Début de capture de papillons de la pyrale bivoltine (2e génération). Les décomptes sont nuls dans une majorité de sites, tandis que des sites comptabilisent de 1 à 4 papillons par semaine. Ces quantités demeurent toutefois sous le seuil de traitement recommandé, soit 7 papillons capturés au cours de la dernière semaine. Consultez la fiche technique sur la pyrale pour identifier les champs les plus à risque et, au besoin, planifiez un traitement la semaine prochaine.
La punaise terne nécessite des interventions dans des champs ou des tunnels froids de poivrons et d’aubergines, car elle s’attaque aux boutons floraux. Les pucerons sont plus actifs dans des champs de poivrons et d’aubergines, et ils peuvent nécessiter des traitements. Consultez les seuils d’intervention pour la punaise et le puceron.
Dans l’aubergine, les foyers de tétranyques progressent à la faveur des températures chaudes et sèches. Il est souvent nécessaire de répéter les traitements afin de contrôler les œufs, les larves ou les adultes ayant échappé au traitement. Environ une semaine après une intervention, il est nécessaire d’évaluer la présence d’acariens vivants. Ce ravageur se reproduit très vite par temps chaud, et il est souvent nécessaire de faire plusieurs applications d’acaricides. Alternez les matières actives après 2 traitements afin de limiter l’apparition de résistance.
L’année 2020 est exceptionnelle en ce qui concerne les populations de cicadelles et les dommages qu’elles infligent aux cultures de poivrons, mais surtout d’aubergines. Plusieurs cas d’infestations nous sont rapportés par différents observateurs. Le seuil de tolérance contre cet insecte est très faible, car il s’agit d’un piqueur-suceur qui injecte une toxine en s’alimentant, ce qui dérègle la croissance normale des plants.
Dommages
Les dommages peuvent varier selon la culture. Dans le poivron, on rapporte un jaunissement général des plants ainsi qu'une déformation ou un gaufrage des plus jeunes feuilles. Dans l’aubergine, on peut voir une décoloration jaune sur le pourtour des feuilles qui brunit par la suite. Dans tous les cas, les plants fortement affectés cesseront de se développer normalement. Les dommages peuvent être confondus avec des carences en azote, une phytotoxicité causée par un herbicide ou avec la verticilliose dans l’aubergine.
Dépistage et seuils d’intervention
Les seuils suggérés dans la pomme de terre semblent conservateurs, mais appropriés étant donné les toxines injectées par l’insecte, ce qui perturbe la croissance normale des plants. Le seuil est de 0,2 à 0,3 cicadelle adulte avec nymphe/feuille. Intervenez lorsque ce seuil est atteint et que vous observez l’apparition des nymphes. Inspectez 4 feuilles bien développées dans la moitié supérieure des plants sur 25 à 30 plants répartis en W ou en X, afin de bien couvrir la surface du champ.
Insecticides
Consultez l’avertissement No 7 pour la liste des insecticides recommandés contre la cicadelle. À noter que les collaborateurs nous rapportent un contrôle satisfaisant dans l’aubergine avec MALATHION 85E et SIVANTO PRIME. MINECTO PRO (abamectine/cyantraniliprole) et EXIREL (cyantraniliprole), homologués dans l’aubergine contre d’autres insectes, semblent également efficaces contre la cicadelle.
En Estrie, on rapporte la présence de Microtechnites bractatus sur 2 sites, un dans le poivron et l’autre dans l'aubergine. Les dommages de nutrition de cet insecte piqueur-suceur sont reconnaissables par des zones blanchâtres mouchetées sur les feuilles. Cet insecte, qui peut s’apparenter à la punaise terne, est plus fréquent dans les serres chauffées. Il n’existe pas de seuil de traitement reconnu, mais la situation peut devenir préoccupante lorsqu’on dénombre de 15 à 20 % du feuillage attaqué sur des plants matures.
Les cas de verticilliose dans l’aubergine augmentent, et un deuxième cas de Phytophthora capsici est signalé dans le poivron. Le mildiou (Phytophthora infestans) n’est toujours pas déclaré dans le Nord-Est américain et en Ontario, et il n’y a aucun cas signalé, au Québec, dans la pomme de terre ou dans la tomate. La moisissure grise est signalée dans la tomate, dans la région de la Capitale-Nationale.
Dans la tomate, les symptômes de chancre bactérien sur les fruits sont présents, tandis que ceux de la moucheture bactérienne le sont dans une moindre mesure. Dans le poivron, la tache bactérienne est plus active dans les variétés qui possèdent moins de résistance à la bactérie. La propagation des maladies bactériennes est favorisée par les précipitations, les éclaboussures, les récoltes et la taille des plants.
Dans la tomate, les traitements contre les maladies bactériennes peuvent être combinés ou alternés avec les traitements contre les maladies fongiques, tous les 7 à 10 jours. Assurez-vous de vérifier la compatibilité des mélanges.
La pluie, la météo et les applications de fongicides
Pour les fongicides de contact qui ne sont pas absorbés par les tissus végétaux, on estime en général que des averses de 25 millimètres (1 pouce) délavent environ 50 % du produit et qu’après un épisode de 50 mm de pluie, il ne reste pratiquement plus rien de la protection fongicide. Quant aux fongicides pénétrants systémiques ou translaminaires, il est recommandé de les appliquer 12 heures avant un épisode de pluie important. Ces produits pénétreront mieux dans le feuillage par temps humide et nuageux, lorsque la cuticule est souple et que les stomates sont ouverts. Les applications de produits pénétrants sont moins efficaces par temps sec et ensoleillé, lorsque la cuticule des feuilles est plus cireuse, sans compter le fait qu'ils peuvent être dégradés par les rayons solaires et les microorganismes.
Pour en savoir plus, consultez ce document (en anglais) publié le 16 juillet dernier : Le lessivage des fongicides.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |