Télécharger l'enregistrement audio de cette section de l'avertissement
Des larves de ver-gris moissonneur (VGM) ont été signalées dans les derniers jours dans un champ de luzerne et quelques champs de légumes dans la région de Charlevoix. En 2020, plusieurs champs de grandes cultures (prairies, avoine-pois, céréales) ont été infestés par des larves de VGM. Le premier cas avait été rapporté au RAP à la mi-juin à Saint-Jean-Port-Joli en Chaudière-Appalaches. Un peu plus tard, des cas ont été rapportés dans la municipalité voisine de Sainte-Louise. Plusieurs champs de la région de Charlevoix et dans plusieurs secteurs (surtout ouest) du Bas-Saint-Laurent (La Pocatière, Saint-Denis, Kamouraska, Saint-Pascal, Rivière-du-Loup, Saint-Arsène, Saint-Hubert et Saint-Germain) ont également été affectés par le ravageur. Certaines cultures ont été complètement détruites par l'insecte. Il est possible que les papillons aient pondu dans les champs des zones affectées à l’automne passé et que les œufs aient survécu en raison de l’hiver doux et du printemps sec. La survie de larves au printemps pourrait aussi être affectée par la présence ou non d’ennemis naturels.
Un dépistage est recommandé dans les champs attractifs pour le VGM tels que les prairies, en particulier celles contenant des légumineuses comme la luzerne et le trèfle, et les champs de céréales, notamment dans les zones touchées en 2020. De fortes populations peuvent décimer un champ en l'espace de quelques jours.
Méthode de dépistage
Seuils d’intervention
- Luzerne : 37-44 chenilles/m2
- Céréales et oléagineux : 5 à 6 chenilles/m2
- Pois : 2 à 3 chenilles/m2
- Haricots secs et soya : 1 chenille de moins de 2 cm sur 1 m linéaire/rang ou 20 % de plants coupés
Pour évaluer la densité des larves au champ, il est possible de dépister de 5 à 10 sections situées au pourtour de zones dénudées couvrant chacune une superficie de 50 cm x 50 cm (19,7 po x 19,7 po). Les stations doivent être distancées d’environ 50 mètres les unes des autres. Pour déterminer le nombre de larves par mètre carré, il suffit de multiplier par 4 le nombre total de larves dénombrées dans tout le champ puis de diviser par le nombre de sections dépistées.
Méthodes de lutte
Groupe de travail du RAP sur les maladies des grandes cultures
La décision d’utiliser des fongicides pour protéger le feuillage du blé devrait être basée sur un suivi au champ. Si aucune ou peu de taches foliaires sont observées, un traitement hâtif entraînera non seulement des pertes économiques, mais également des risques inutiles pour la santé humaine et pour l’environnement. De plus, considérez que la durée d’efficacité des fongicides foliaires est limitée à 2-3 semaines.
Rouille jaune
Pour en savoir plus, veuillez consulter le bulletin d’information Nº 2 du 12 juin 2018 sur la rouille jaune.
Oïdium (blanc)
L’oïdium se développe au mieux dans des conditions fraîches et humides, soit à une humidité supérieure à 85 % (minimum 50 %) et à des températures entre 15 et 22 °C. Un couvert très dense, refermé, qui maintient l’humidité peut favoriser le développement de la maladie même en l’absence de précipitations. Par ailleurs, au-delà de 25 ºC, la maladie est fortement ralentie et l’infection n’a généralement pas le temps de progresser suffisamment pour être une menace pour la culture.
- Utiliser des cultivars résistants à la maladie : référez-vous au Guide RGCQ.
- Éviter les excès de fertilisation : un apport trop important en azote favorise la propagation de la maladie.
- Si le cultivar est sensible, que les symptômes progressent et que le potentiel de rendement est élevé, un traitement pourrait être envisagé, mais attention :
- Certains fongicides ne peuvent être employés qu’une fois par saison. Il est important de lire les étiquettes des produits pour connaître les restrictions d’usage, dont l’intervalle minimum entre les applications de différents produits, si jamais un traitement contre la fusariose de l’épi serait aussi nécessaire.
- Après l’émergence de la feuille étendard, il est recommandé de ne pas appliquer de fongicides à base de strobilurine (sauf TWINLINE qui est homologué pour lutter contre la fusariose), car ils peuvent augmenter le niveau de mycotoxines chez les céréales.
Cliquez sur les liens suivants pour accéder aux listes des fongicides homologués pour lutter contre l’oïdium dans le blé d’automne, le blé de printemps et l’orge.
