Les températures se sont encore maintenues dans les normales ou au-dessus (jusqu’à 5 °C de plus) durant la dernière semaine (du mercredi 12 août au mardi 18 août), aussi bien de jour que de nuit. Comme la semaine précédente, le taux d’humidité de l’air est demeuré élevé, ce qui s’est avéré bénéfique pour la croissance des cultures. Par contre, les quelques précipitations reçues le 17 et le 18 août, sous forme d’averses et d’orages dispersés, n’ont finalement apporté que de faibles quantités d’eau sur plusieurs secteurs (voir la carte des précipitations cumulées). C’est donc encore le taux d’humidité du sol qui demeure le facteur limitant dans un grand nombre de fermes.
Les insectes continuent d’être actifs (temps chaud) tandis que les maladies progressent (hygrométrie élevée). L’irrigation par aspersion – qui est nécessaire dans plusieurs champs pour aider à maintenir la croissance des cultures et à réduire les désordres physiologiques (brûlure de la pointe) – combinée au fort taux d’humidité de l’air rend les champs vulnérables à certaines maladies, malheureusement. On prévoit du temps plus frais et des précipitations plus fréquentes durant la prochaine semaine, les maladies seront donc particulièrement à surveiller.
Les récoltes se poursuivent dans toutes les régions.
Les populations de pucerons sont variables, soit de faibles à élevées selon les champs, mais généralement à la hausse. En Montérégie-Ouest, plusieurs interventions ont été requises en présence de fortes populations des espèces Nasonovia ribisnigri (puceron de la laitue) et Macrosiphum euphorbiae (puceron de la pomme de terre). Dans la Capitale-Nationale, la pression des pucerons demeure constante depuis la semaine dernière, justifiant de nouvelles interventions dans certains champs.
La présence et les dommages d’altises à tête rouge ont justifié des interventions dans les jeunes laitues et les laitues romaines, en feuilles et Boston, dans certaines fermes de la Montérégie-Ouest. Dans la mesure du possible, les traitements sont retardés, jusqu’à ce qu’ils ciblent aussi d’autres insectes. Les altises sont également très actives dans les régions de la Chaudière-Appalaches et de la Capitale-Nationale. Des interventions ont été justifiées dans les cas où leurs dégâts, souvent en bordure de champ, dépassent les seuils de tolérance.
Les punaises demeurent présentes dans toutes les régions, en nombre variable. Des populations parfois élevées d’adultes et de larves de punaise terne dans la Capitale-Nationale et en Chaudière-Appalaches ont justifié des traitements. Pareillement, en Montérégie-Ouest, des interventions ont été effectuées dans quelques champs encore aux prises avec une forte pression de punaises ternes adultes.
En Montérégie-Ouest, les populations de vers-gris faucheurs sont en diminution; seules quelques interventions ont dû être effectuées dans de nouvelles plantations.
Les populations de cicadelles demeurent stables, diminuent ou augmentent selon les fermes. En général, peu d’interventions visant spécifiquement cet insecte ont été réalisées jusqu’à maintenant. Il faudra cependant être plus vigilant au cours des prochaines semaines, puisque des laitues présentant des symptômes de jaunisse sont maintenant observées plus fréquemment, dans certaines fermes. Un cas de jaunisse a aussi été confirmé dans la région de la Capitale-Nationale (Portneuf). La stratégie d’intervention contre la cicadelle et la jaunisse de l’aster est présentée à la page 9 de l’avertissement N° 10 du 23 juillet 2004. On observe encore des thrips, parfois en grand nombre, dans certains champs de laitues, dans les régions de la Capitale-Nationale et de la Montérégie-Ouest. Leur présence pourrait s’accentuer davantage avec la tombaison et la récolte des oignons secs. Des cas peu problématiques de chenilles, de perce-oreilles et de sauterelles ont également été rapportés dans différentes régions.
En Montérégie-Ouest, les températures élevées aidant, les symptômes de pourriture basale (Rhizoctonia solani) ont continué d’augmenter au cours de la dernière semaine, causant quelques pertes dans des champs de laitue pommée. Les cas d’affaissement sclérotique (Sclerotinia sclerotiorium et S. minor) et d’affaissement pythien (Pythium sp.) augmentent dans les champs ayant un historique de présence, mais demeurent faibles en général. Les pourritures bactériennes sont peu rapportées.
Les cas de moisissure grise dans la Capitale-Nationale et d’affaissement sclérotique dans la Capitale-Nationale et en Chaudière-Appalaches demeurent stables.
En Montérégie-Ouest, on note une augmentation, parfois très prononcée, des symptômes de mildiou (Bremia lactucae) dans plusieurs champs. La régie fongicide se poursuit afin de ralentir la progression de la maladie, compte tenu des conditions favorables à venir. La tache bactérienne (Xanthomonas campestris pv. vitians) s’est stabilisée, les symptômes demeurant sur les vieilles feuilles des laitues romaine et pommée. On rapporte aussi quelques cas de tache luisante (« varnish spot » ; Pseudomonas cichorii) sur les pommes de laitue pommée.
Aucune maladie foliaire n’est rapportée dans les autres régions.
En Montérégie-Ouest, peu de nouveaux plants sont affectés par la brûlure de la pointe (tip burn) ou l’assèchement marginal. On rapporte cependant quelques plantations affectées par une montaison hâtive, autant dans la laitue pommée que dans la laitue romaine ou en feuilles.
Des cas de montaison hâtive et de brûlure de la pointe sont encore observés dans les régions de Chaudière-Appalaches et de la Capitale-Nationale.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Carl Dion Laplante, agronome (PRISME), Mario Leblanc et Eve Abel, agronomes (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Laitue et chicorée ou le secrétariat du RAP . La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.