Conditions climatiques : remontée des températures avec du temps globalement sec. Développement de la culture : fin, poursuite ou début des semis selon la région. Insectes : début timide de l’activité du doryphore. Maladies : conditions météorologiques peu favorables à leur développement. Mauvaises herbes : traitements herbicides.
Pour la période du 15 au 21 mai 2020, les températures ont graduellement augmenté pour dépasser les moyennes de saison, sous le plein soleil et un fond d’air sec. La température a atteint 20 ºC et plus dans plusieurs régions. Cependant, des nuits ont encore été fraîches et même froides dans des secteurs plus au nord et à l’est, comme à Saint-Ambroise, au Saguenay–Lac-Saint-Jean avec un -5 ºC le 18 mai (voir le sommaire agrométéorologique). Les précipitations ont été timides en cours de période avec moins de 10 mm le 16 mai dans la majorité des régions, mais plus significatives dans les régions plus au sud avec de 20 à 30 mm en Montérégie (voir la carte des précipitations). Pour les 7 prochains jours (22 au 28 mai), Environnement Canada prévoit du temps généralement sec et ensoleillé en début de période, avec des températures le plus souvent au-dessus des moyennes de saison. Cependant, des précipitations sont annoncées à partir de lundi et/ou mardi selon la région, mais sans grande intensité présentement.
Le beau temps et les températures à la hausse ont fait progresser rapidement les semis dans les régions plus au sud alors que plusieurs producteurs les ont terminés il y a plusieurs jours déjà, et ce, en un temps presque record. C’est tout un contraste avec l’an passé alors que du temps frais et humide avait grandement ralenti les semis. Dans les secteurs du centre de la province, les plantations ont surtout débuté vers le 16-17 mai et elles se déroulent à un bon rythme depuis. Cependant, dans les régions plus au nord et à l’est, elles débutent à peine à la suite des températures trop froides et à la présence de neige résiduelle au sol par endroits. Des producteurs de partout en province rapportent que cette année, des sections de champs à texture plus lourde ont pu être facilement ensemencées, sans doute en lien avec les précipitations sous la normale reçues depuis le début du mois de mai. La hausse de la température du sol a amélioré l’émergence des semis de primeurs dans les régions plus au sud et de petits bouquets sont même visibles par endroits (voir le tableau ci-dessous).
État d'avancement des semis pour des producteurs types selon les collaborateurs du RAP (en date du 21 mai 2020)
Régions | Superficies ensemencées | Stade de la culture (primeur) |
Montérégie-Ouest et Montérégie-Est | 50 à 80 % | Levée |
Outaouais | 10 à 50 % | Germination |
Lanaudière | 80 à 100 % | Levée |
Centre-du-Québec, Mauricie, Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches |
10 à 70 % | Germination |
Gaspésie, Bas-Saint-Laurent, Saguenay–Lac-Saint-Jean et Abitibi-Témiscamingue | 0 à 20 % | ND |
INSECTES
Avec des semis en cours dans plusieurs régions, peu d’insectes ravageurs sont rapportés. On a cependant signalé la présence de quelques adultes du doryphore marchant sur le sol (ex. : Montérégie) ainsi qu'une présence plutôt légère de larves de fil-de-fer dans quelques champs de certaines localités (ex. : Mauricie). Encore cette année, un réseau provincial de piégeage de la cicadelle de la pomme de terre (CPT) et du psylle de la pomme de terre sera mis en place dans plusieurs régions de la province. Cela permettra aux producteurs de connaître l’arrivée des CPT dans leur région et aussi d’en apprécier l’intensité des populations. On rappelle que la pression de ce bioagresseur a été bien variable au cours des dernières années étant élevée en 2017, faible en 2018 puis modérée par endroits en 2019. Cela confirme donc l’importance de faire un dépistage à la ferme et chaque année. Rappelons que les traitements insecticides (ex. : groupe 4A) au sillon ou sur le planton protègent les plants de pomme de terre contre la CPT pour une bonne période de la saison, mais pas toujours en totalité.
Présentement, les collaborateurs ne rapportent pas de rhizoctone brun sur des tiges ou des germes ni de pourritures de plantons dans les champs semés plus hâtivement. Les sols qui s’assèchent progressivement et le temps chaud ne représentent pas des conditions favorables au développement de ces maladies. Pour aider au bon contrôle des maladies et à une gestion efficace de fongicides, des modèles prévisionnels (ex. : MILÉOS) et des capteurs de spores sont disponibles pour utilisation au Québec pour le mildiou de la pomme de terre et/ou la tache alternarienne. Plus d’informations sur ces outils d’aide à la décision sont disponibles auprès du conseiller agricole de votre région.
Les applications d'herbicides se poursuivent ou débutent dans des champs des régions allant du centre vers le sud-ouest de la province, selon la date des semis. Les conditions sèches en cours pourraient réduire l’efficacité de certains produits utilisés (il faut une humidité comme une pluie pour les incorporer dans le sol et les rendre plus efficaces). Pour plus d'information concernant le contrôle des mauvaises herbes dans la pomme de terre, vous pouvez consulter la publication 75F (version 2020) du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario (MAAARO).
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Patrice Thibault, agronome (RLIO). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseur du réseau Pomme de terre ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.