Le blanc est en légère augmentation alors que la pression des autres maladies foliaires est faible. De nouveaux cas de pourriture des fruits causée par le Phytophthora capsici sont rapportés. On observe un peu de plants virosés. On rapporte des dommages du perceur de la courge. Altises et acariens sont à surveiller.
ÉTAT DES CULTURES
Les cucurbitacées se développent généralement bien, vu la chaleur et l’humidité des derniers jours. Par contre, ces conditions sont également très propices au Phythophthora capsici, un champignon de sol redoutable, responsable du dépérissement de plants et de la pourriture de fruits.
Les récoltes de melons brodés et de melons d’eau ont débuté. Du côté des courges d’hiver et des citrouilles, un grand nombre de champs sont au stade grossissement du fruit.
Le sommaire agrométéorologique cucurbitacées vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions.
Le blanc est en augmentation partout dans les zucchinis, et dans une moindre mesure, dans les autres cucurbitacées non tolérantes ou non résistantes à la maladie. Pour connaître la stratégie de traitement contre le blanc, consultez l’avertissement N° 9 du 22 juillet dernier. Pour ce qui est des autres maladies fongiques, telles que la tache alternarienne et la tache septorienne, elles ont peu évolué cette semaine. La pression de la tache angulaire est généralement assez faible également.
PAR PHYTOPHTHORA CAPSICI
On rapporte le dépérissement de plants et la pourriture de fruits dans la courge, le melon et le concombre, dans Lanaudière et en Montérégie.
Bien que la maladie soit très difficile à contrôler, l’application de fongicides, sur une base régulière, peut aider à ralentir le développement de l'agent pathogène. Les fongicides suivants ont démontré une capacité à freiner le développement de la maladie lorsqu'ils sont appliqués préventivement : ORONDIS ULTRA, ZAMPRO, PRESIDIO et REVUS.
Pour l'instant, on ne signale pas de mildiou du concombre (Pseudoperonospora cubensis) au Québec. Nous recommandons toutefois des pulvérisations préventives de fongicides dans les champs de concombres de transformation, de concombres frais du sud du Québec et dans les autres champs qui ont des antécédents de mildiou. Faites vos pulvérisations avant la pluie.
Consultez l’avertissement No 8 du 15 juillet 2020 pour obtenir le tableau des fongicides anti-mildiou recommandés.
En Montérégie et en Estrie, on observe quelques plants virosés dans les champs de courgettes et de courges. Les principaux virus des cucurbitacées font partie de la famille des potyvirus. Or, e sont les pucerons ailés qui sont les vecteurs des potyvirus et du virus de la mosaïque du concombre (CMV). On retrouve aussi le virus de la mosaïque de la courge (SqMV), un virus beaucoup moins abondant, qui peut être transmis par la semence ou par la chrysomèle rayée du concombre.
Lorsque les virus apparaissent tôt dans le développement de la plante, il est rare que le plant puisse exprimer son potentiel de rendement. Il vaut mieux alors l’arracher pour qu’il ne devienne pas un réservoir à virus.
DÉGÂTS DU PERCEUR DE LA COURGE
On rapporte, en Montérégie, les premiers dégâts du perceur de la courge (Melittia cucurbitae) dans un champ de courgette, en régie biologique. Pour l’instant, seulement quelques plants semblent affectés.
Chaque papillon femelle peut produire entre 150 à 200 œufs au cours de sa vie. Les œufs sont pondus individuellement sur la partie inférieure de la tige principale. Les œufs commencent habituellement à éclore 14 jours après la ponte. Les nouvelles larves s’enfoncent immédiatement dans les tiges, où elles s’alimentent des tissus végétaux. En grand nombre, les larves font jaunir puis flétrir le plan, et ultimement, causent sa mort.
Les courges Butternut ne sont habituellement pas attaquées par le perceur de la tige, tout comme le concombre et les melons.
AUTRES INSECTES RAVAGEURS
L’activité des tétranyques à deux points est en hausse dans le concombre, les melons et les courges, en Chaudière-Appalaches, dans la région de Québec et en Montérégie. Des avis de traitement ont été signifiés.
On rapporte des foyers d’altises à tête rouge dans le melon et le concombre, en Montérégie. Lorsque l’insecte est abondant partout dans le champ, des traitements peuvent être nécessaires, puisque les dommages foliaires peuvent être importants. Ces insectes peuvent également gruger l’épiderme des fruits s'ils sont présents en grand nombre.
Pour connaître les produits de phytoprotection homologués contre les acariens et les altises, consultez le bulletin d’information N° 1 du 1er mai 2020.
Si vous devez traiter pendant la floraison, faites vos pulvérisations tard en soirée, afin de protéger les abeilles.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.