État de la situation des cultures maraîchères en serre (semaine 13) : début de thrips dans les différentes productions, notamment dans la tomate et le concombre : mieux vaut prévenir que guérir! Poivron : début de tétranyques. Laitue : présence de pucerons de la pomme de terre à plusieurs endroits.
VEUILLEZ PRENDRE NOTE QUE :
Avec la situation actuelle concernant la COVID-19 et les moyens de transport qui sont limités, prenez note des changements d’horaire pour commander vos agents de lutte biologique auprès des fournisseurs suivants :
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Puisque les différents stades de développement du thrips se produisent à différents endroits (sol, fleurs, feuilles), il faut actuellement combiner plusieurs techniques de lutte pour obtenir un contrôle satisfaisant :
Lutte biologique
Sur les pupes (au sol) :
- En prévention : introduire dès la plantation ou avant, directement sur les pots ou le substrat, en une seule application, l'acarien Stratiolaelaps scimitus (anc. Hypoaspis miles) qui va davantage en profondeur ou l'acarien Gaeolaelaps gillespii qui se tient plus à la surface du substrat.
- En prévention : au sol ou sous les gouttières (à éviter sur les substrats de culture ou les plants), appliquer de la chaux hydratée par saupoudrage, pour ensuite la mouiller afin qu’elle soit bien en contact avec le sol, ou sinon, pulvérisez une solution de 150 grammes par litre d’eau en prenant soin de retirer les filtres et agiter constamment pour éviter les dépôts. Cette application doit être répétée après un mois et demi pour garder une bonne efficacité grâce à l’action caustique de la chaux sur les pupes, ce qui empêche l'émergence graduelle du sol des adultes.
- En curatif et au besoin : une application de nématodes (Steinernema feltiae) au sol permettra d’atteindre les pupes pourvu que le substrat soit maintenu humide pour favoriser leur activité.
Sur les jeunes larves :
- En prévention ou en mode curatif : sur les plants, introduire Neoseiulus cucumeris en vrac pour un traitement curatif à action rapide, ou en sachet à libération lente pour un traitement préventif à action graduelle. L'avantage avec N. cucumeris, c'est qu'il s'attaque aux larves de thrips dès l'éclosion des œufs, aidant ainsi à limiter le développement des populations. Bien qu’un peu plus cher, Amblyseius swirskii en sachet peut également être utilisé en présence d'aleurodes, dans le concombre.
Lutte physique
- Capturer les adultes en utilisant de longues bandelettes collantes jaunes attachées aux poteaux de la serre comme technique de piégeage de masse. On peut aussi utiliser des bandelettes bleues qui sont plus attractives pour les thrips en attirant moins les autres espèces ailées.
- Augmenter l’humidité, ce qui a pour effet de limiter le développement des thrips, en faisant quelques brumisations dans les allées ou sous les gouttières, particulièrement par temps chaud et par conséquent plus sec.
- Faire un effeuillage ciblé et/ou sortir les feuilles de la serre permettent de réduire les populations.
Lutte chimique
- Utiliser des produits compatibles avec la lutte biologique. Sachez que les thrips aiment le sucre et en ajouter lors de l'application augmente l’appétence des produits.
Fiche technique Thrips des petits fruits dans la tomate
Fiche technique Thrips des petits fruits dans le concombre
Fiche technique Thrips dans le poivron
POIVRON
Tétranyques à deux points (Tetranychus urticae)
Les tétranyques ne sont pas si fréquents dans le poivron, mais l’application de la lutte biologique bien faite dès le départ limite son invasion.
Lutte biologique
- En général, le prédateur Phytoseiulus persimilis peut facilement contenir les foyers de tétranyques à lui seul. Il existe différents emballages et formats. Il se vend maintenant des sachets plastifiés compostables (Koppert) à libération immédiate permettant d’introduire l’acarien sans en perdre au sol lorsqu’il est saupoudré sur le feuillage.
- Si les tétranyques sont un problème récurrent, il peut être bénéfique d’introduire N. californicus en dehors des foyers où P. persimilis est appliqué puisque N. californicus peut survivre en l’absence de tétranyques. Leurs actions sont donc complémentaires malgré le fait que N. californicus peut, au besoin, se nourrir de P. persimilis.
N. B. : Les tétranyques femelles hivernantes sont rougeâtres à leur réveil au printemps et déjà prêtes à pondre. Ne pas les confondre avec P. persimilis dont le rouge est intégral et sa rapidité sans égale.
Lutte chimique
- Si les foyers sont trop nombreux ou trop densément peuplés, il est préférable de réduire les populations avant d’introduire les acariens prédateurs. Choisissez parmi les produits qui sont compatibles avec la lutte biologique. Les savons et les huiles sont également efficaces en traitement local.
Se référer à la fiche technique Tétranyque à deux points sur concombre
Fiche technique Les acariens des cultures de serre
Dans la laitue de serre, le puceron de la pomme de terre (photo du haut) est le plus fréquent, suivi du puceron vert du pêcher (photo du bas), beaucoup plus petit.
Malheureusement, la lutte biologique est peu applicable en raison des conditions de culture trop fraîches qui ne conviennent pas aux auxiliaires et de la présence indésirable pour les consommateurs de cadavres d’insectes. Le savon reste à l’heure actuelle l’alternative la plus simple et la moins coûteuse.
Comme biopesticide et à titre d’essai, l'huile minérale SUFFOIL-X, homologuée dans la laitue, est une huile très raffinée qui pourrait s’avérer bien efficace.
Consultez la fiche technique Pucerons de la laitue en serre.
Pour plus d’information
- Affiche Lutte biologique en serre, CRAAQ
- Anatis Bioprotection
- Applied Bio-Nomics (en anglais)
- Bioline AgroSciences
- Compatibilité des pesticides avec la lutte biologique en serre
- Ephytia et Tropileg - Identifier, connaître, contrôler
- IRIIS phytoprotection
- Koppert Biological Systems et Koppert France (Ephytia Biocontrôle)
- Plant Products (Biobest)
- Production de la tomate de serre au Québec (guide complet en ligne)
- SAgE pesticides
Actuellement en révision : bulletins d'information sur les pesticides
- Fongicides et biofongicides homologués en 2019 dans les cultures maraîchères et fruitières en serre
- Insecticides, bio-insecticides, acaricides et bioacaricides homologués en 2019 dans les cultures maraîchères et fruitières en serre
Cet avertissement a été rédigé par Liette Lambert, agronome (MAPAQ), en collaboration avec Thierry Chouffot (Koppert). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseure du réseau Cultures maraîchères en serre ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.