Cliquez sur les liens suivants pour accéder aux listes des fongicides qui sont homologués pour lutter à la fois contre l’oïdium ET la fusariose dans le blé d’automne, le blé de printemps et l’orge.
Groupe de travail du RAP sur les ravageurs des semis
Les larves de la mouche des semis se nourrissent des grains de soya et de maïs pendant la germination. Elles s’attaquent aussi aux racines et aux plantules des cultures. Une forte mortalité des plantules, des manques à la levée ou des retards dans la levée peuvent être des signes de la présence de ce ravageur. Au Québec, selon les normales de saison, le pic d’activité de la mouche arrive plutôt vers la fin de la période des semis et peu de champs sont affectés par cet insecte. Par contre, lorsqu’un champ est très infesté, les pertes peuvent être considérables.
Principaux facteurs de risque
- Amendements organiques :
- L’épandage de fumiers ou de lisiers ainsi que l’incorporation de cultures de couverture ou toute autre matière végétale fraîche, au printemps près de la date de semis, présentent un risque.
- Notez que le fumier de poulet appliqué deux semaines ou moins avant le semis est particulièrement attractif, tandis que les autres fumiers solides sont attractifs s’ils sont appliqués deux jours ou moins avant le semis.
- Travail de sol : Les champs fraîchement labourés, humides et riches en matière organique sont plus à risque que des champs sans travail de sol. Les champs sans travail de sol où seuls des résidus de soya ou de maïs sont présents ne semblent pas problématiques.
- Conditions défavorables à la levée : Les semis précoces dans des conditions qui retardent la levée (froides et humides) ou des semis dans des sols lourds qui retiennent l’humidité ralentissent la germination et l’émergence des plantes. Les semences sont exposées plus longtemps à la mouche des semis.
- Semis dans la période de pic d’activité de la mouche des semis : Un semis durant cette période, en présence des facteurs de risque listés plus haut, serait plus à risque de présenter des dommages par la mouche des semis. Ceci synchronise l’émergence des larves avec le stade de vulnérabilité de la culture (germination et levée). La mouche des semis a moins d’impact sur la culture une fois la levée terminée, notamment lorsque la plantule n’a plus besoin du grain pour se développer.
Prévention et méthodes de lutte
- Amendements organiques et résidus végétaux : Si des engrais verts ou des fumiers sont incorporés au printemps, il est préférable d’attendre au moins deux semaines avant de semer.
- Conditions favorisant la levée :
- Éviter les semis hâtifs en conditions fraîches et humides qui retardent la levée.
- Semer à une profondeur optimale, en fonction du type de sol et de l’humidité, afin de favoriser une levée rapide.
- Bien refermer le sillon du semis pour assurer un bon contact entre le sol et la semence.
- Augmenter la dose de semis dans les champs à risque permet, jusqu’à un certain point, de compenser des pertes potentielles.
- Travail de sol :
- Les dommages causés par la mouche des semis se produisent rarement dans les champs en semis direct.
- Date de semis :
- Éviter de semer les champs présentant des facteurs de risque lors du pic d’activité de la mouche des semis. Si un semis doit être fait pendant le pic, il est important de mettre en place les différents moyens énumérés plus haut.
- Traitement de semences insecticide :
- Actuellement, il n’existe aucun seuil économique d’intervention pour le Québec. L’utilisation de semences traitées aux insecticides pourrait être justifiée lorsque plusieurs facteurs de risque sont présents. La Grille de référence et ligne directrice concernant la recommandation sur l’utilisation des traitements de semences insecticides dans le maïs et le soya renseigne également sur les facteurs de risque et les moyens préventifs et de lutte contre la mouche des semis.
Finalement, des dommages pourraient être observés environ deux semaines après les pics prévisionnels. Une attention particulière devra être portée à la levée dans les champs présentant des facteurs de risque. Si des dommages en lien avec la mouche des semis sont observés dans vos champs, vous pouvez rapporter ces cas en contactant le responsable régional RAP Grandes cultures du MAPAQ de votre région. Des dépistages pourraient être réalisés dans le cadre d’un projet de recherche sur le ravageur.
Liens utiles
- Fiche technique Mouche des semis
- Webinaire Mise au point des connaissances sur la mouche des semis
TIPULE DES PRAIRIES : DES DOMMAGES POURRAIENT ÊTRE VISIBLES
- La tipule des prairies : biologie, identification et stratégie d’intervention. Fiche technique Tipule des prairies du RAP Grandes cultures.
- Comment distinguer la larve de la tipule des prairies Tipula paludosa (Diptera : Tipulidae) d’une larve de vers gris (Lepidoptera : Noctuidae). Fiche d’information. 2008. Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ. Disponible en ligne.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |