Pyrale bivoltine (1re génération) : les captures de papillons se poursuivent faiblement; présence de larves dans quelques champs; les recommandations émises précédemment demeurent. Pyrale univoltine : deux premiers papillons capturés (Laval et Bas-Saint-Laurent); dates prévisionnelles de dépistage et d’intervention pour plusieurs régions. Ver de l’épi : deux papillons capturés parmi tout le réseau; importance du piégeage à la ferme. Autres ravageurs : observations d’altises à tête rouge, de chrysomèles, de punaises brunes et de thrips dans quelques champs; soyez vigilant!
MAÏS SUCRÉ HÂTIF : 1re GÉNÉRATION DE LA PYRALE BIVOLTINE
Les captures de papillons de la 1re génération de la pyrale bivoltine se poursuivent faiblement avec quelques captures dans la Capitale-Nationale et à Laval. Du dépistage a été effectué dans des champs situés dans les Basses-Laurentides, la Capitale-Nationale, la Chaudière-Appalaches et la Montérégie. De jeunes larves ont été observées dans certains champs de la Capitale-Nationale, avec des traitements prévus par endroits. Les recommandations émises précédemment demeurent inchangées. Consultez les avertissements Nº 3 et 4 des semaines dernières pour tous les détails.
PYRALE UNIVOLTINE
Parmi tout le réseau, deux premiers papillons de la pyrale univoltine ont été capturés à un site situé à Laval et à un site situé dans le Bas-Saint-Laurent. De façon générale, les très faibles captures indiquent que les populations de cette race de pyrale sont faibles, mais cela ne garantit pas qu’il y aura absence de ponte sur les plants de maïs dans un champ donné. Les modèles bioclimatiques basés sur le cumul des degrés-jours de croissance sont alors davantage utilisés dans cette situation. Cela souligne encore plus l’importance de dépister la présence de masses d’œufs, de jeunes larves et de criblures sur les plants de maïs pour bien cibler les traitements et éviter ceux qui seraient inutiles.
Dépistage au champ
À partir de la date indiquée pour l’apparition des premières larves (selon la région), visitez les champs menacés à intervalles réguliers. À cette période, les premières masses d’œufs seront écloses et les jeunes larves auront commencé à cribler les jeunes plants de trous minuscules.
Régions | Début du dépistage des masses d’œufs | Début du dépistage des larves et des criblures |
Basses-Laurentides, Lanaudière, Laval et Montérégie | Vers le 4 juillet | Vers le 9 juillet |
Centre-du-Québec, Mauricie, Estrie et Outaouais | Vers le 9 juillet | Vers le 14 juillet |
Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, Bas-Saint-Laurent, Gaspésie, Hautes-Laurentides et Saguenay–Lac-Saint-Jean | Vers le 16 juillet | Vers le 21 juillet |
Le RAP émet des recommandations de traitements à l’échelle régionale, sans tenir compte des particularités propres à chaque localité (ex. : microclimat, historique d’infestation, etc.). Le dépistage champ par champ devrait être privilégié, car il permet de mieux cibler les dates de traitements et d’éviter les traitements inutiles. Il permet d’évaluer l’état d'infestation d'un champ en particulier et de déterminer si un traitement insecticide contre la pyrale du maïs est justifié. Les dates indiquées dans le tableau ci-dessous peuvent varier de quelques jours, selon les observations effectuées par les collaborateurs du RAP. Les prochains avertissements vous informeront des changements, s’il y a lieu.
Régions | Date de début de la ponte | Nombre et dates des traitements pour ces régions/secteurs (prévision) |
Basses-Laurentides, Lanaudière, Laval et Montérégie | Vers le 4 juillet | Stratégie à 1 traitement : 20 juillet Stratégie à 2 traitements : 15 et 22 juillet Stratégie à 3 traitements : 9, 16 et 23 juillet |
Centre-du-Québec, Mauricie, Estrie et Outaouais | Vers le 9 juillet | Stratégie à 1 traitement : 25 juillet Stratégie à 2 traitements : 20 et 27 juillet Stratégie à 3 traitements : 14, 21 et 28 juillet |
Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, Bas-Saint-Laurent, Gaspésie, Hautes-Laurentides et Saguenay–Lac-Saint-Jean | Vers le 16 juillet | Stratégie à 1 traitement : 1er août Stratégie à 2 traitements : 27 juillet et 3 août Stratégie à 3 traitements : 21 juillet, 28 juillet et 4 août |
L’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) a mené un essai (voir la fiche technique) afin de comparer différentes stratégies pour le début des traitements insecticides, en fonction du stade du maïs sucré. Les résultats indiquent qu’il est envisageable de commencer les traitements au stade d’apparition des panicules dans le maïs sucré de mi-saison sans augmenter les dommages aux épis. Le succès de cette stratégie dépend d’un suivi serré au champ et d’une intervention sans délai au moment prescrit. Dans le cas du maïs sucré tardif, les résultats sont moins concluants : le taux d’épis endommagés était de 4 % pour le début des pulvérisations au stade d’émergence des panicules comparativement à 0,8 % pour le début des interventions au stade 8-10 feuilles.
