Temps caniculaire et sec, suivi de pluie. Récoltes en cours dans toutes les régions, pommes parfois difformes. Activité modérée à forte des punaises en Montérégie-Ouest et augmentation des pucerons dans la Capitale-Nationale et en Chaudière-Appalaches. Maladies stables, sauf affaissement sclérotique et pourriture basale en augmentation près de la récolte en Montérégie-Ouest. Aucun cas de brûlure de la pointe ni d’assèchement marginal.
Nous venons de vivre une vague de chaleur historique pour un mois de juin : 7 jours consécutifs (du 17 juin au 23 juin) avec des températures supérieures à 30 °C sur le sud de la province. Cette chaleur a aussi touché Québec, sauf pour la journée du 20 juin (maximum de 22 °C). Dans les régions plus au nord, les températures ont été moins excessives et ont davantage varié. Le temps anormalement sec s’est poursuivi durant toute cette période jusqu’au 23 en après-midi et le 24 en avant-midi où, enfin, des orages et des averses ont touché la plupart des secteurs agricoles. Les quantités ont cependant été très variables (voir la carte des précipitations) et, même dans les zones plus touchées, insuffisantes pour rétablir la réserve en eau du sol. On espère que les pluies prévues cette fin de semaine seront généreuses et mieux réparties.
Les conditions pour l’établissement des cultures (semis et plantations) ont encore été très difficiles, rendant obligatoire l’usage de l’irrigation. Là où on ne peut irriguer, la croissance stagne même pour les cultures déjà bien implantées. Les réserves en eau dans les étangs d’irrigation sont en baisse; certaines fermes sont déjà en pénurie.
Les risques de désordres physiologiques attribuables au manque d’eau (brûlure de la pointe) et aux chaleurs excessives (montaison hâtive) sont en hausse.
Les récoltes sont en cours dans toutes les régions, sauf à l’Île d’Orléans où elles ont été retardées. La qualité des récoltes est somme toute belle, bien qu’il y ait parfois une grande quantité de terre dans les laitues surtout en sol organique. La croissance est inégale, particulièrement dans les champs sans irrigation. On rapporte aussi des plants mous, un peu fanés, ainsi que des coups de soleil et des pommes difformes dans certaines variétés de laitue pommée, à cause de la chaleur et/ou du manque d’eau. Les plantations se poursuivent et quelques sites ont encore été affectés par de l’étranglement au collet.
En Montérégie-Ouest, les punaises sont très actives, particulièrement les larves de punaise terne et de punaise brune. Plusieurs interventions ont été justifiées et les dommages sont parfois importants. Aucune intervention contre les punaises n’a cependant été faite dans les autres régions. En Chaudière-Appalaches et dans la Capitale-Nationale, les punaises (adultes seulement) ne causent pas de dommages significatifs.
Les populations de pucerons sont en diminution en Montérégie-Ouest, mais en augmentation dans les autres régions. Des pucerons ailés et aptères sont retrouvés dans la Capitale-Nationale et en Chaudière-Appalaches et des interventions ont été effectuées dans certains champs.
Des vers gris et des chenilles sont observés dans toutes les régions, et quelques interventions ont été nécessaires en Montérégie-Ouest. On note aussi occasionnellement la présence de cicadelles, sans aucun symptôme de jaunisse de l’aster jusqu’à maintenant. La présence de thrips sur les feuilles basales et de collemboles sous les premières feuilles de la pomme est aussi rapportée en Montérégie-Ouest, sans toutefois être problématique.
MALADIES DE SOL
Les cas d’affaissement sclérotique continuent d’augmenter lorsque les plants approchent de la récolte. Les cas de pourriture basale (Rhizoctonia solani) augmentent dans les champs près de la récolte, mais demeurent peu nombreux.
L’affaissement pythien (Pythium sp.) reste stable, bien que de nouveaux symptômes deviennent apparents dans les champs plus avancés. Les symptômes de fusariose (Fusarium oxysporum f.sp. lactucae) semblent stables dans les champs affectés. Il peut y avoir confusion dans le diagnostic entre l’affaissement pythien et la fusariose. Dans le cas du pythium, une coupe transversale de la racine laisse voir un système vasculaire bruni. Dans le cas de la fusariose, la racine pivot est davantage rougeâtre et la partie du système vasculaire affectée correspond souvent à une feuille intermédiaire ramollie.
Aucun nouveau symptôme de mildiou (Bremia lactucae) n’est rapporté en Montérégie-Ouest. Les cas de moisissure grise (Botrytis cinerea) demeurent faibles, affectant principalement les feuilles basales des plants de stade avancé avec irrigation.
On ne rapporte aucune maladie dans les autres régions.
On ne rapporte pas de nouveaux cas de brûlure de la pointe (‘tip burn’) ou d’assèchement marginal durant la dernière semaine, malgré les températures chaudes.
En raison de la crise de la COVID-19, le Québec pourrait faire face à une perturbation de son approvisionnement d’équipements de protection individuelle (EPI) au cours de l’été 2020, laquelle perturbation pourrait mener à une pénurie. En toute circonstance, le respect des étiquettes des pesticides et le port d’EPI approprié sont obligatoires (article 36 du Code de gestion des pesticides). La meilleure protection contre l’exposition aux pesticides est de porter un équipement de protection individuelle. Si vous n’êtes pas en mesure de vous procurer un EPI :
|
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Carl Dion Laplante, agronome (PRISME), Mario Leblanc et Eve Abel, agronomes (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Laitue et chicorée ou le secrétariat du RAP . La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.