Sujets de l’avertissement : les altises et la cécidomyie du chou-fleur dans la culture du canola, la tipule des prairies, mise à jour du modèle prévisionnel de la mouche des semis, les insectes contrôlés par les hybrides de maïs Bt et début du dépistage des vers fil-de-fer.
SEMEZ AU BON MOMENT
Les altises (principalement l’altise du navet) et dans une moindre mesure, la cécidomyie du chou-fleur, sont les ravageurs les plus susceptibles d’affecter la culture du canola en début de saison au Québec. Les dommages à la culture causés par les altises adultes sont surtout causés du stade cotylédons jusqu’au stade 3 à 4 feuilles du canola (photo 1). Les larves de cécidomyie du chou-fleur, quant à elles, infligent des dommages aux stades fin rosette et élongation, stades les plus sensibles (photo 2).
Si le champ est semé trop tôt ou dans des conditions ne favorisant pas une levée rapide de la culture, les plantules de canola seront plus sujettes à être affectées par les altises. Dans le cas de la cécidomyie, les champs de canola semés tardivement seront plus à risque d’être endommagés. Considérant la dichotomie des périodes de semis pour ces deux principaux ravageurs, il est primordial de semer dans de bonnes conditions afin de favoriser une émergence rapide des plantules. Ainsi, il faut donc semer suffisamment tôt et s’assurer de semer à la bonne profondeur (½ à 1 po (1,5 à 2,5 cm)), dans un sol ferme, humide, chaud (10 °C), bien fertilisé, bien drainé et exempt de mauvaises herbes.
Pour en savoir plus sur les altises dans le canola, consulter la fiche technique Altise du navet et Altise des crucifères.
Pour en savoir plus sur la cécidomyie du chou-fleur et pour connaître la stratégie à adopter pour surveiller ce ravageur, consulter la fiche technique La cécidomyie du chou-fleur.
Finalement, vous pouvez consulter le Guide de production du canola pour en apprendre davantage sur la régie de culture du canola.
Les champs infestés par la tipule des prairies présentent de larges zones jaunies ou dénudées. Afin de répertorier la présence de la tipule des prairies et des dommages aux grandes cultures dans toutes les régions du Québec, le RAP Grandes cultures invite tous les producteurs et leurs conseillers à signaler la présence de l’insecte ou de dommages en faisant parvenir la fiche de signalement remplie à rapcerom@cerom.qc.ca.
Vous êtes invité à communiquer avec votre responsable régional au MAPAQ afin de faire confirmer votre identification du problème. Sous certaines conditions, il pourrait être possible d’envoyer des échantillons au CÉROM pour compléter le diagnostic (à discuter avec le responsable régional).
Pour obtenir plus de renseignements sur la tipule des prairies (biologie, identification et stratégie d’intervention) et sur la façon de distinguer la larve de tipule de celle du ver gris, vous pouvez consulter les publications suivantes :
- La tipule des prairies : biologie, identification et stratégie d’intervention. Fiche technique Tipule des prairies du RAP Grandes cultures.
- Comment distinguer la larve de la tipule des prairies Tipula paludosa (Diptera : Tipulidae) d’une larve de vers gris (Lepidoptera : Noctuidae). Fiche d’information. 2008. Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ. Disponible en ligne.
Un mise à jour des résultats du modèle prévisionnel sur la mouche des semis, basé sur l’accumulation de degrés-jours, a été réalisée aujourd’hui. De nouvelles stations météo ont été rajoutées. Pour en savoir plus sur le sujet, référez-vous au sujet Que faire pour prévenir les dommages causés par la mouche des semis dans l’avertissement No 2 du 13 mai dernier.
L’IMPORTANCE DES REFUGES POUR EN MAINTENIR L’EFFICACITÉ
Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM) et Line Bilodeau, agr. (MAPAQ)
Référez-vous au Tableau des technologies de maïs Bt disponibles au Canada en 2020 qui est très pratique pour s’y retrouver parmi les nombreux noms commerciaux; ce tableau liste, pour chacune de ces technologies, les insectes contrôlés, la tolérance aux herbicides et les exigences de refuge.
Méfiez-vous : même si certains hybrides de maïs Bt sont commercialisés sous forme de mélange comprenant une proportion de semences d’hybrides de maïs non-Bt, ce n’est pas le cas pour tous les hybrides dotés d’une technologie Bt. La mise en place de refuges est une obligation légale qui vise à prévenir le développement de populations d’insectes résistants aux protéines exprimées par les hybrides Bt et donc, à maintenir leur efficacité. Selon la technologie Bt utilisée, les exigences de refuges varient (proportion de la superficie totale qui doit être ensemencée et distance maximale entre les plants non-Bt et Bt).
Note importante : l’hybride utilisé comme refuge doit être semé en même temps que l’hybride Bt, présenter les mêmes caractéristiques agronomiques que l’hybride Bt et la même maturité (à ± 150 unités thermiques maïs [UTM] près).
Pour en savoir plus, consultez le bulletin d’information Maïs BT: avez-vous prévu vos refuges?
Dans plusieurs régions du Québec, le sol s’est maintenant suffisamment réchauffé pour que les vers fil-de-fer (VFF), principaux ravageurs des semis au Québec, remontent à la surface. Les VFF sont dépistés en installant dans le sol des pièges-appâts. Le dépistage peut débuter lorsque la température moyenne du sol à 10-15 cm de profondeur est de plus de 8 °C depuis au moins 7 jours. Pour avoir une estimation de la température du sol, les météogrammes disponibles sur le site Web d’Agrométéo Québec sont très utiles ainsi que l’utilisation d’un thermomètre de sol.
Au Québec, un faible pourcentage des champs de grandes cultures présente des populations de VFF qui atteignent les seuils économiques d’intervention (3 larves/piège pour l’espèce majoritaire, Hypnoidus abbreviatus). Le dépistage permet de prendre une décision éclairée quant à l’emploi ou non de semences traitées aux insecticides la saison suivante.
Comme il n’est pas toujours possible de dépister tous les champs, l’outil VFF QC permet, entre autres, d’évaluer le risque pour un champ donné. Cet outil permet aussi de sauvegarder les données de dépistage obtenues au champ. Ces deux capsules vidéo expliquent comment utiliser l’outil VFF QC et comment interpréter les résultats obtenus avec le module d’évaluation des risques.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseuse du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite. Le Réseau d'avertissements phytosanitaires (RAP) a pour mission d'informer les producteurs et autres intervenants du domaine agroalimentaire québécois au sujet de la présence et de l'évolution des ennemis des cultures dans leurs régions respectives, et des meilleures stratégies pour les gérer. Les communiqués du RAP Grandes cultures sont diffusés gratuitement par ces trois canaux : par courriel, via le site Web d’Agri-Réseau et via Twitter.