État de la situation des cultures ornementales en serre : selon nos collaborateurs, les végétaux livrés la semaine dernière étaient en général exempts de ravageurs et de maladies. On note la présence modérée de tétranyques à deux points, de thrips, de tarsonèmes trapus, de pucerons, d’aleurodes et de cochenilles sur certaines variétés livrées récemment (arrivages).
***Avec les impacts du coronavirus lié à la COVID-19 à travers le monde, les dates de commandes d’auxiliaires en lutte biologique sont modifiées chez certains fournisseurs. Vérifier auprès de votre représentant.***
Les ennemis des cultures nommés ci-après ont été observés dans des arrivages de plantules ornementales. L’objectif de cet avertissement est d’attirer l’attention des producteurs lors du dépistage, dès la réception des plateaux.
Tétranyques à deux points et dommages sur Colocasia
Photo : IQDHO
Tétranyque à deux points : dépisté en faible quantité dans des arrivages de Cordyline, Solanum (étoile de Bethléem), Glechoma et Ipomoea, et en plus grande quantité dans Cyperus et Dracaena.
Dans le cas où les plants reçus comptent beaucoup de tétranyques à deux points, ou si une infestation se développe en cours de culture, appliquer des traitements avec des acaricides homologués permettant une réintroduction rapide de prédateurs. Par exemple, on peut introduire des auxiliaires le lendemain de l'application de produits à base d'huile minérale et de savon.
Introduire des acariens prédateurs tels que
Neoseiulus fallacis, N. californicus, N. cucumeris ou
Phytoseiulus persimilis dès la réception des végétaux ou dès que possible après un traitement local. Poursuivre le dépistage chaque semaine afin de s’assurer que le contrôle est bien effectué par les auxiliaires et intervenir au besoin.
Larves de thrips sur verveine
Photo : IQDHO
Thrips : faibles populations dans des arrivages de Bacopa, Duranta et Alocasia.
Introduire des auxiliaires comme Neoseiulus cucumeris et Amblyseius swirskii dès la mise en culture. L’arrivée du temps plus chaud et ensoleillé fournira des conditions favorables au développement du thrips. Traiter les foyers avec des insecticides compatibles, par exemple à base de champignons entomopathogènes comme Beauveria bassiana, qui ne nuit pas aux acariens prédateurs nommés ci-dessus.
Installer des pièges collants jaunes à la hauteur des plants en culture pour dépister les thrips et surveiller leur progression. Remplacer les pièges régulièrement afin de bien y repérer les insectes.
Dommages de tarsonème trapu sur jeunes feuilles de Begonia
Photo : IQDHO
Tarsonème trapu : dépisté dans certains arrivages de Begonia boliviensis, bégonias tubéreux, Verbena et Thunbergia.
Bien observer les plants dès la réception pour y repérer des dommages : déformation des très jeunes feuilles, épaississement des tissus et feuilles à la texture liégeuse. Utiliser une loupe 16X pour y repérer les minuscules acariens. Ils peuvent toutefois être présents sans qu’on puisse les apercevoir. Isoler les plants suspects et les traiter. Jeter les plants fortement atteints et traiter les plantes environnantes. Vérifier le délai d’introduction des prédateurs selon le produit utilisé.
Introduire massivement des acariens prédateurs comme Neoseiulus cucumeris, Neoseiulus californicus et Amblyseius swirskii dans les variétés qui semblent affectées et, préventivement, chez les espèces les plus sensibles.
Pucerons ailés et exuvies sur Calibrachoa
Photo : IQDHO
Pucerons : dépistés dans des arrivages de Celosia, Calibrachoa, Ipomoea et de jasmin.
Dépister rigoureusement les arrivages pour y repérer des pucerons et les contrôler avant leur dispersion dans la serre. Les populations denses génèrent des individus ailés qui voyagent plus rapidement et plus loin.
Dès la réception, effectuer un trempage des boutures, par exemple dans une bouillie de savon insecticide homologué à cette fin. Poursuivre un dépistage régulier sur le feuillage et sur les pièges collants (pucerons ailés). Faire des traitements insecticides locaux au besoin avec des produits homologués compatibles aux auxiliaires.
Aleurodes des serres (Trialeurodes vaporariorum) sur verveine
Photo : IQDHO
Aleurodes : présents dans des arrivages de Dipladenia.
Identifier l’aleurode (Bemisia tabaci ou Trialeurodes vaporariorum) afin d’introduire les auxiliaires les plus efficaces contre l’espèce présente.
Si l’arrivage est très récent, traiter localement les plateaux atteints à l’aide d’un insecticide permettant une introduction rapide d’agents de lutte biologique par la suite. Traiter sur une plus large superficie si les aleurodes ont eu le temps de se disperser en volant. Utiliser, par exemple, des insecticides homologués à base de savon, ou à base du champignon entomopathogène Beauveria bassiana. Introduire Encarsia formosa contre Trialeurodes, ou Eretmocerus mundus contre Bemisia. Amblyseius swirskii s’attaque aux larves et aux œufs d’aleurodes, en plus de lutter contre d’autres ravageurs rencontrés en serre.
Placer des pièges collants jaunes à différents endroits de la serre afin de dépister l’apparition de foyers d’aleurodes.
Cochenille farineuse sur Vinca maculata
Photo : IQDHO
Cochenilles farineuses : présentes dans des arrivages de romarin.
Pulvériser régulièrement des produits à base de savon insecticide homologués sur la culture et contre ce ravageur. Rincer le feuillage à l’eau 30 à 45 minutes après la pulvérisation pour éviter de la phytotoxicité par l’accumulation du savon.
Si la cochenille est dépistée dans des fines herbes, s’assurer de respecter l’usage permis sur l’étiquette de l’insecticide choisi, notamment quant au délai avant la récolte.
Pour plus d’information
Cet avertissement a été rédigé par Marie-Édith Tousignant, agr., et Benoît Champagne, dta (IQDHO). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Cultures ornementales en serre ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.