre le puceron du soya et la vidéo Le dépistage du puceron du soya en cinq points.
CARENCE EN MANGANÈSE : COMMENT DIAGNOSTIQUER ET QUE FAIRE?
Isabelle Fréchette, agr. (MAPAQ) et Brigitte Duval, agr. (MAPAQ)
Des symptômes de carence en manganèse (Mn) sont observés dans certains champs de céréales. Les plants atteints ont un port affaissé et les nervures des feuilles sont vertes alors que le reste du limbe est jauni, donnant une apparence striée aux feuilles (photos 6 et 7). Les symptômes de cette carence pourraient apparaître dans les prochaines semaines dans les champs de soya. Dans tous les cas, un diagnostic précis permettra d’apporter un correctif au besoin. Attention de ne pas confondre la carence en manganèse avec certaines maladies, des phytotoxicités causées par des herbicides ou d’autres causes. Pour en savoir plus, consultez le bulletin d’information La carence en manganèse dans les céréales à paille et le soya.
Les producteurs de céréales sont appelés à surveiller le développement de leurs cultures. Le stade de sensibilité à l’infection par la fusariose de l’épi (Fusarium spp.) se situe entre l’épiaison et la floraison.
Afin de les aider à prendre leur décision quant à la pertinence d’appliquer ou non un traitement fongicide, les producteurs et leurs conseillers peuvent consulter des cartes interactives qui présentent le niveau de risque d’infection causant la fusariose de l’épi.
Pour plus d’information sur cet outil d’aide à la décision, veuillez consulter l’avertissement Nº 9 du 23 juin 2020 qui comprend notamment des points à considérer lorsque les cartes prévisionnelles donnent un niveau de risque moyen.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |