Températures variables, de très chaudes à normales; pluies plus fréquentes, mais encore inégalement réparties. Peu d’insectes dans la carotte. Premières taches cercosporéennes dans la carotte et début des traitements. Punaises et larves de charançon variables dans les céleris; peu d’interventions. Premiers cas d’anthracnose dans les céleris. Nouveaux cas de cœur noir et gerçure du pétiole dans les céleris.
Du côté des températures, la dernière semaine (du 8 au 14 juillet) se divise en 2 temps : des températures très chaudes en début de période, de jour (jusqu’à 34-35 °C les 9 et le 10 juillet) comme de nuit (19-20 °C), puis plus près des normales par la suite. Pour les précipitations, elles ont encore une fois été très inégales (averses et orages localisés) selon les régions et les localités. La tempête tropicale Fay a tenu ses promesses pour certains endroits, mais pas pour d’autres. Les plus chanceux ont reçu plus de 60 mm de pluie, répartis sur 3 à 4 jours (8, 11, 12 et 13 juillet), alors que les moins chanceux n’ont reçu que 10 à 15 mm (voir la carte des précipitations cumulées). Les orages ont occasionné de l’érosion sur certaines fermes, notamment dans la Capitale-Nationale et en Chaudière-Appalaches, et des dommages aux parties aériennes des cultures, par endroits en Montérégie-Ouest. La gestion de l’eau demeure une des préoccupations majeures dans les fermes qui n’ont reçu que peu de pluie.
La pression des insectes est en hausse tandis que certaines maladies s’installent graduellement dans les cultures.
Carottes
Les derniers semis de carottes sont en cours pour plusieurs producteurs, mais quelques-uns poursuivront les semis encore quelques semaines. Comme la semaine dernière, on retrouve des carottes de tous les stades possibles, du début de levée jusqu’à la récolte, incluant des champs avec un feuillage plus dense où les rangs se referment. Les inégalités de croissance dans certains champs sont toujours bien visibles, et on continue d’observer une levée inégale et de l’insolation dans les jeunes semis, quoique de façon moins importante que la semaine dernière.
Dans Lanaudière et la Capitale-Nationale, on rapporte aussi des dommages de chancre de chaleur. Ce sont des dommages d’insolation qui surviennent à un stade plus avancé (jusqu’au stade 6 feuilles). Les collets affectés sont noircis et affaiblis, de sorte qu’éventuellement, le plant pourrait s’affaisser et dépérir.
Céleri
Le céleri-branche atteint près de 50 cm de hauteur en Montérégie-Ouest et prend du volume. Les dernières plantations sont effectuées dans certaines fermes, et les premières récoltes sont prévues ces prochaines semaines. Dans le céleri-rave, le développement de la rave est déjà bien amorcé dans la plupart des plantations.
Charançon de la carotte
Les captures de charançons demeurent faibles en Montérégie-Ouest et dans Lanaudière. Le retrait des pièges se poursuit.
Autres insectes
On observe une légère activité de plusieurs insectes dans la majorité des régions (cicadelles, altises, vers gris), mais les dommages associés à ces insectes sont trop faibles pour justifier des interventions. Dans un champ en Montérégie-Ouest, on rapporte une forte infestation de punaises de la famille des Thyreocoridae, causant des dommages aux jeunes feuilles du cœur; un traitement a été effectué.
Tache cercosporéenne
Avec les conditions chaudes et pluvieuses, les premiers symptômes de la maladie ont été observés de façon variable en Montérégie-Ouest et dans Lanaudière. Alors que les taches demeurent sur les vieilles feuilles pour la majorité des cas, on en voit déjà sur les feuilles plus hautes, dans quelques champs où le feuillage est bien développé. Une régie fongicide est justifiée dans les champs qui seront récoltés plus tardivement. Aucune tache foliaire n’est rapportée dans les autres régions.
Insectes
En Montérégie-Ouest, des larves et des dommages de charançons sont encore observés dans le céleri-rave et le céleri-branche, en quantité allant de faible à modérée.
La présence de punaises ternes demeure variable dans les champs de céleris, en Montérégie-Ouest. En général, les populations et les dommages sont en augmentation dans le céleri-rave, mais restent tolérables. De plus, on retrouve, en général, peu d’individus et de dommages dans le céleri-branche, bien que quelques traitements aient été justifiés dans certains champs plus infestés.
Les cicadelles, les altises, les pucerons, les tétranyques et les larves de mouches des semis sont présents en quantités variables, mais n’ont pas justifié d’intervention pour l’instant.
Maladies
Les cas de fusariose dans le céleri-branche sont en augmentation dans quelques champs, mais l’incidence demeure faible.
Les premiers cas d’anthracnose ont été rapportés dans le céleri-rave et le céleri-branche, en Montérégie-Ouest. Cette maladie se manifeste principalement par l’apparition de courbures dans la partie supérieure des feuilles. Les plants affectés restent verts, mais leur croissance est ralentie. L'agent pathogène en cause (Colletotrichum sp.) préfère les longues périodes de mouillure et les températures élevées (> 25 oC). Il n’est pas justifié d’intervenir pour le moment étant donné le très faible nombre de plants affectés. L’évolution de la maladie devra cependant être surveillée de près. L’avertissement No 11 du 21 juillet 2016 fournit plus d’information sur cette maladie. La liste des fongicides homologués, en 2020, dans le céleri est présentée dans le bulletin d’information No 1 du 7 juillet 2020.
Désordres
On continue d’observer des symptômes de cœur noir et de gerçure du pétiole dans le céleri-branche et le céleri-rave, en Montérégie-Ouest, sans dépasser les 15 % de plants affectés. Le cœur noir est particulièrement présent dans les champs non irrigués, et les symptômes sont parfois sévères, causant la pourriture des jeunes feuilles du cœur.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.
|
Cet avertissement a été rédigé par Carl Dion Laplante, agronome (PRISME), Mario Leblanc et Eve Abel, agronomes (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Carotte et céleri ou le secrétariat du RAP . La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.