QUESTION : Quelle valeur de production de phosphore doit-on considérer pour les porcs lourds (120 kg) ?
Suivant les valeurs références (CRAAQ 2007), un gain de poids de 80,3 kg pour les porcs équivaut à un rejet de 3,93 kg P2O5, soit 0,049 kg P2O5/kg de gain (en rotation et avec réduction eau dilution).
Peut-on utiliser ce même critère pour les porcs lourds, gain de 95,3 kg X 0,049 kg P2O5/kg gain = 4,67 kg P2O5?
RÉPONSE : Nous vous rappelons que l’entreprise agricole est tenue de procéder à la caractérisation des déjections animales selon un protocole reconnu, soit le protocole de caractérisation des lisiers de porc, publié par le CRAAQ en 2008. Donc, votre PAEF devra faire l’objet d’une recommandation à cet égard pour la saison de culture 2010.
En l’absence de données issues d’une caractérisation, il est convenu que le conseiller utilise les valeurs références les plus récentes, notamment les valeurs références pour la production de porc publiées par le CRAAQ en avril 2007. Selon cette référence, la production de phosphore par unité d'inventaire (place), pour un élevage en rotation avec système d’économie d’eau, serait de 3,93 kg de P2O5 (1,8 m3 X 0,95 X 2,3 kg P2O5/t).
Cependant, le tableau I (1) de l'Ordre des agronomes du Québec précise que lorsque les effluents d'élevage n'ont pas été caractérisés et que le conseiller présente des valeurs supérieures aux fourchettes (moyenne majorée de l'écart-type) proposées par la référence du CRAAQ, celles-ci sont acceptées, mais l'agronome doit fournir des explications. Comme l'augmentation des rejets de phosphore pour des porcs plus lourds ne se fait pas de façon proportionnelle, le conseiller devra valider cette valeur à l'aide d'un bilan alimentaire. Cette façon de faire serait valable dans le cas d'une entreprise qui possède déjà des bâtiments en production.
Dans le cas d'une entreprise qui n'exploite pas ou ne possède pas encore de bâtiment, et qui présente une demande de certificat d'autorisation, l'absence d'historique de régie rend impossible la production d'un bilan alimentaire. Par conséquent, il serait cohérent d'utiliser la moyenne de la référence du CRAAQ (2007) majorée d'un écart-type.
Pour une entreprise existante, l'élaboration du plan de fertilisation demandera certains ajustements. Comme les rejets totaux en azote, phosphore et potassium seront supérieurs à la référence du CRAAQ (Avril 2007), vous devrez adapter la teneur des analyses de lisier selon la quantité (volume) de lisier produit annuellement (rejets totaux en azote, phosphore et potassium divisés par les volumes annuels produits). Pour une entreprise qui exploite un tel cheptel, le volume de lisier produit annuellement provient de l’historique des registres d’épandage de l’entreprise.
Cette façon de faire temporaire est valable en attendant que l’entreprise procède à la caractérisation des effluents d’élevage dans le but d’obtenir des valeurs réelles entourant les volumes produits annuellement et les teneurs en éléments fertilisants des lisiers. (1) :Tableau I: Scénarios divers, Caractérisation des matières organiques fertilisantes(www.oaq.qc.ca/pdf/2009_03_09_Tableaux)
Cette question et réponse fait partie de la foire aux questions de la Base de connaissances effluents d'élevage.
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