Les récoltes se poursuivent. Jusqu’à présent, peu de maladies sont rapportées dans les courges d’hiver. Toutefois, avec les pluies plus fréquentes, surveillez le Phytophthora capsici et la pourriture noire dans les champs de citrouilles et de courges tardives. Merci à tous nos collaborateurs. Dernier avertissement de la saison.
La période du 28 août au 3 septembre, avec quelques fortes rosées matinales, du temps frais plus longtemps et des précipitations davantage fréquentes, nous rappelle que l'été tire à sa fin... mais il reste encore de belles journées devant nous! La récolte des courges d’hiver est commencée. Les citrouilles murissent rapidement aux champs. Dans les dernières plantations, on récolte les melons, les cantaloups, les concombres et les zucchinis. Par ailleurs, dans la courge d’hiver destinée à l’entreposage, on recommande la poursuite des traitements fongiques contre la pourriture noire, même lorsque le feuillage est fortement tombé, et ce, jusqu’à une semaine avant la récolte pour protéger les fruits des pathogènes.
Le sommaire agrométéorologique vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions.
Les conditions actuelles sont propices au développement de la pourriture noire (Phoma cucurbitacearum; Staganosporopsis cucurbitacearum, syn. Didymella bryoniae) sur les courges butternut et spaghetti. Lorsque les conditions sont chaudes et humides et que les rosées sont abondantes, la maladie peut apparaître rapidement sur les fruits qui sont tout près de la maturité.
Le pathogène peut survivre sur la semence. Les conditions environnementales de développement de la maladie sont peu documentées. Par contre, on connaît la fourchette de températures optimales d’infection qui est de 20 à 25 °C. L’humidité importe davantage que la température dans le processus d’infection. Le pic d’éjection d’ascospores a lieu après une pluie et durant les périodes de brouillard ou de rosée. De l’eau libre sur les fruits pendant au moins 1 heure est nécessaire pour que l’infection ait lieu. Par la suite, l’humidité est encore nécessaire pour que les lésions prennent de l’ampleur.
Pour minimiser tout risque d’infection, dès que la maturité des fruits est atteinte, il est important de sortir rapidement les fruits d’apparence saine des champs. Attendre dans la journée que les fruits soient secs avant de débuter la récolte, puisqu'en absence de pellicule d’eau, les champignons pathogènes ont moins de risque de se développer lors de l'entreposage.
Pour les entreprises qui ont un historique avec Phytophthora capsici, les orages, les pluies abondantes et les fortes rosées, jumelés aux températures élevées, sont des conditions parfaites pour voir apparaître des foyers de pourriture de fruits. Dans les champs les plus à risque, récoltez rapidement les fruits d’apparence saine dès l’atteinte de la maturité et évitez de les entreposer. Optez plutôt pour une vente rapide.
Il vaut mieux devancer la récolte des courges d’hiver lorsqu’on prévoit plusieurs nuits sous la barre des 10 °C. Seuls les fruits sains, issus de champs exempts de maladies, qui n’ont pas souvent été exposés à des températures inférieures à 10 °C, doivent être sélectionnés pour l’entreposage. La température normale d’entreposage de la courge d’hiver se situe entre 10 et 13 °C, avec une humidité relative de 50 à 70 %.
Des articles de Nouvelle-Zélande mentionnent des conditions d’entreposage semblables, soit avec des températures d’entreposage se situant entre 12 et 15 °C, accompagnées d’une humidité relative de 50 à 70 %.
Nous tenons à souligner le soutien important de l’équipe du Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ qui vient appuyer et valider nos observations tout au long de la saison. Sans eux, notre travail n’aurait pas la même valeur.
Finalement, sans l’équipe du secrétariat du RAP basée à Québec qui révise, met en forme et assure la diffusion rapide des avertissements et des bulletins d’information, nous ne pourrions vous acheminer toute cette information dans les délais requis.