Trichogrammes
L’introduction des trichogrammes se fait plus tôt que les traitements insecticides conventionnels. En effet, les trichogrammes sont efficaces contre les œufs de la pyrale, contrairement aux traitements insecticides, qui eux, sont dirigés contre les larves. Les trichocartes doivent donc être installées avant le début de la ponte de la pyrale, dans les champs qui ont atteint ou dépassé le stade 4-6 feuilles.
Au cours de la dernière semaine, parmi tout le réseau, un papillon du ver de l’épi a possiblement été capturé (identification non confirmée) à un site situé au Centre-du-Québec. Un autre papillon (identification confirmée) a été capturé à un site situé en Estrie. Les papillons femelles sont attirés par les soies fraîches, où ils pondent leurs œufs. Les champs de maïs sucré sont donc le plus à risque lorsque les épis ont des soies fraîches.
Lorsque le maïs approche le stade soies fraîches, le piégeage de papillons avec un piège à phéromone « ferme par ferme » est fortement recommandé. Étant donné que ce papillon nous arrive du Sud par les vents, le piégeage est la seule façon de surveiller l’arrivée du ver de l’épi sur l’entreprise. Lorsqu’il est question de ce ravageur, chaque ferme est différente; c’est du cas par cas. Rappelons que les champs les plus à risque sont : (1) les champs qui ont des soies fraîches au moment des captures de papillons du ver de l’épi; et (2) les champs qui porteront des soies fraîches durant les 10 jours qui suivent les captures de papillons à la ferme.
Pour de l’information détaillée sur le ver de l’épi (identification, biologie, piégeage, stratégies d’intervention, etc.), consultez la fiche technique du RAP Maïs sucré Le ver de l’épi du maïs.
Altise à tête rouge
Des adultes de l’altise à tête rouge sont observés dans certains champs, à de faibles niveaux dans la plupart des cas. Ce ravageur est plus actif lorsque le temps est chaud et sec. Si les soies sont sectionnées avant la pollinisation, il peut en résulter des épis incomplets, mais les dommages causés par ce ravageur occasionnent rarement une perte de rendement significative. Sur les feuilles de maïs, l’adulte grignote généralement la face supérieure ou inférieure, sans complètement traverser le limbe. Les dommages commencent généralement par les feuilles du bas. La défoliation n’est généralement pas assez importante pour engendrer une perte de rendement, et celle-ci n’affecte généralement pas les épis. Pour en savoir plus, consultez la fiche technique L’altise à tête rouge dans le maïs sucré.
Chrysomèle des racines du maïs
Quelques adultes de la chrysomèle des racines du maïs ont été observés dans certains champs de la Capitale-Nationale et de la Montérégie. En se nourrissant des soies des épis de maïs, les adultes de la chrysomèle peuvent nuire à la pollinisation. Ils peuvent parfois se nourrir de grains et endommager le bout des épis. Lorsque vous dépistez les champs et que des chrysomèles sont présentes, notez si elles s’alimentent des soies. Pour plus d’information sur ce ravageur et les moyens de lutte, consultez cette fiche technique.
Punaise brune
Certains collaborateurs rapportent des dommages de punaises brunes dans certains champs. Il s’agit d’un ravageur secondaire du maïs sucré, mais les dommages sont parfois importants. Il n’y a aucun traitement homologué contre la punaise brune dans le maïs sucré. Pour plus d’information sur les moyens de prévention, consultez le bulletin d'information La punaise brune dans le maïs (sucré et de grandes cultures).
Thrips
Des thrips ont été observés, à des niveaux importants par endroits, dans certains champs des Basses-Laurentides et de la Montérégie. Ces minuscules insectes ne sont pas souvent observés dans les champs de maïs sucré, mais ils peuvent devenir abondants lors d’une période prolongée de temps chaud et sec. Aucun traitement insecticide n'est homologué contre les thrips dans le maïs sucré. L’utilisation d’insecticides à large spectre est à éviter, car ceux-ci éliminent les insectes bénéfiques qui contribuent au contrôle naturel des thrips. Pour plus d’information sur les thrips, consultez l’avertissement Nº 5 du 25 juin 2020.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |